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Qabala, la famille d’Adams

Par Alexandre Doskov
Qabala, la famille d’Adams

Avec presque vingt ans passés à Arsenal, Tony Adams a connu une stabilité impressionnante pendant sa carrière. Tout le contraire de son parcours depuis sa retraite. Adams a enchaîné les mauvaises expériences en tant que coach avant de flirter avec Saint-Étienne, puis de se retrouver à Qabala en Azerbaïdjan, sans que personne ne comprenne pourquoi.

Lorsqu’il quitte les terrains en 2002, Tony Adams a déjà réservé son strapontin dans la légende du foot anglais. Capitaine d’Arsenal – seul club de sa carrière, où il a joué plus de 660 matchs – pendant quatorze ans, quatre fois champion d’Angleterre et trois fois vainqueur de la coupe, il peut aller se reposer avec le sentiment du devoir accompli. Le problème, c’est que pour remplir sa retraite et mettre un peu de piment à ses vieux jours, le défenseur mythique des Gunners a un brin galéré. Porte de sortie classique, il décide de devenir entraîneur, mais la pente est raide. Aux manettes du Wycombe Wanderers, une petite équipe de la banlieue londonienne, il descend en quatrième division. Après un stage d’apprentissage en tant qu’adjoint au Feyenoord Rotterdam, il goûte à la Premier League en coachant Porstmouth en 2008, et se fait dégager en quatre mois après seulement deux victoires. Un vadrouilleur qui ne gagne pas beaucoup, voilà à quoi ressemble le Tony Adams entraîneur. Mais en décembre 2009, la petite planète Saint-Étienne est en alerte. Tony Adams a été aperçu à Geoffroy-Guichard lors d’un Sainté-Sochaux, et dix jours plus tard, Alain Perrin est limogé. Pour les médias, forcément, l’enchaînement des événements ne peut avoir qu’une seule signification : Tony Adams était en visite afin de négocier, et sera le prochain coach des Verts. Autre élément de l’enquête, le directeur sportif de l’ASSE, Daniel Comolli, était recruté pour Arsenal à l’époque d’Adams, et les deux hommes se connaissent. Pourtant, le deal ne se fera jamais, et six mois plus tard, Adams monte dans l’avion pour l’Azerbaïdjan, destination Qabala.

Le laboratoire azéri

Adams arrive dans cette minuscule ville de 13 000 habitants en plein centre du pays en mai 2010, après plus d’un an au Pôle Emploi. Sur place, il découvre qu’il doit tout construire de zéro. Le club a été fondé en 2005, et semble condamné au ventre mou du championnat azéri. Ça tombe bien, Adams a une ambition démentielle et compte bien faire de Qabala son bébé, son chef-d’œuvre, en bâtissant une grande équipe à partir de rien. Ses premiers mots sont dans cette lignée : « Je suis ravi de rejoindre ce club et je veux l’amener vers les sommets. Nous allons réécrire l’histoire du club. » Après ses premières expériences ratées comme coach, le voilà enfin face à un défi qu’il pense pouvoir relever, lui qui admettait au Daily Mail qu’il s’était planté à Wycombe et à Portsmouth : « Ce que j’aime, c’est que les projecteurs ne sont pas sur moi ici. Je suis là pour apprendre, c’est le premier club où je sens que j’ai une connexion avec mes joueurs. À Wycombe, j’étais indécis, je me demandais toujours ce qu’aurait fait Arsène à ma place, ou George Graham. Et j’ai fini par enfin me demander ce que Tony Adams voulait faire. » Même en s’étant planté partout où il est passé, Adams continue de rêver de devenir un grand entraîneur, et voit en Qabala le laboratoire idéal pour perfectionner ses recettes avant de revenir gonflé à bloc dans un grand club. Son objectif est clair et totalement assumé : remporter le championnat d’Azerbaïdjan dans les trois ans, qualifier Qabala pour une Ligue des champions, et faire du jeune club une véritable institution du football local. Des intentions plus que louables. Et à Qabala, où il n’y a rien à faire, Tony Adams peut passer des heures entières à étudier ses plans dans son bureau, avec sa photo du président Heydar Aliyev clouée au mur.

Un règne écourté

Il se lance dans un recrutement anglais, en allant choper Deen Burton ou Terry Cooke, éphémère ailier de United et de City. Qabala ne possède aucune infrastructure, mais Adams fait poser des terrains en synthétique. Lancé dans l’aventure de sa vie, il s’imagine déjà en roi bâtisseur qui reviendrait en héros en Angleterre, où la majorité des gens le prennent pour un fou. Dans son interview au Daily Mail, il partait en plein délire : « Si vous voulez que je me projette – ce que personne ne devrait faire –, je dirais que je vais faire trois années ici, construire un stade, remporter le championnat, allez à Feyenoord pour gagner le titre aux Pays-Bas. Je ferai environ cinq ans là-bas, on remportera la Ligue Europa, puis j’irai à Arsenal. » À la fin de la saison, Qabala est 7e, moins bien que l’année précédente. Mais Adams veut continuer à progresser, et fais une tournée en Europe à l’été 2011 qui le conduit à nouveau à Saint-Étienne. Les médias s’emballent encore, jurent qu’Adams va intégrer le staff des Verts, forçant le club à publier un communiqué pour démentir. Le championnat azéri reprend, et après douze journées, Qabala n’a marqué que quinze points. En novembre, Tony Adams démissionne, « pour raisons familiales » , avance-t-il. Un an plus tard, il revient à Qabala en tant que directeur sportif, et y effectue une nouvelle pige de trois ans. Ses envies de devenir un grand entraîneur ? Oubliées : « En tant que directeur sportif, je suis en contrôle total de tous les aspects sportifs du club. Je ne suis pas impatient de retourner à une carrière précaire de coach. » Mais ses rêves de grandeur s’étaient ensuite presque réalisés, puisqu’Arsenal lui avait proposé l’été dernier de coacher ses U18. Adams avait refusé, pour accepter un poste dans une académie de football en Chine. Cette fois-ci, sans qu’aucune rumeur ne l’envoie à Saint-Étienne.

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