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PSG : le CUP est plein

Par Nicolas Kssis-Martov

Les ultras parisiens du CUP ont acté la « cessation totale » de leurs activités « jusqu’à nouvel ordre ». Cet épisode s’avère peut-être la plus terrible conséquence d’une saison ratée. Même au PSG, l’amour du club ne s’achète pas.

PSG : le CUP est plein

Le CUP l’a annoncé officiellement, il suspend son activité jusqu’à la fin de la saison, y compris pour le handball ou les féminines. Cette décision survient après une réunion avec Michel Besnard, le directeur de la sécurité du PSG, et Victoriano Melero, son secrétaire général. Mais son président Nasser al-Khelaïfi, avec qui le dialogue semble de fait devenu impossible, avait boudé la rencontre. Cette rupture entérine une lente montée en tension entre le club, certaines stars, et ses ultras. Ces derniers jugent la situation « gravissime », au-delà des seuls échecs en C1, et n’hésitent plus à afficher, y compris dans leurs banderoles, leur sentiment que ce PSG ne leur ressemble plus, et réciproquement. La manifestation devant le siège, la Factory, avec chants et attaques contre la direction, Lionel Messi ou Neymar (Mbappé est épargné), a été l’aboutissement de ce pourrissement transformé en conflit. Côté PSG, le rassemblement de certains supporters, qui s’est produit ensuite devant la maison de l’attaquant brésilien, et dont s’est désolidarisé le président du CUP Romain Mabille, a été vécu comme un casus belli, avec en représailles la suppression des 450 places du collectif pour le déplacement à Troyes.

L’épilogue d’une saison terrible

Une réunion de conciliation, surtout de principe, n’a pas, sans surprise, suffi à provoquer une désescalade. Les causes s’avèrent trop profondes, peut-être même structurelles. La promesse de rétablir le maillot Hechter, marqueur historique de l’identité parisienne, ne pèse pas grand-chose face aux revendications principales, par exemple l’abandon du projet de déménagement au Stade de France, ou la critique du système Ticketplace. Il ne s’agit pourtant pas seulement de l’épilogue « populaire » d’une saison terrible pour le PSG, y compris en matière de scandales (« armée numérique », etc.). Le différend est finalement bien plus profond que les sifflets envers Lionel Messi, ou un Nasser vexé qui veut se venger par de petites brimades. Cette lutte symbolique entre des ultras et une direction qui se disputent la « possession », qui n’est pas la propriété, du club, éclaire une fois de plus la métamorphose du PSG.

Certes, QSI a convaincu en 2016 les autorités publiques, et surtout la préfecture de police, de laisser revenir des ultras, regroupés au sein du Collectif Ultras Paris (CUP), six ans après le plan Leproux en réaction à la guerre entre VAG et KOB (d’où par ailleurs l’obsession d’empêcher la renaissance de groupes à Boulogne, comme l’a démontré encore récemment le mail surréaliste envoyé par la direction aux « fans » qui s’y rendent). Le propriétaire qatari désirait cependant surtout doter son club des mêmes atours et attraits que les autres grands d’Europe avec lesquels il prétend rivaliser. Il fallait remettre de l’ambiance au Parc afin de valoriser la marque, rendre l’expérience du match particulière en loge VIP et donc le produit enveloppé d’un papier cadeau au motif tifo. Pour ces supporters, il s’agissait de renouer avec une histoire de passion dans ce stade unique, de redonner à Auteuil son lustre au sein du monde des tribunes françaises, voire à l’étranger. Il existait une convergence d’intérêt (signifiée par une convention dont rien ne garantit qu’elle soit resignée cette année). Il n’existait pas forcément une identité de vue ni même de culture commune de ce qu’était, est et doit rester le PSG. Pour les ultras, les grands joueurs ne font pas les grands clubs, mais à l’inverse, les grands clubs, dont leurs supporters, rendent les joueurs grands.

Le même maillot, mais pas la même passion

Or, aujourd’hui, alors que le club traverse une période décisive et se cherche un sens, notamment sportif (avec son énième discours sur le recrutement de prodiges issus de la région parisienne, ou la fin du bling-bling), il commence clairement également à s’interroger sur le besoin de conserver ses ultras, surtout s’ils se permettent pareils crimes de lèse-majesté. Le passage, à juste titre redouté, au Stade de France, accélérerait cette mue définitive, y compris en matière de public (le service commercial se vante d’une liste d’attente de 30 000 personnes à l’entrée des guichets)… Ultras et direction portent bien le même maillot, mais ne partagent pas la même passion pour exactement le même club.

Par Nicolas Kssis-Martov

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