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L’OM, le contre-exemple du foot féminin français

Par Léna Bernard, à Marseille
6 minutes

Cinq ans plus tard, revoilà l’OM dans l’élite du foot féminin français, avec un déplacement sur la pelouse de l’OL Lyonnes, ce dimanche. Dans une période marquée par l’austérité et les économies, Marseille va à rebours de cette tendance, avec un projet sportif ambitieux et des moyens financiers supplémentaires pour que le club phocéen devienne aussi une place forte dans l’Hexagone chez les filles.

L’OM, le contre-exemple du foot féminin français

Presque cinq ans jour pour jour séparent l’arrêt définitif de la saison 2019-2020 et la relégation de l’Olympique de Marseille de son titre de champion de Seconde Ligue arraché lors de la dernière journée de la cuvée 2024-2025 face à Toulouse (3-1). La consécration et surtout la remontée tant attendue, après avoir manqué le coche deux années de suite au profit de Saint-Étienne, puis de Nantes. Mais en un été, beaucoup de choses ont changé : l’organigramme, l’effectif, les infrastructures avec l’ambition affichée de « de bien figurer en première division dès cette première année ». Un projet assumé, qui vise à faire de l’OM une place forte du foot féminin français, à contre-courant de la tendance des coupes budgétaires et des grandes économies.

Piano, piano

Les grandes manœuvres de l’été ont donné le ton, dans tous les secteurs, des arrivées d’Antoine Ferreira en provenance du Paris FC au poste de directeur sportif et de Jérôme Dauba, ancien entraîneur de Bordeaux, à la tête du centre de formation à un mercato XXL qui a attiré l’attention du microcosme du football féminin. Au premier plan, les recrutements des deux internationales françaises, Mathilde Bourdieu (1 sélection) et Margaux Le Mouël (2 sélections). Une montée et une nouvelle dynamique qui réjouissent Jenny Perret, joueuse olympienne depuis une décennie et pierre angulaire de l’effectif marseillais : « Le club est derrière nous, mais là c’est encore plus le cas. Ils ont beaucoup investi : que ce soit par les joueuses qui sont arrivées, le recrutement qui a été géré ou encore l’agrandissement du staff. Par exemple, on a quelqu’un qui est là pour l’individualisation, ça n’existait pas avant. »

On a aussi envie de ne pas répéter les erreurs du passé.

Antoine Ferreira, nouveau directeur sportif

Des améliorations détaillées par Antoine Ferreira : « On a aussi envie de ne pas répéter les erreurs du passé. Aujourd’hui, notre façon de réfléchir est vraiment axée sur notre capacité à bâtir un projet sur le temps. On n’est pas pressés, on n’est pas dans la volonté de finir la première saison dans le top 4 du championnat. On va y aller étape par étape. » Ce n’est peut-être pas la même frénésie que chez les garçons, mais l’ancien responsable scout du PFC sait tout de même où il a mis les pieds. « On sait que jouer à l’Olympique de Marseille, ce n’est pas non plus évident sur le plan émotionnel et médiatique, poursuit-il. C’est à nous de construire un projet pour que les filles se sentent épanouies. Ça va passer par du recrutement sur différents mercatos, par l’amélioration de nos infrastructures, par le développement d’un projet d’un point de vue beaucoup plus global, aussi bien en matière d’images, sur tous les aspects. »

Une volonté de performer au plus haut niveau portée par l’entièreté des strates du club, de l’actionnaire Frank McCourt à Pablo Longoria en passant par les joueuses, comme l’ambitionne Mathilde Bourdieu : « Je viens d’arriver, donc c’est aussi un point de départ dans le projet pour pérenniser le club en première division. » C’est grâce à son recrutement que le projet olympien a commencé à prendre de l’épaisseur mi-juin. Ce n’est pas un choix anodin si la nouvelle numéro 9 marseillaise, pourtant pistée par plusieurs clubs français et étrangers, a finalement opté pour le projet phocéen : « C’est vrai que j’arrivais aussi un peu en fin de cycle individuellement dans cet environnement-là. Et j’avais aussi à cœur de retrouver un projet attrayant et qui me challengeait. L’OM remplissait toutes ces cases de par sa ferveur et ses ambitions. »

Un club au carrefour de ses ambitions

Le projet marseillais se réverbère également sur les réseaux sociaux, où les comptes de la section féminine ont changé de nom et de direction artistique cet été, un souhait du club pour forger une identité propre. « On est en train de poser les premières pierres d’un projet qui ne se veut pas que sportif mais bien global », insiste Antoine Ferreira. Les belles promesses n’empêchent pas encore les infrastructures de rester vétustes, notamment à l’OM Campus où l’équipe féminine évoluait en Seconde Ligue sur des terrains synthétiques qui ont également été changés. L’équipe marseillaise ne devrait toutefois pas évoluer au Campus lors de ses matchs officiels, à l’instar de la réserve partie à Trets, et ne sait toujours pas où elle recevra Le Havre, vendredi 19 septembre. « On est, je pense, très proche de trouver une solution qui nous convient à tous. On devrait l’officialiser très prochainement », précise le directeur sportif, Canal+ ayant annoncé que le stade Francis-Turcan de Martigues, rétrogradé en district, pourrait être l’heureux élu.

Autre ombre au tableau : l’OM se déplace ce dimanche au Groupama Stadium pour affronter l’OL Lyonnes sans son entraîneur Frédéric Gonçalves, mis à pied temporairement après l’altercation survenue lors du match de préparation face au CE Europa, et sans Maria Thorisdottir, rentrée en Norvège après cette rencontre pour réfléchir à son futur et qui n’a toujours pas remis les pieds en Provence. Le club assure toutefois que « c’est un dossier qui n’est pas tranché. On est toujours en contact quotidien avec la joueuse. Elle a une position à elle qui la concerne. Nous, on ne va pas commenter ses ressentis personnels. On continue à mettre tout en œuvre de façon à pouvoir l’accompagner et qu’elle puisse éventuellement revenir à Marseille. » 

Concernant Frédéric Gonçalves, une décision sera prise dans les prochains jours, en attendant c’est son adjoint Dalin Anrifani qui supervise l’équipe et qui sera sur le banc olympien pour cette entrée en matière à Lyon. Pas de quoi remettre en question les ambitions phocéennes pour ce début de saison, comme l’assure Antoine Ferreira : « Le club a rapidement réagi de façon que les filles ne se sentent pas affectées à l’entraînement. Aujourd’hui, les filles sont concentrées, sont solidaires, autour d’un staff qui est géré par Dalin Anrifani, qui est une personne qui connaît très bien le club, qui connaît très bien le contexte et qui également nous a permis de maintenir un climat de sérénité malgré tous les événements. Malheureusement, ça fait partie des aléas. Le plus important, c’était que le club soit en capacité de réagir et de réagir bien. » Et de gagner des matchs pour se faire un nom sur la scène du football féminin français.

L’entraîneur des féminines de l’OM mis à pied

Par Léna Bernard, à Marseille

Tous propos recueillis par LB

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