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Une NBA à l’européenne : le rêve concret du PSG et de Manchester United

Par Célia Merckens
4 minutes

Longtemps resté dans les tuyaux, le projet d’une NBA en Europe, officialisé fin septembre, gagne en épaisseur au fil des semaines. Annoncée pour 2027, l’idée va même jusqu’à charmer de grandes écuries de football comme le PSG ou Manchester United, prêts à monter leur propre franchise. Pour l’amour du business plus que de la balle orange.

Une NBA à l’européenne : le rêve concret du PSG et de Manchester United

Assister à un match PSG-Los Angeles Lakers ? C’est l’idée (un peu) fantasque qui se propage depuis plusieurs mois sur le sol européen. Déjà bien amorcée, l’extension d’une NBA sur le Vieux Continent, confirmée par George Aivazoglou, patron de la NBA en Europe et au Moyen-Orient, est prévue pour octobre 2027 avec ses propres franchises, son calendrier, ses revenus, tout en restant relié à la grande ligue américaine.

Au menu, 16 équipes, dont 12 franchises permanentes, et, pour ne rien retirer au spectacle, des clubs de football de renom, ayant pour ambition de devenir omnisports, pourraient se joindre à la fête. « Je pense que le mélange comprendra des équipes existantes de la première division actuelle, des équipes de football sans club de basket et des équipes créées de toutes pièces », confiait le numéro 2 de la NBA, Mark Tatum, dans une interview à The Athletic, le 20 novembre. Le décor est posé.

Le PSG, Manchester United et bien d’autres encore ?

Les équipes permanentes seront réparties dans six pays : la France aura droit à deux équipes, tout comme l’Allemagne, l’Italie, et l’Espagne, et la Turquie et la Grèce en auront une chacune. Si rien n’est encore paraphé du côté des clubs, Manchester United et le PSG sont les plus proches de monter au cercle. Le président de la Fédération italienne de basketball, Gianni Petrucci, a confirmé l’implication des Red Devils, selon The Athletic. Le président Jim Ratcliffe, sans doute plus excité par cette nouvelle aventure que par le sort de l’OGC Nice, aurait déjà donné son accord pour la création d’une équipe de basketball, avec une salle de 15 000 places prévue à proximité du futur stade du club. Le projet NBA-Europe attire également les convoitises de clubs au fonctionnement omnisports développé, comme le Real Madrid en Espagne ou le Bayern Munich en Allemagne.

Si l’idée d’une NBA à la sauce européenne est excitante, elle soulève des questions sur son utilité réelle ou le choix de certains participants plutôt que d’autres. Alors qu’une compétition similaire existe déjà (ça s’appelle l’EuroLeague), Mark Tatum a vanté l’argument économique, prônant « une ligue bénéfique pour le système, apportant argent et divertissement ». En effet, tandis que le basketball mondial est évalué à 50 milliards de dollars, le marché européen génère environ 200 millions de dollars.

Gros sous et méritocratie

« Avec ce projet, ils cherchent à utiliser l’argent dans leurs poches pour développer au maximum leur sport, décrypte Jean-François Brocard, maître de conférences à l’université de Limoges et chercheur au Centre de droit et d’économie du sport. Ils se sont rendu compte qu’en Europe, il y avait de place pour une compétition rentable puisqu’il n’y a pas d’acteurs dominants, et ils anticipent un boulevard économique. »

En attirant le PSG ou Manchester United, ils s’offrent une grande visibilité et notoriété immédiate, avec des propriétaires très solides.

Jean-François Brocard, économiste du sport

C’est aussi pour ça que les présidents courtisent des clubs comme Manchester United et le PSG, qui représentent, au-delà de leur image, un important organe financier et un gros porte-monnaie. « C’est une vision très business des choses, ils viennent chercher des marques, ils se disent qu’on ne peut pas arriver sur un marché où il y a déjà plein d’acteurs et utiliser des marques “faibles” comme le Paris Basket, continue-t-il. En attirant le PSG ou Manchester United, ils s’offrent une grande visibilité et notoriété immédiate, avec des propriétaires très solides. »

Jusqu’à créer de toutes pièces des franchises au détriment de clubs historiques, probablement plus légitimes à aller sous le panier. Il faut rappeler que Manchester United n’a pas de lien réel avec le basket, excepté une brève aventure avec les Manchester Eagles entre 1985 et 1988. Idem pour le PSG qui, s’il rejoint le projet, devra donner vie à une équipe plus de 30 ans après la création du PSG Racing Basket en 1992.

En parallèle, d’autres entités bien implantées en EuroLeague, comme le Paris Basket, qui se sont façonné une histoire, seraient des candidats plus légitimes. « C’est une logique américaine complètement assumée, il n’y a pas de méritocratie sportive, ils choisissent des partenaires sur des critères économiques », indique Jean-François Brocard. Une ligue premium pour des clubs premium. En somme, un beau mariage de raison.

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Par Célia Merckens

Propos de Jean-François Brocard recueillis par CM

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