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Pourquoi les Diables rouges ne nous envoient pas du lourd ?

Par Émilien Hofman
Pourquoi les Diables rouges ne nous envoient pas du lourd ?

Hazard, De Bruyne, Witsel, Kompany… Sur le papier, compter les Diables rouges joueurs devient de plus en plus difficile. Pourtant, dans le jeu, les prestations de la Belgique laissent bien trop souvent un goût de trop peu. Explications.

13 juin 2015. Six jours après sa victoire en amical face à la France, la Belgique se plante au pays de Galles qui se la joue Grèce 2004 pour désarçonner les hommes de Marc Wilmots. Mais au-delà de la défaite – la première depuis l’élimination en Coupe du monde face à l’Argentine – revient bien entendu la question de la qualité de jeu de ces Diables rouges, incapables de faire déjouer le système de Coleman. Parfois flamboyants – remember les 60 premières minutes à Saint-Denis – les Belges déçoivent pourtant assez régulièrement en proposant un jeu que beaucoup estiment indigne des capacités individuelles de chaque Diable. Est-ce une question de temps, de culture ou de réputation ?

Une qualif sans la manière

La ferveur autour de l’équipe nationale belge a réellement commencé lors des premiers matchs de qualification pour la Coupe du monde 2014. Invaincue et ne concédant que deux matchs nuls sur l’ensemble de son parcours, la Belgique va cependant rarement séduire en écartant entre autres l’Écosse, la Serbie ou encore la Croatie. Pire : à la Coupe du monde, les ouailles de Marc Wilmots se placent fastoche en quart de finale en donnant l’impression d’en avoir gardé sous la pédale. « Mais on attendait beaucoup trop de cette équipe, alors que ce n’était que son premier grand tournoi » , clame Hugo Broos, international belge de 1974 à 1986. « On vient de très loin, balance de son côté Georges Leekens, sélectionneur de 1997 à 99 et de 2010 à 2012. Il y a quelques années pas très lointaines, tout le monde était très loin devant nous. On a progressé sur les cinq-six dernières saisons, mais le jeu ne se fait pas sur commande. Certes, le football belge a changé, est désormais respecté et les P’tits Belges sont devenus grands, mais ce n’est pas facile d’avoir une équipe directement performante comme l’Espagne l’a eu, c’est une évolution à suivre. »

Un passé défensif

Par le passé, la Belgique avait réussi quelques performances internationales dans les années 80 en atteignant le dernier carré de la Coupe du monde 86 et la finale de l’Euro 80, mais le jeu était alors tout autre. « Avant, on jouait assez défensif pour cacher nos défauts, analyse Leekens. Il y avait bien sûr quelques bons joueurs, mais pas la génération que l’on a maintenant – et celle qui suit –, donc c’était plus un jeu organisé. Quand tu es habitué à ça, tu ne trouves pas une autre identité sur un match ou sur une année, c’est un changement de nature profond. » De fait, la Belgique ne semble pas encore tout à fait sortie de son enveloppe de protection qui affuble ses joueurs de l’appellation de « P’tits Belges » inoffensifs qui sont bien contents avec une place d’honneur. Mais les Diables se soignent, d’après Leekens. « Désormais, les joueurs osent : ils partent à l’étranger par exemple, et ils y deviennent des stars : Kompany, Vermaelen, Vertonghen… Ils sont donc plus mûrs, plus durs et engrangent de l’expérience. »

« On ne connaissait pas ça en Belgique »

Mais cet afflux de talents bouscule fameusement les habitudes du Plat Pays. « On a toujours eu des bons joueurs, mais maintenant on a 20 bons joueurs, on n’a jamais connu ça en Belgique, place Broos. On était habitués à avoir des internationaux qui jouaient au pays, désormais il n’y en a plus qu’un ou deux. La situation est donc tout à fait différente et il faut s’y adapter. » Passée de pays de besogneux à celui de stars, la Belgique doit apprendre à vivre avec tout ce que cela implique : les choix, les manques d’automatisme, la concurrence… « La situation n’est pas non plus facile pour le joueur qui doit accepter de se retrouver sur le banc même s’il joue à Manchester City par exemple, glisse Broos. Et ça, on ne connaissait pas en Belgique, avant. Cela peut perturber un peu le collectif, c’est normal, mais je pense que tout le monde s’y fait petit à petit. »

Prête pour l’Euro ?

Qu’est-ce qui explique alors que les Belges parviennent par moments à proposer un jeu à la hauteur des espérances. Outre le facile « On ne peut pas être bon à chaque match » de Broos, Leekens souligne le changement de mentalité de l’adversaire. « Contre les États-Unis en Coupe du monde, on a fait un beau match parce que les Américains ont joué de manière très ouverte et surtout naïve alors que même l’Argentine n’a pas fait ça contre nous. Les hommes de Klinsmann nous ont donné l’occasion de développer nos qualités, mais si tu nous laisses l’espace, qu’on peut plonger dans ton dos, faire du un-contre-un, tu es mort. » Contrairement aux USA, les autres équipes s’adaptent donc désormais à la Belgique et ne la laissent pas s’exprimer comme elle l’entend. « Les adversaires ont désormais du respect pour la Belgique sur et en dehors du terrain, assure Leekens. Ils s’adaptent à nous, ce qu’ils ne faisaient pas avant. C’est donc bien plus difficile à gérer et c’est la dernière étape que la Belgique doit passer pour devenir une grande équipe. » Étape à franchir avant l’Euro 2016 ? Broos : « S’ils se qualifient pour l’Euro, ils auront déjà bien plus d’expérience, et là, je pense qu’on pourra exiger un peu plus, qu’ils évoluent chaque match à leur meilleur niveau. » Vivement.

Par Émilien Hofman

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