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Pourquoi le football est il meilleur que le volleyball ?

Par Arthur Jeanne
Pourquoi le football est il meilleur que le volleyball ?

Ce soir, c’est la finale de l’Euro Volley, mais ça, personne ne le sait. La vague basket a déferlé et la Ligue 1 reprend ses droits, pendant ce temps-là, en Pologne et au Danemark, la France a effectué un Euro de bonne facture dans l’anonymat le plus total. Normal, qui va s’intéresser à un sport qui se joue dans des salles vides ?

Jeudi dernier l’équipe de France de volley perdait en quarts de finale de l’Euro contre l’ogre russe. Une défaite honorable (3-1) au cours d’un match qui aurait dû être le choc de l’année, vu du pays d’Alain Fabiani (le Platini du volley). Pourtant seul Sport Plus, avec son audience comparable à l’assistance d’un match en décembre au Roudourou, diffusait le match. Pire, aucun site de streaming ne proposait le choc, quand on peut voir un CA Bastia-Laval avec un peu de volonté. La triste vérité, c’est que le volley-ball ne fait pas recette. Les finances de la fédé sont exsangues, les salles sont vides et même L’Équiperelègue l’équipe de France de volley derrière la Ligue 2. Difficile d’en vouloir aux spectateurs pourtant. La simili chemise hawaienne Generali arborée par le sélectionneur des Bleus, Laurent Tillie est en soi un argument suffisant pour vous dégoûter du volley. À côté de l’ancienne star cannoise, même Didier Deschamps a l’air classe. Et puis comment apprécier un sport où le meilleur joueur français vient de signer en Sibérie à Kemerovo, pas loin de là où les Soviétiques installaient leurs goulags ? Les footballeurs français ont pour eldorado l’Angleterre, un pays à la gastronomie certes discutable, mais tout à fait agréable à vivre.

La vérité, c’est que le volley est le parent pauvre du sport collectif français. Quand les basketteurs, les handballeurs, les footballeurs et les rugbymen ont déjà remporté au moins un championnat d’Europe, le volley français peut juste offrir une médaille de bronze mondiale, et quelques breloques argentées au niveau continental. Des belles performances certes, mais pas d’épopée suffisante pour booster la notoriété d’un sport qui en manque cruellement. Laurent Tillie lui-même s’en plaignait récemment dans Le Parisien : « Je sais que personne n’est capable de citer le nom d’un garçon de mon équipe. » Un aveu d’impuissance terrible quand on sait que celui de Stéphane Guivarch, vendeur de piscine breton, est lui gravé à jamais dans l’imaginaire collectif. Antonin Rouzier, pointu des Bleus, déplorait lui aussi cette injustice : « On est derrière la Fédération de pétanque en nombre de licenciés. Je n’ai rien contre cette fédération, mais c’est triste de voir que le volley est si peu prisé. En Pologne où j’ai évolué, on joue devant 15 000 personnes, les matchs sont retransmis sur les chaînes publiques. C’est un autre monde. »

Earvin Ngapeth et le Knysna du volley

La seule fois où le volley a fait un peu de bruit récemment, c’est quand son enfant roi a étalé ses états d’âmes de mauvais garçon dans Intérieur Sport. Juste après l’affaire Anelka, la France du sport découvrait Earvin Ngapeth. Au moins Nico avait la décence de gagner 500 plaques par mois. Quand on gagne péniblement 15 000 balles, soit moins que les stagiaires de l’AC Ajaccio, on ne la ramène pas. C’est injuste, mais c’est comme ça. D’ailleurs, la gueule tordue d’un Ribéry fera toujours plus vendre que la dégaine folle du rasta blanc Loïc de Kergret. L’autre problème, c’est que quand le volley-ball intéresse, c’est pour les mauvaises raisons. Comme lors des Jeux olympiques, quand les réalisateurs proposent des gros plans à la limite de la décence sur les culs des beach-volleyeuses. Le tout généralement assorti de commentaires graveleux. Au moins, personne n’a l’audace de zoomer sur la boule de Sandrine Soubeyrand, la footballeuse.

Hormis les fessiers fantastiques de ses joueuses, le volley n’est pas télégénique. Combien de fois a-t-on pu entendre, « le volley, c’est toujours le même point » . Seuls les puristes pourront comprendre la beauté d’une attaque petite diagonale de Giba. Alors qu’un slalom de Messi fera toujours l’unanimité. Et puis franchement, dans quel sport vient-on se réunir au milieu du terrain pour pousser un ridicule cri de guerre après chaque point gagné (alors qu’un match se joue en 3 sets de 25 points) ? Autant fêter son but seul et gratifier le public d’un triple salto. La vérité, c’est que le volley-ball est une affaire d’initiés, alors que tout un chacun peut apprécier le football, sport universel par excellence.

Coincé entre ses grands frères, le volley-ball va continuer à marcher à l’ombre. Le volleyeur sera toujours ce type un peu à l’écart. Son double mètre engoncé dans un jogging Panzeri trop petit et des Asics gel flambant neuves. Un mec raillé mais passionné, capable de parler pendant des heures, de bougies, de Corses, de bidouilles et de boïtes aux lettres. Les puristes comprendront.

Par Arthur Jeanne

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