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- 23e journée
- Arles-Avignon/AS Monaco
Plessis : «Je ne m’imaginais pas jouer en Ligue 2»
Parti de France en 2007 alors qu'il portait le maillot de la réserve de l'OL, Damien Plessis est de retour dans l'Hexagone depuis le début de saison. Après avoir tenté l'aventure à Liverpool, au Panathinaïkos et à Doncaster, l'ancien grand espoir français (24 ans) rebondit à Arles-Avignon. Avant la réception de Monaco (20h30), le longiligne milieu défensif fait le point sur la situation du club provençal et sur sa carrière déjà riche.
Vu votre situation (17e), vous n’avez pas trop la pression avant de recevoir Monaco ? C’est dur pour nous, Monaco va venir chercher des points. On aura déjà pour objectif de ne pas perdre, c’est comme ça qu’on démarre les matchs depuis que le nouveau coach est arrivé. Et après, si on a une occasion, on essaiera de la mettre au fond.
Comment tu expliques votre saison difficile alors que vous étiez plutôt bien partis ?On a bien commencé, mais on a perdu deux ou trois matchs et il y a eu un manque de confiance entre nous. Le nouveau coach a essayé de remettre tout ça en ordre, mais c’est la Ligue 2, on peut gagner deux matchs et remonter, et en perdre deux et redescendre vite. Il n’y a pas une grande différence entre le dixième et ceux de derrière.
L’arrivée de Pierre Mosca a changé quoi ?On a toujours été solidaires entre joueurs, mais il fallait bien quelqu’un qui paye les pots cassés (Thierry Laurey, démis de ses fonctions d’entraîneur début novembre, ndlr). Ils ne pouvaient pas virer toute l’équipe. Maintenant, on travaille plus tactiquement pour essayer de ne pas prendre de buts. Ce n’est pas plaisant à jouer, mais c’est comme ça, on joue le maintien.
Avec votre effectif, vous semblez quand même avoir les moyens de vous en sortir…Oui, mais c’est justement là la différence entre la première et la deuxième division. Tu peux avoir une bonne équipe, mais tous les week-ends, c’est un combat. Les premiers peuvent perdre contre les derniers.
Monaco, ils t’impressionnent ou pas depuis le début de saison ?Ils ont un bon collectif et, individuellement, ce sont de bons joueurs. Ils ont le budget qui va avec aussi. Ils dominent le championnat, mais ils ne m’impressionnent pas comme Nantes, qui joue bien au football, ou Guingamp.
Ibrahima Touré a mis un doublé au match aller (3-0). C’est lui le meilleur joueur de Ligue 2 ?Il est dans une bonne équipe, donc il marque beaucoup de buts. Mais il y a d’autres bons joueurs en Ligue 2, par exemple Ladislas Douniama qui jouait chez nous et qui est à Guingamp maintenant. À Lens, il y a aussi Valdivia qui n’est pas mal.
Et toi, tu t’es vite adapté au style combatif de la Ligue 2 ?Au début, c’était un peu difficile parce que j’aime bien jouer au foot, je ne suis pas trop pour mettre des grands coups de pied devant pour l’attaquant. Mais bon, c’est le coach qui demande ça, alors il faut aller au charbon tous les vendredis. Mais je suis venu à Arles pour avoir du temps de jeu. Le président (Marcel Salerno, ndlr) m’a fait confiance et tous les week-ends, je dois lui rendre.
Quand tu étais à Liverpool, tu t’imaginais jouer en Ligue 2 un jour ?Franchement non, je ne m’imaginais pas jouer en Ligue 2, car à Liverpool, j’avais des offres d’autres clubs de Premier League. Quand tu es dans un grand club, tu dois être plus fort que tout le monde et plus tu joues, plus c’est facile de t’en sortir.
Quels souvenirs gardes-tu de Liverpool ?Tout le monde dit que j’ai perdu du temps là-bas, mais moi je ne pense pas, car j’ai joué avec les plus gros joueurs : Xabi Alonso, Steven Gerrard, Fernando Torres… Je me suis entraîné pendant deux ans et demi avec eux, ça m’a fait progresser. C’est Benítez qui m’a fait confiance, qui est venu me chercher en France. J’ai passé pratiquement toute une saison sur le banc, mais j’étais jeune et je voulais jouer.
Quel est le joueur qui t’as le plus impressionné chez les Reds ?Pour moi, c’est Steven (Gerrard) ! Quand j’y étais, au milieu de terrain, il n’y avait pas ceux qu’il y a aujourd’hui. Il y avait Alonso, Mascherano, Momo Sissoko,… Je suis parti au même moment qu’eux, mais ça fait partie du foot.
Et le Panathinaïkos, qu’est-ce que tu en retiens ?Le Pana, c’était bien, car on jouait la Ligue des champions. Il y avait déjà des Français qui étaient là avant moi et qui m’ont bien accueilli. L’intégration s’est bien passée, mais il y a eu des problèmes avec la crise. Quand tu n’es pas payé, tu es un peu obligé d’aller au clash.
Ça t’est arrivé de ne pas être payé pendant longtemps ?La première année, j’ai été payé, tout se passait bien, mais après, il y a eu un ou deux mois de retard. Et quand tu leur dis que tu vas appeler la FIFA, ils essayent de ne pas te faire jouer ou de te faire péter les plombs pour que tu abandonnes. Mais je n’ai pas abandonné.
Pour finir, question d’actualité : Beckham à Paris, tu trouves que c’est une bonne idée ? Je le regarderai à la télé. Pour moi, c’est un coup marketing, il aurait mieux fait de venir à Arles-Avignon (rires) ! En plus, il fait beau chez nous. Mais c’est bien pour Paris, ça reste David Beckham, il faut le respecter.
Propos recueillis par Alexandre Alain