S’abonner au mag
  • Mondial U20
  • J3
  • Nouvelle-Calédonie-France

Pierre Wajoka : « Les gens sont contents de jouer contre l’équipe de France  »

Propos recueillis par Mathieu Plasse
5 minutes

Au Chili, les U20 de la Nouvelle-Calédonie participent à leur premier Mondial. Un dépucelage compliqué qui a débuté par deux défaites, un seul but marqué pour quatorze encaissés, et qui se termine de manière symbolique face à l’équipe de France de Bernard Diomède ce dimanche (22h). Au-delà du résultat, le sélectionneur Pierre Wajoka veut avant tout profiter de ces instants précieux.

Pierre Wajoka : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les gens sont contents de jouer contre l’équipe de France  »

La phase de poules se termine ce dimanche 5 octobre, avec un match symbolique contre l’équipe de France. Qu’est-ce que l’on ressent lorsqu’on s’apprête à jouer un match de Coupe du monde, face à son pays « souverain  » ?

On est venus pour jouer contre toutes les équipes de notre poule. Je n’ai pas l’impression, que ce soit moi où l’équipe, que l’on fasse une fixation sur la France. Avant tout, ce serait bien de faire un bon résultat contre eux, marquer un ou deux buts. Je me maintiens strictement au sport, même si je sais que c’est un moment qui va faire couler beaucoup d’encre. D’ailleurs, j’ai pu croiser Bernard Diomède il y a quelques jours dans l’hôtel, un gars très sympa. Un des Bleuets, originaire de la Réunion il me semble, a croisé notre groupe et nous a lancé « Hé les Kanaky ! », ça nous a bien fait rire. Un de leurs analystes vidéo est même natif de Nouméa (Lucas Bitaud, NDLR) !

Quand vous dites que cela va faire couler de l’encre, c’est que l’on en parle en Nouvelle-Calédonie ?

Oui, mais pas à cause des conflits qu’il peut y avoir en ce moment. Les gens sont contents de jouer contre l’équipe de France. Que ce soit parce qu’ils ont gagné deux Coupes du monde, parce que Karembeu et Kombouaré et qu’ils sont passés par là… Comme on a pas mal d’affinités avec eux, que les enfants d’ici se déplacent là-bas pour leurs études, on en finit par en parler dans un sens positif. Pour nos joueurs, je veux surtout qu’ils puissent se dire qu’ils ont pu jouer avec des types qui participeront un jour à la Ligue des champions. Imagine que le gardien de l’équipe de France joue à Paris (Lisandru Olmeta, titulaire durant les deux premiers matchs, est prêté à Bastia par le LOSC, NDLR), et qu’un de nos joueurs supporters de l’OM marque contre lui, il se dira qu’il aura battu le PSG (rires).

Pour la Nouvelle-Calédonie, ce Mondial n’a pas commencé comme dans un rêve avec cette large défaite face aux États-Unis (9-1)…

On s’y attendait. Rentrer dans une grande compétition, dans un match avec un tel écart d’intensité, ça a fini par se voir sur le terrain. Ils jouent à ce niveau tous les jours, ce sont déjà des professionnels pour certains. Nous, on reste encore amateurs, sans centre de formation. Pour ce match, on a souhaité jouer haut, prendre le ballon et avoir des occasions, c’est d’ailleurs en pressant et en anticipant une relance du gardien que l’on a marqué contre les États-Unis.

Forcément à un niveau amateur, tout est plus difficile à préparer.

Bien sûr, la préparation a été compliquée de ce point de vue-là. Il y a des joueurs dans les îles, au Nord, et nous, on est localisés à Nouméa, au Sud. Donc pour faire un rassemblement toutes les semaines, c’est compliqué et très cher, puisqu’il faut payer l’avion. Je n’ai pas pu prendre certains joueurs puisqu’ils ne pouvaient pas suivre ce rythme. Pour une partie de l’équipe, ce sera la seule fois de leur vie où ils seront traités comme des joueurs professionnels, il faut en profiter au maximum. Que ce soit les hôtels, les kinés, le car pour nous amener au stade… Je leur dis de récupérer entre les matchs, d’aller se faire masser, tu en vois qui préfèrent jouer aux échecs. (Rires.)

Je leur dis de récupérer entre les matchs, d’aller se faire masser, tu en vois qui préfèrent jouer aux échecs.

Pierre Wajoka, sélectionneur U20 de la Nouvelle-Calédonie

 

Au vu des circonstances, comment prépare-t-on un plan de jeu contre des équipes censées être bien au-dessus de la vôtre ?

On tente de proposer un système capable de contenir l’adversaire. On sait que les joueurs n’ont pas été dans des centres de formation, que cela reste un loisir pour la majorité d’entre eux. Malgré tout, l’équipe a préparé la compétition avec beaucoup de cœur. La Nouvelle-Calédonie reste un pays de football, très friand du jeu offensif, ainsi dès que l’on récupère le ballon, on joue sur les côtés et on voit ce que l’on peut faire. Défendre n’est pas dans nos habitudes et ça devient notre point faible, surtout dans ce football de haut niveau. Depuis le banc, on voit malgré tout que les garçons ont tenté de faire ce que l’on souhaitait. Mais l’adversité est trop forte. Cette Coupe du monde nous permet de prendre en rigueur et en discipline. Mais il ne faut jamais baisser la tête, continuer de tenter des choses, et surtout se faire plaisir car on sait que l’on va perdre ces matchs. Perdre 2-0, 3-0, 4-0, ce serait déjà une amélioration pour nous.

Vous notez tout de même une progression du football en Nouvelle-Calédonie, notamment dans les équipes de jeunes ?

Nos équipes arrivent à gagner plus de matchs, on peut même rivaliser avec la Nouvelle-Zélande en U17, car ça reste des gamins. C’est lorsque l’on se rapproche du football professionnel que cela devient de plus en plus compliqué. Malgré tout, il y a une nette progression avec un système mis en place par Dominique Wacalie, notre directeur technique, pour repérer des joueurs de 13-14 ans. Certains partent en France métropolitaine de plus en plus tôt, comme Nolhan Alebate (réserve du SC Bastia, NDLR). On essaye de les faire partir moins loin, en Australie ou en Nouvelle-Zélande par exemple, mais on n’a pas encore trouvé de clubs avec qui conclure un accord.

 

Chelsea s’offre Liverpool et un match fou

Propos recueillis par Mathieu Plasse

À lire aussi
Les grands récits de Society: La tuerie de chevaline
  • Grand Récit
Les grands récits de Society: La tuerie de chevaline

Les grands récits de Society: La tuerie de chevaline

Qui a tué cette famille de touristes anglais et ce cycliste français le 5 septembre 2012 à Chevaline? Après dix ans d’enquête et un dossier judiciaire qui dépasse les 90 tomes, la vérité n’a toujours pas émergé.

Les grands récits de Society: La tuerie de chevaline
Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

03
Revivez Metz-Marseille (0-3)
Revivez Metz-Marseille (0-3)

Revivez Metz-Marseille (0-3)

Revivez Metz-Marseille (0-3)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!