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Pellegrini, la revanche dans la peau

Par Robin Delorme, à Madrid
Pellegrini, la revanche dans la peau

Viré comme un malpropre du Real Madrid, Manuel Pellegrini revient ce mercredi au Santiago Bernabéu, avec son Málaga, le couteau entre les chicots. Retour sur une histoire qui avait tout pour capoter, surtout avec un homme qui tient à ses idées.

« Le football m’a permis de réaliser la meilleure campagne de l’histoire du Real Madrid » . Sur ces mots, Manuel Pellegrini s’en est allé, la tête haute. Il a pris la porte de Santiago Bernabéu, l’a claqué, puis en a jeté les clés. Depuis, il a fait de Málaga son Villareal 2.0. Avec la première qualification des Boquerones en Ligue des Champions puis une demi-finale de C1 à un hors-jeu près, l’Ingénieur a rappelé au petit monde madridiste qu’il n’avait rien d’une pipe. Mieux, que c’était un grand entraîneur. Car, malgré la meilleure saison arithmétique de l’histoire de la Casa Blanca (96 points) – un record battu par José Mourinho l’an dernier avec sa centaine de points –, Pellegrini n’a tenu qu’une petite année sous la guérite merengue. Le Chilien ne s’est en réalité jamais plié aux exigences du poste : pas assez médiatique, pas assez racoleur. « Je n’ai jamais participé à un programme de télévision, je n’ai jamais donné mon numéro à un journaliste. Peut-être que si je l’avais fait, ils auraient été plus doux avec moi. Mais je n’ai jamais rien cédé de mon professionnalisme » , résumera-t-il dans une interview fleuve au magazine chilien El Mercuro. Explications d’un échec qui tient plus au Real qu’au seul Pellegrini.
Pavon : « Le Real ne doit jamais s’adapter »
Second choix de Florentino Perez – qui lui préférait déjà Mourinho –, Manuel Pellegrini a « subi » la politique de transferts du magnat du BTP. Boulimique de stars, Florentino sort la machine à billets et offre au Bernabéu sa palanquée de paillettes. Durant l’été 2009, Cristiano Ronaldo, Kaka, Xabi Alonso et Benzema viennent garnir les rangs du Real Madrid. L’ambition affichée est démesurée : remettre au goût du jour les Galactiques. « Ils ont fait signer les meilleurs joueurs, mais pas forcément les meilleurs joueurs pour chaque position, commentera-t-il plus tard. Ça ne sert à rien d’avoir les dix meilleurs guitaristes dans un orchestre si tu n’as pas de pianiste. Le Real Madrid a les meilleurs guitaristes mais si je leur demande de faire du piano, ils ne le feront pas aussi bien » . En cause, les départs forcés de Wesley Sneijder et Arjen Robben…qui reviendront 9 mois plus tard à Bernabéu pour la finale de Ligue des Champions… « Le Real Madrid ne doit jamais s’adapter, tu dois d’adapter, souligne cependant Francisco Pavon, ex-Cantenaro de la Fabrica. Que tu sois un joueur ou un entraîneur, tu dois te faire aux exigences du plus grand club du monde. Cela ne doit jamais être l’inverse » .
Bon gré mal gré, Manuel Pellegrini s’accommode à son effectif. Les pions défilent, les victoires avec. « Il a fait une excellente saison à la tête du Real, personne ne peut le nier. Son seul problème a été de se confronter au Barça de Pep Guardiola, analyse Pavon. Sachant que le Real et le Barça ne grandisse qu’en se comparant l’un à l’autre, il est sorti perdant de ce duel… Ce qui ne doit rien enlever à son remarquable travail » . A la fin de la saison, le Real Madrid affiche un bilan comptable affolant de 96 points pour 31 victoires et 102 buts inscrits. Un total qui place son Real tout en haut des statistiques de la longue histoire de la Liga. Hic, le Barça en annonce lui 99, et trône fièrement sur l’Espagne du foot. « Il a certes fait un super travail en Liga, ne finissant qu’à trois unités du Barça de Guardiola, mais il a connu deux éliminations précoces en coupe, dont celle face à l’OL en huitième de Ligue des Champions, se rappelle Pablo Polo, journaliste à Marca. Ça a été l’argument de Florentino pour le virer. De toute façon, il doutait déjà de lui dès le début, c’est Valdano qui l’a recruté » . Entre un Florentino pressé d’accrocher sa Decima et un Valdano qui souhaite y accoler la manière, le différend ne fait pas désordre.
« Contrairement à Mourinho, le Real ne l’a jamais défendu »
Surtout qu’en terme de passé européen, le Chilien n’a rien d’un lapin de trois semaines. Pavon, toujours, se remémore : « Avec Villarreal il a réussi un parcours exceptionnel en Ligue des Champions avec une demi-finale face à Arsenal. Cette saison, il a emmené Málaga en quart de finale et a failli atteindre une nouvelle fois les demies. C’est un entraîneur taillé pour l’Europe » . Mais pas forcément pour le Real. De caractère suave et froid, Manuel Pellegrini manquait sans doute de chaleur et de proximité. « C’est un homme très poli, très respectueux mais il devait être plus proche, un peu plus chaleureux. Et pas seulement avec les journalistes, mais avec les socios. Nous la presse, nous sommes l’un de ces relais » , juge Pablo Polo, avant d’évoquer son premier souvenir avec l’Ingénieur : « Juste après sa nomination, il est illico parti en vacances. Nous avons dû aller au Chili pour faire une interview qu’il nous a donnée. Après sa présentation, il aurait pu s’arrêter une dizaine de minutes… Les relations n’ont pas très bien commencé » . Toute la saison durant, Pellegrini entretiendra des rapports nauséabonds avec les suiveurs du Real Madrid.
Une relation distante, à limite du détestable, qui aidera bien Florentino Perez lors du licenciement du Chilien. Une analyse que ne réfute pas Pablo Polo : « Marca a fait une campagne très agressive à son encontre. Mais il ne faut pas mettre sa destitution sur le dos des journalistes. Nous n’étions pas d’accord avec certains de ses choix, alors nous l’avons dit. Marca n’a rien décidé mais l’a peut-être appuyé et lui a offert un argument. C’est pourtant bien le Real Madrid qui l’a licencié » . Son successeur sous la guérite du Real Madrid, José Mourinho, recevra lui un traitement tout autre de la part du big boss de Bernabéu. Pablo Polo, toujours : « Si l’on compare avec Mourinho, le Real Madrid n’a jamais défendu Pellegrini. Lorsque nous avons critiqué Mourinho, le club a répondu ; pour Pellegrini, rien, pas un communiqué » . Ce mercredi, les rôles ont changé. Mourinho est parti en guerre contre son effectif tandis que Pellegrini réussit des miracles du côté de la Rosaleda. L’aller entre les deux fanions avait marqué le début des hostilités entre le Mou et San Iker. Le retour pourrait quant à lui officialiser le naufrage madrilène. Car en cas de victoire ou même de point du nul, Málaga sacrerait le Barça. Une belle nique à Florentino.

Par Robin Delorme, à Madrid

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