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Vieira : Pat’, sans patrouille

Par Ulysse Llamas
4 minutes

L’impression que l’histoire se répète pour Patrick Vieira. Le champion du monde quitte le Genoa comme il a quitté Crystal Palace, Nice et Strasbourg : sans saveur ni trace laissée. Dix ans après son début, sa carrière d’entraîneur ne décolle pas.

Vieira : Pat’, sans patrouille

« Le karma est une salope. » S’il ne faut pas attendre beaucoup de poésie de la part de Mario Balotelli, l’Italien a une grande qualité : dire (ou écrire) ce qu’il pense. « Le Genoa peut enfin se concentrer sur les personnes qui aiment vraiment le club, les supporters et l’écusson, et qui croient profondément au fait que le Genoa mérite d’être au sommet. » Ces termes ont été utilisés pour parler de Patrick Vieira, son ancien entraîneur à Nice et en Ligurie la saison dernière. Tous les deux vont pouvoir passer leur temps libre à régler leurs comptes, puisque ce samedi, le champion du monde et d’Europe s’est mis d’accord avec le Genoa pour une résiliation de contrat. Les Rossoblù sont derniers de Serie A. Leur équipe est en mauvaise posture, autant que Wolverhampton en Premier League : aucune victoire, le statut de pire attaque du championnat, même si elle n’est qu’à deux points de Pise, premier non-relégable. C’est le pire début de saison de l’histoire du club, mais aussi et surtout une impression de déjà-vu pour Patrick Vieira. Sa carrière d’entraîneur ne décolle pas.

Multipropriété vibes

Une dernière défaite à la Cremonese (0-2), cette semaine, a eu raison du technicien de 49 ans. Son président Dan Șucu avait pourtant assuré ceci aux médias italiens : « Ici, nous n’avons pas de plan B, C ou D. J’ai une totale confiance en Vieira. […] Je suis sûr qu’on se sauvera, avec lui et avec cette équipe. » Le fusible saute alors que son équipe aurait pu l’emporter à Parme, début octobre, où Maxwel Cornet a manqué un penalty en toute fin de match. Le contexte de son club n’aide pas non plus. Plombé par la multipropriété de 777, le Genoa a laissé le trône du propriétaire à Dan Șucu, patron du Rapid Bucarest, en décembre 2024. Il n’a rien dépensé ou presque cet été (500 000 euros), laissant partir ses titulaires, Koni De Winter (AC Milan), Honest Ahanor (Atalanta), et Albert Gudmunsson (Fiorentina, où il avait été déjà prêté la saison dernière) notamment.

Mais au-delà de ces éléments, Vieira est surtout limogé pour la quatrième fois en quatre expériences européennes. Sa carrière d’entraîneur laisse donc l’impression d’un cycle sans fin : de bons débuts, une capacité à mettre sa patte sur des équipes en mauvaise posture, puis un essoufflement rapide. Depuis son retour en Europe, voici son bilan : 17 mois à Nice, 20 à Crystal Palace, 12 à Strasbourg, et 11 à Gênes, le tout en côtoyant des acrobates : les débuts de Jim Ratcliffe à Ineos, ceux de John Textor à Crystal Palace, la fin de 777 à Gênes et les débuts de BlueCo à Strasbourg. C’est 700 jours en moyenne dans ces bourbiers, soit 23 mois. Le concept de siège éjectable est très concret. Pire : à chaque expérience, la durée du contrat se précarise. Et rares sont les joueurs qui racontent avoir grandi à ses côtés.

Hors de question de retourner sa veste.
Hors de question de retourner sa veste.

Dix ans de galère

Voilà donc le constat. Patrick Vieira n’emmène ni très haut, ni très loin ses équipes. Cette expérience à Gênes se termine comme elle s’est terminée à Strasbourg, elle-même un bis repetita de celle de Nice. L’ancien milieu d’Arsenal n’a jamais duré plus de 90 matchs sur un banc, et c’était lors de ses deux ans et demi au New York City. Il constitue un parfait produit de l’époque, puisqu’un entraîneur reste rarement plus d’un an sur un banc.

Mais la question de la trace laissée dans ces quatre clubs se pose. Ses successeurs (Liam Rosenior, Christophe Galtier, Oliver Glasner) font souvent mieux que lui, alors que sa carrière de joueur et son long apprentissage du métier à Manchester City avaient créé un horizon d’attente légitime. Ils l’avaient placé dans la lignée de Didier Deschamps, de Zinédine Zidane et, à un degré moindre, de Laurent Blanc, ces champions du monde 1998 devenus entraîneurs à succès, plus que Thierry Henry en club. Dix ans après ses débuts en Amérique, son ambition de s’asseoir dans une plus grande institution s’éloigne un peu plus. Va-t-il poursuivre la lose ? Prendre une pause pour attendre d’arriver enfin au bon endroit, au bon moment ? Son nom, en tout cas, le sauvera de moins en moins.

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Par Ulysse Llamas

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