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Paris à l’épreuve du temps

Par Mathieu Faure
Paris à l’épreuve du temps

Trois matches, aucune victoire, aucune défaite, des stars qui forment un collectif quelconque, des suspensions, des blessures, un coaching lunaire, une tactique incompréhensible et déjà du retard sur le tableau de marche. Même si rien n'est encore dramatique, le début de saison du PSG soulève de nombreuses questions et de moqueries alors que le temps demeure le meilleur allié du club de la capitale. Sauf que, en France, on préfère pendre très vite. Ça use moins la corde...

Il suffit de s’inspirer de Lille, qui, en 2011, avait commencé sa saison par trois matches nuls avant de valider un doublé quelques mois plus tard. Oui, rien n’est dramatique dans ce début de saison du PSG. L’équipe ne gagne pas, mais elle ne perd pas non plus. Et Carlo Ancelotti, l’entraîneur parisien, a le mérite d’avouer que ses hommes n’arrivent pas à produire quelque chose de sexy. Au lendemain du triste match nul contre Bordeaux au Parc des Princes (0-0), le Transalpin n’hésitait pas à confesser que son PSG « n’avait pas montré un bon football. C’était un jeu lent et loin du but adverse. Naturellement, nous ne sommes pas contents de ces trois matchs. Il y a la qualité pour gagner, mais ces nuls sont arrivés. Ce début n’est pas bon. Il faut vite s’améliorer. Les bons mouvements sont absents. La solution arrivera, j’en suis sûr. Mais on a besoin de vite gagner un match. Ce n’est qu’un problème technique et tactique. Il faut encore améliorer l’identité et la qualité de l’équipe sur le terrain. Bien sûr, nous savons que nous devons gagner le championnat. » Il y a de tout dans cette déclaration d’Ancelotti. Tout d’abord, le sentiment d’un échec. D’une impuissance. Comment, après huit mois à la tête du PSG, la touche Ancelotti peut-elle être à ce point indéfinissable ? Par exemple, avec l’Italien, à quoi servent les latéraux ? On ne sait pas trop. Contre Bordeaux, que ce soit Maxwell ou Jallet, aucun des deux n’a été capable d’apporter quelque chose offensivement.

Défensivement, ce n’est pas l’assurance non plus. À vouloir trop renforcer son axe central durant l’été (Thiago Silva est arrivé, Alex, Sakho, Lugano et Camara sont toujours là), le PSG en a oublié de s’équiper sur les côtés. Actuellement, Christophe Jallet n’a aucune doublure (Ancelotti a évoqué l’idée de Camara ou de Chantôme), alors que sur le côté gauche, ils sont trois pour un poste (Tiéné, Armand et Maxwell). Ubuesque. Pour autant, se focaliser sur l’absence de jeu des ouailles de Carlo Ancelotti en revient à oublier l’essentiel : en moins d’un an, l’Italien a quasiment tout changé au club (staff, joueurs et méthodes). Et ça demande du temps. Oui, du temps. C’est l’excuse facile, mais terriblement d’actualité. L’Italien se cherche, car il n’a encore jamais eu tout son effectif au complet et en forme. À l’heure actuelle, Thiago Silva n’a pas encore joué. Or, le Brésilien est LE véritable coup sportif de l’été. Un mec arraché au nez du Barça, de City et du Real.

Où faire jouer Pastore ?

Le problème du milieu de terrain est également laissé en suspens du fait des blessures. Thiago Motta, qui doit être la sentinelle du XI, a disputé son premier match dimanche. Oui, il a été nul. Mais l’Italien revient d’un Euro où il a terminé blessé et n’est pas encore dans le rythme. À ses côté, le flou demeure. Pastore ? L’Italien ne sait pas encore comment utiliser au mieux l’Argentin. En relayeur, en second attaquant, sur un côté ? Du bon positionnement de l’Argentin dépendra l’osmose collective (quitte à le foutre sur le banc). Ce qui manque à ce milieu de terrain, c’est un créateur, un ouvreur d’espace, un box-to-box. Matuidi, Chantôme ou Sissoko sont avant tout des gratteurs de gonfle (à noter que les deux derniers sont actuellement blessés, ce qui rajoute une épine dans le pied d’Ancelotti). Bodmer aurait pu être celui-là, mais le Français a du mal à répéter les efforts d’une semaine sur l’autre. Reste le petit Verratti.

Sur ce qu’on a vu (des bribes de matches, à nuancer, donc), l’Italien pourrait être le parfait relais entre la défense et l’attaque. Le petit trapu a tout ce qu’il faut pour donner de la verticalité au jeu : une vision, une technique, de la roublardise et une école de pensée. Il faudrait voir l’ancien de Pescara sur le long terme. Devant, enfin, il faut laisser au trio le temps de se roder. Pour le moment, on est sur un système à une pointe avec deux faux ailiers. De par son jeu, Ibrahimović aimante les défenseurs adverses et libère de l’espace pour ses deux collègues du front. Mais ni Nenê, ni Ménez, ni Lavezzi n’ont encore réussi à lancer leur saison. Encore une fois, une entente offensive, ça se travaille. Et pour ça, il faut enquiller les matches. Actuellement, c’est compliqué, puisque l’Argentin est suspendu encore une journée. Autant dire que tirer des conclusions sur le PSG après trois matches est aussi pertinent que de virer un entraîneur après trois journées. Quant à évoquer une crise, n’en parlons même pas.

Mansuétude

C’est certain, Carlo Ancelotti jouit d’une mansuétude beaucoup plus conséquente que son prédécesseur (ou que n’importe quel entraîneur français lambda) mais, pour construire sur la durée, il faut persévérer. Faire preuve de patience. Le Qatar voulait Ancelotti. Il l’a. Maintenant, laissons-le faire idéalement jusqu’à la fin de saison. Pour juger objectivement la moelle de ce Paris-là, il faudra sans doute attendre le bout de l’automne. Voir comment les Franciliens auront géré la Ligue des champions et la concurrence – et les egos, n’est-ce pas Nenê et Zlatan… – au sein de l’effectif une fois qu’il sera au complet. Car pour le moment, en dépit d’un effectif pléthorique sur le papier, la compétition entre joueurs n’existe quasiment pas. Ancelotti fait jouer les mecs aptes. Et sur certains postes – notamment au milieu –, ils ne sont pas beaucoup à tenir sur leurs cannes.

Alors oui, sur le long terme, le succès du PSG semble inéluctable. Il suffit de zieuter les autres championnats pour se rendre compte que les gros budgets sont souvent ceux qui actualisent le plus souvent leur palmarès. Mais en France, on a du mal avec beaucoup de choses du football moderne : l’argent (ceux qui en ont et ceux qui le dépensent ouvertement), le succès (Lyon peut en témoigner), la patience et la concurrence (combien de fois le sort de Kevin Gameiro a-t-il été évoqué ?). Bref, pour assurer son avenir, le PSG devra faire face à des adversaires remontés chaque semaine. Que ce soit sur le pré ou sur les différents supports médiatiques. D’ailleurs, pas certain que les tacles les plus durs proviennent des terrains…

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