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Oranje : Sneijder is back… enfin !

Chérif Ghemmour
Oranje : Sneijder is back… enfin !

À la plus grande joie de la Hollande du Foot, Wesley Sneijder a été rappelé en sélection par Louis van Gaal. « Rappelé » et non pas appelé ! Histoire d’un retour difficile pour l’ex-star néerlandaise, souffre-douleur et bouc émissaire d’un Van Gaal bien décidé à faire régner ordre et compétitivité dans la maison Oranje…

Killer Louis

On avait laissé ce bon vieux Wesley en juin dernier sur un sentiment mitigé : 29 ans, plus mature, apaisé, champion de Turquie avec Galatasaray… mais dévasté par la perte du capitanat au profit de Robin van Persie, son ennemi perso (cf. So foot, spécial n° 10) ! Une vacherie de plus de Louis van Gaal assénée au cours de la tournée asiatique des Oranje (mi-juin). En mars 2013, Wesley était revenu en sélection après avoir été snobé auparavant par Louis pour blessures et méforme. Normal : Sneijder, tricard à l’Inter et en perdition totale, avait rejoint Galatasaray en janvier totalement à cours de compète. Mais pour dire la vérité, Robben et Van der Vart ne furent pas conviés non plus pour le match amical Pays-Bas – Italie du 6 février. Eux aussi pour cause de blessures ou méforme… En fait, LVG souhaitait surtout faire passer un autre message fort à tous les sélectionnés après le fiasco scandaleux de l’Euro 2012 : plus de passe-droits et haro sur les sénateurs, ceux qui ont le plus failli en Pologne-Ukraine ! Dès sa prise de fonction en juillet 2012, Van Gaal a considérablement rajeuni la sélection, il a écarté par moments les fameux « incontournables » (surtout Sneijder et Robben, mais aussi l’excellent Stekelenburg, puisque non titulaire à la Roma) et il a même refilé le brassard au jeune Strootman (PSV). Plus hard, Van Gaal aligne presque toujours en titulaires ou remplaçants les attaquants trentenaires Kuyt (33 ans, Fenerbahçe) et Schaken (31 ans, Feyenoord). Un autre signal fort destiné à secouer les cadres, du style « je préfère prendre des p’tits jeunes ou des gars âgés, même jouant en Eredivisie, mais qui donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre plutôt que prendre des starlettes qui n’assument plus leur statut de cador international » .

Et Wesley Sneijder faisait partie de ces starlettes, toujours à portée de fusil d’un Louis qui flinguait son état de forme insatisfaisant ! Parce que Van Gaal ne veut plus de sélectionnés motivés à 100 %. C’est du 500 % minimum qu’il requiert de ses joueurs. Il faut comprendre Louis… Il doit assumer deux drames historiques dans l’histoire des Oranje. Le premier, c’est son échec retentissant en qualif de Mondial 2002 : la Hollande avait fini 3e derrière le Portugal et l’Eire et avait été la seule grande nation absente en Coupe du monde. Un traumatisme national avec Van Gaal comme bouc émissaire immédiatement viré par la KNVB (fédé néerlandaise). L’autre drame national, c’est le consternant Euro 2012, évidemment. Or, Louis van Gaal s’est vu confié à nouveau les Oranje à la suite du départ de Bert van Marwijk : une chance unique, une nomination miraculeuse pour LVG qui avait l’occasion d’aller enfin en Coupe du monde avec une équipe encore très compétitive : sa revanche sur 2002 servie sur un plateau d’argent. Voilà pourquoi le coach qui ne rigole pas était bien décidé à ne pas traîner des boulets capricieux avec lui. Sa mentalité « marche ou crève » a du bon, puisque les Oranje se baladent dans leur groupe de qualif (premiers avec 18 points en 6 matchs). Qu’on se le dise : Louis mourra avec ses idées… et avec ses hommes, ceux qui donneront tout pour le collectif ! Or, Wesley ne cadrait pas avec les exigences du coach…

Le Chemin de Croix de Wesley

Le petit stratège ajacide a bien senti le vent du boulet… Littéralement obsédé par le Mondial 2014 au Brésil ( « Je veux aller à la Coupe du monde et j’irai ! » , cf. So Foot spécial n°10), il a bossé tout cet été 2013 comme un malade avec le célèbre coach néerlandais Henk Ten Cate (ex-Ajax, adjoint à Chelsea et Barça, etc) qui s’est mué pour lui en préparateur physique. De l’avis général, les journalistes hollandais ont attesté de son état de forme estival retrouvé : Wesley était affuté, prêt à mordre dans le ballon, comme l’ont démontré ses premiers matchs amicaux avec le Gala. Or, Van Gaal ne le convia même pas pour le math amical au Portugal, le 14 août dernier ! Un camouflet pour le joueur et une incompréhension pour les médias et supporters néerlandais, voire même pour certains internationaux comme son pote Robben (il s’est publiquement réjoui du retour de Wesley en sélection avant-hier)… Louis avait encore sévi en juin en se déclarant favorable au transfert de Sneijder à Chelsea : une piste sérieuse et des retrouvailles entre Wesley et Mourinho qu’il vénère, mais qui n’avaient pas abouti. Car c’est l’autre souci de Sneijder : il joue dans le championnat de Turquie, un peu méprisé par le foot hollandais et que Louis van Gaal considère (à tort) comme lointain, donc un peu « exotique » . Chelsea, c’était plus proche et c’est la Premier League… Ce à quoi Wesley a toujours répondu avec justesse que le championnat turc est très compétitif, que Galatasaray est un très bon club qui joue le titre tous les ans (champion 2013) et qui dispute la Ligue des champions. Wesley racontera même qu’il avait refusé une offre ferme de Liverpool qui, malgré son profond respect, ne jouait rien à l’époque : ni le titre, ni la C1…

Déçu de ne pas être appelé contre le Portugal, Wesley commit l’impair de se répandre dans la presse, à épancher son spleen de joueur délaissé ( « Van Gaal ne m’a même pas appelé, etc » ). Erreur fatale ! Van Gaal déteste les pleureuses qui copinent avec les médias qu’il exècre encore plus… Pour lui, c’était une entorse grave au « règlement intérieur » qu’il a soumis aux Oranje dès sa prise de fonction. En conf’ de presse, il agonira à nouveau Wesley de ses reproches, en insistant sur son manquement à la discipline de groupe et à nouveau sur son manque de forme. Gonflé… Du coup, on ne fut qu’à moitié surpris d’apprendre que Van Gaal ne l’appelle pas pour les deux matchs de qualif contre l’Estonie et Andorre, demain vendredi, puis mardi soir… Dur pour Sneijder, dont les propos assassins de Louis ont dû encore résonner dans son crâne : « Wijnaldum est meilleur que Sneijder. Wesley est très bon avec le ballon, mais avec moi, le jeu sans ballon compte aussi… » Violent… Finalement, tout s’est précipité : Wijnaldum, le milieu du PSV, a dû déclarer forfait dimanche à cause d’une blessure à la cheville. Et Louis a rappelé Wesley, à la surprise générale aux Pays-Bas ! On a appris que, dès son arrivée au camp de base des Oranje, Wesley s’est longuement entretenu avec Louis. Discussion secrète où les deux hommes se sont vraisemblablement « dit les choses en face » . Depuis, malgré un bonheur intérieur retrouvé, Wesley demeure imperturbable en conf de presse. « Avec le coach, nous nous sommes expliqués. L’affaire entre lui et moi est maintenant close. Je ne parlerai plus de ces histoires. »

Rédemption ?

Wesley revient de loin… On imaginait difficilement les Oranje sans lui au Mondial 2014 (s’ils y vont, mais c’est bien parti pour). Reste que, on le répète, Louis van Gaal ne rigole pas : pour ses raisons expliquées plus haut, il se serait peut-être passé d’un Sneijder pas assez performant. Alors ? Alors Wesley a la pression : il sera titulaire vendredi soir en Estonie. Plus que son jeu, c’est aussi son comportement au sein du groupe qui sera jaugé par Van Gaal. Et puis, plus tard, c’est son rendement avec Galatasaray qui sera aussi évalué (Real, Juve, FC Copenhague). En fait, on devine que Louis van Gaal a poussé Sneijder dans ses derniers retranchements, quitte à l’humilier. À la fois pour réveiller l’authentique winner qu’il est, mais qu’il avait cessé d’être (Wesley a une période fin d’Inter débridée, entre fêtes et clopes à la chaîne) et à la fois pour faire un exemple auprès des Oranje. Du style : « Même Sneijder, la star internationale, un des meilleurs n°10 au monde, n’est pas un intouchable. Que son exemple serve à tous ! En souvenir de votre Euro 2012 pourri… » Oui, Sneijder a un peu payé pour les autres. Plus que les autres. Mais il faut reconnaître que l’approche psychologique killer de Van Gaal a eu des résultats bénéfiques avec Robben : menacé lui aussi d’être écarté à terme des Oranje pour blessures et insuffisances au Bayern, Arjen, également obsédé par le Mondial 2014, s’est bougé en fin de saison dernière avec Munich. C’est la perspective de ne pas jouer la Coupe du monde qui l’a boosté et qui l’a rendu plus collectif et discipliné, en club et en sélection. Wesley sait désormais ce qu’il lui reste à faire…

PS : la Coupe du monde 2022 n’aura pas lieu au Qatar.

Chérif Ghemmour

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