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OM 2004 : retour sur l’épopée marseillaise jusqu’en finale de Coupe de l’UEFA

Par Tom Binet. Photos: Icon Sport
5 minutes
OM 2004 : retour sur l’épopée marseillaise jusqu’en finale de Coupe de l’UEFA

Lors de la saison 2003-2004, une solide équipe de l’Olympique de Marseille emmenée par un Didier Drogba inarrêtable va gravir des sommets inespérés. Si la marche était trop haute en Ligue des champions, les Olympiens vont se découvrir de grandes ambitions au fil de leurs conquêtes en Coupe de l’UEFA, éliminant au passage Liverpool, l’Inter ou encore Newcastle avant de tomber sur Valence en finale.

Article paru initialement dans le SO FOOT CLUB #76

« Sur le second but de Didier Drogba, le Vélodrome tremblait. Réellement. »José Anigo a déjà raconté des dizaines de fois cette incroyable demi-finale de Coupe de l’UEFA 2004 entre l’Olympique de Marseille et Newcastle. Une rencontre qui fit définitivement entrer Didier Drogba dans la légende du club phocéen à l’issue d’une soirée dont tout le monde sur le Vieux-Port se souvient encore. Rarement un club français aura été aussi proche de remporter la C3, compétition qui a depuis changé de format, mais se refuse toujours au football tricolore.

L’armée des Marseillais

Troisième de Ligue 1 la saison précédente, l’OM et ses nouvelles recrues Drogba et Mido doivent se débarrasser de l’Austria Vienne en tour préliminaire pour accéder à la Ligue des champions. Mais l’ancien Guingampais a beau déjà multiplier les exploits, le menu est trop indigeste avec le Real Madrid et le FC Porto, futur tombeur de Monaco en finale. Son triplé face au Partizan offre aux siens leur seule victoire européenne de l’automne, avant qu’un nul en Serbie ne soit synonyme de ticket pour l’échelon inférieur : la Coupe de l’UEFA. Ils ne le savent pas encore, mais les Marseillais vont y faire des merveilles. En parallèle, la saison en championnat est laborieuse et s’achèvera par une peu reluisante septième place. Une situation qui coûte sa place à Alain Perrin, remplacé mi-janvier par José Anigo.

J’ai commencé à aller au stade, j’avais une dizaine d’années, j’ai vécu beaucoup de matchs au Vélodrome, et je ne pense pas avoir vécu une telle ambiance.

Le 26 février 2004, l’OM accueille le Dnipro en seizièmes de finale aller, sans trop savoir quelles sont ses ambitions dans cette compétition. Spoiler : cette équipe extrêmement solide dans lesillage de joueurs comme Habib Beye, Mathieu Flamini ou Camel Meriem est partie pour l’une des plus belles aventures de son histoire. Contre les Ukrainiens, l’OM galère sévèrement, mais s’impose finalement 1-0 sur un penalty de Drogba, qui marque malgré une glissade. 0-0 au retour, suffisant pour passer. En huitièmes de finale, c’est Liverpool qui se dresse sur la route des Olympiens. Buteur à l’aller comme au retour, Didier Drogba est sans surprise le grand artisan de la qualification contre les Reds (1-1, 2-1), avant d’offrir la victoire aux siens dans un Vélodrome déjà bouillant au tour suivant au nez et à la barbe de l’Inter (1-0). Une nouvelle victoire sur la plus petite des marges à San Siro grâce à Camel Meriem, et la folie peut commencer.

La folie Newcastle

6 mai 2004, une date gravée dans le cœur de tout supporter marseillais alors en âge de vibrer pour les exploits de son équipe. Ce soir-là, le Vélodrome bat son record d’affluence dans son ancienne configuration : 58 897 personnes se massent pour espérer voir les leurs se qualifier pour une quatrième finale européenne, après 1991, 1993 et 1999. Il faut dire que Didier Drogba et compagnie ont ramené d’Angleterre un match nul qui laisse place à tous les espoirs face à la bande d’Alan Shearer (0-0). Des années plus tard, José Anigo est toujours marqué par ce qu’il a vécu ce soir-là : « J’ai commencé à aller au stade, j’avais une dizaine d’années, j’ai vécu beaucoup de matchs au Vélodrome, et je ne pense pas avoir vécu une telle ambiance. Ce stade qui bouge, cette impression de ne rien entendre. »

Le public est d’ailleurs rapidement récompensé d’avoir répondu présent. Dix-huit minutes à peine au chronomètre, et Camel Meriem envoie Didier Drogba mystifier le pauvre Aaron Hugues d’un dribble derrière la jambe d’appui, avant d’ouvrir le score. « En fait, la passe de Camel est tellement bonne qu’elle avait déjà quasiment éliminé le défenseur. Après, je sais que je dois éviter de frapper à droite de Given parce que c’est son meilleur côté. Même dans ces moments, tout est réfléchi », assure le héros du soir, qui inscrit un doublé pour faire chavirer tout un peuple. À la fin de la rencontre, c’est l’apothéose.« On se regarde tous et on se dit : « Putain, on est en finale… » C’est surréaliste, tu as l’impression de planer… Un truc que seul un drogué peut vivre, en fait ! Et puis après, je me suis souvenu du premier match contre Dnipropetrovsk… On passe par un trou de souris et finalement on se retrouve en finale », dira plus tard un Steve Marlet aux anges.

Les larmes de Göteborg

C’est donc au stade Ullevi de Göteborg que doit se jouer le destin de cette bande de tueurs à gages, bien décidée à régner sur l’Europe. Le dernier adversaire dans la course aux étoiles se nomme Valence, qui avait disputé la finale de la Ligue des champions en 2000 et 2001. Mais malheureusement pour Marseille, le sort finit par tourner. Légèrement blessé, Drogba n’est pas au sommet de sa forme, et la muraille cède face à l’intransigeance de Perluigi Collina, qui expulse Fabien Barthez et offre un penalty aux Espagnols pour une sortie non maîtrisée dans sa surface. C’en est trop pour les Olympiens qui, cette fois, n’ont pas les ressources pour s’en sortir.

Malgré ce triste épilogue, cette épopée européenne a laissé une trace vivace aux pieds de la Bonne Mère. Elle symbolise également l’empreinte de Didier Drogba dans un club qu’il quittera après une seule saison, non sans avoir martyrisé toutes les défenses de France et d’ailleurs, avec la bagatelle de 32 buts (dont 11 sur la scène européenne). « Sans la Coupe d’Europe, il n’aurait pas le même statut à l’OM,conclut Anigo. S’il avait simplement marqué ses buts en championnat, il aurait mis plus de temps à sortir de l’OM. Mais là, tout le monde parlait de lui : il avait fait un gros match à Liverpool, il avait plié Newcastle… Il s’est ouvert en grand les portes de l’Angleterre. » Et en encore plus grand celles du cœur des Marseillais.

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Propos de José Anigo et Steve Marlet tirés de France Football, ceux de Didier Drogba tirés de L’Équipe.

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