- Amical
- France/Belgique (0-0)
Nul à mourir
Nul dans tous les sens du terme, le match amical de l'équipe de France contre la Belgique (0-0) n'a pas soulevé toutes les questions que pose le fade jeu de la sélection tricolore. Pire, à sept mois de l'Euro, cette rencontre n'a fait que les exacerber.
France-Belgique: 0-0
Pas une. Pas deux. Pas trois. Sept fois. Sept fois le quart de virage belge a pu en toute impunité entonner « On est chez nous » avant que le public du Stade de France ne réponde par un classique mais toujours efficace « Allez les Bleus ! » . Ce à quoi l’enceinte dyonisienne s’est vu répondre : « Public de merde » . Pas faux, si tant est que ça allait aussi avec « match » , « partie » ou « rencontre » . Comme quelques jours plus tôt face aux States, l’équipe de France a livré une prestation mièvre et insipide en amical face à la Belgique. Mais ce soir plus que vendredi dernier, l’embarras domine. Car dans une large mesure, Laurent Blanc n’a pas aligné une équipe remaniée, mais bien les onze noms qu’il compte accoler au sien sur le site de la compagnie aérienne qui les emmènera dans sept mois en Europe de l’Est. Pourtant ce week-end, les Tricolores ont prouvé dans leur parole qu’ils s’attaqueraient à l’atelier « fond de jeu » , a.k.a « la manière » selon les mots de Hugo Lloris. A l’arrivée, trois tirs cadrés côté français.
Seule évidence de la soirée, la Belgique n’en a pas eu plus. Voire même moins, si l’on met de côté le fait qu’elle a eu l’occasion la plus dangereuse avec cette double parade du capitaine des Bleus sur deux frappes à bout portant de l’entrant Kevin Mirallas (74e). En cause : une assise défensive tricolore toujours aussi consistante malgré le turn-over. Notamment dans les interventions aériennes de Sakho, dans la lecture des courses et trajectoires de Rami ou le bon positionnement des latéraux Abidal et Réveillère. D’où la certaine transparence du tant attendu diablotin en chef, Eden Hazard et cette statistique, argument numéro un de Laurent Blanc et de ses ouailles, la dix-septième rencontre sans défaite de l’EDF. Une série qui a pu, un temps, faire oublier le manque total de liant attaque-milieu-défense, mais qui, à un match amical (Allemagne/France en février prochain, ndlr) de la préparation finale à la compétition européenne, ne peut plus compenser.
La 70ème minute. C’est le temps qu’il a fallu pour voir la première action française capable de déstabiliser un Thibault Courtois – le portier belge – bien tranquille jusque-là. Pour être perturbé, le gardien de l’Atletico Madrid a dû en effet attendre l’un des premiers soutiens de Réveillère à la tâche offensive. Son centre enroulé du droit est coupé par Benzema au premier dont la tête finalement trop croisée aurait dû mourir sur le côté laissé ouvert par le numéro 1 des Rouges. Le reste du temps, hormis quelques frappes de loin de Cabaye (20è et 57è) et Gonalons (48è), les Bleus l’ont consacré à ne pas s’exposer plus que mesure. Il en va de la suite de leur saison en club, à un moment où la Ligue des Champions bat son plein. Il en va également de leur place dans l’avion pour la « Polognukraine »: trop peur de faire la boulette rédhibitoire pour pouvoir se lâcher dans un match paradoxalement sans plus d’enjeu. A l’arrivée, le plus à plaindre n’est peut-être pas le public mais Laurent Blanc. Un sélectionneur qui n’aura plus qu’un match pour poser sur une liste plus d’une quinzaine d’inconnus.
Par Maxime Marchon, au Stade de France