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Mondial U20 : les autochtones protestent énergiquement

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Mondial U20 : les autochtones protestent énergiquement

Pour les peuples représentant les Premières Nations, la Coupe du monde des moins de vingt ans au Canada est l'occasion de porter leur message de protestation aux oreilles du monde.

Les revendications territoriales de l’Assemblée des Premières Nations se sont encore fait entendre la semaine dernière au Canada. Elles sont portées par les Innus de la Côte-Nord, les Atikamekw établis le long de la rivière Saint-Maurice et par beaucoup d’autres sur l’immensité du territoire canadien. Au total, ce ne sont pas moins de 750 000 kilomètres carrés (une fois et demie la France), qui sont réclamés. Au-delà des terres, le mal-être des autochtones est plus profond. « Chez nous, c’est le tiers-monde, a déclaré M. Brazeau, chef du village de Kitcisakik. Nous vivons sans électricité, sans eau courante, sans commodités modernes et sans école pour les petits » .

Pour protester contre le non-respect des traités signés par les colons britanniques il y a deux siècles, les Premières Nations ont organisé, le 29 juin, des manifestations pacifiques au Québec et en Ontario. La circulation automobile a été ralentie et des trains ont été bloqués. Prenant exemple sur de glorieux précurseurs de l’anticolonialisme, les membres des communautés autochtones du Canada prônent également une approche pacifiste basée sur la désobéissance civile.

Jets de pop corn

Vendredi 6 juillet, au stade Olympique de Montréal – territoire de trois hectares au pied d’une montagne sacrée confisqué par des Blancs venus de Suisse en 1976 pour y célébrer des rites païens –, de nombreux représentants des Premières Nations ont à nouveau multiplié les signes désapprobateurs forts face à une nouvelle provocation des colons britanniques et de leurs alliés. Alors que se déroulait sous leurs yeux un spectacle indécent et contre nature, beaucoup ont ostensiblement détourné le regard pendant que de nombreux autres se tenaient de dos en signe de protestation. Certains ont même refusé de s’asseoir durant des heures, préférant ignorer le triste spectacle en multipliant les allers et retours au stand de hot-dogs, tout proche. Les plus virulents ont tenté d’interrompre la manifestation en jetant du pop corn sur la grande étendue d’herbe en plastique où s’ébattaient coupablement les colons. Fort heureusement pour l’intégrité physique de ces derniers, des canons à air habilement dissimulés dans le système de climatisation du stade ont pu éloigner le danger. Un jeune provocateur a lui aussi tenté d’arrêter ce qu’il considère comme une violation de la terre de ses ancêtres en se saisissant d’un objet rond fabriqué avec une peau de vache. Une réincarnation de sa grand-mère selon lui. Les autochtones ont enfin raillé les pratiques coloniales en se passant une grosse balle orange de mains en mains durant de longues minutes. Un geste équivalent à une véritable déclaration de guerre lorsque l’on connaît la vénération des colons pour le jeu au pied.

Le pouvoir ne s’en est pas laissé compter et a décrété une prolongation du jeu alors que nombreux étaient ceux qui souhaitaient être délivrés de l’enceinte sportive. « Les quelques minutes perdues aujourd’hui ne sont rien à côté des années de souffrance vécues par mon peuple » , a commenté un jeune autochtone originaire de Kahnawake.

Jean Damien LESAY, à Montréal.

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