Monaco-PSG (2-0) : Les promesses de l’ombre
Victoire lente à se dessiner mais méritée d'un Monaco plein de promesses. Paris a résisté et fait planer le danger avant de craquer. Prémonitoire ?
Ce match, c’est l’occasion de voir pour la première fois sous le maillot de Monaco Eidur Gudjohnsen, et comme le dit son adversaire du jour, Claude Makélélé : « Que ce soit dans la finition ou dans les dernières passes, c’est un joueur très intelligent et très mature avec beaucoup d’expérience. Il faudra faire attention » . Alors Paris a fait attention. Devant, Guillaume Hoarau est de retour, et ça se voit, il n’est pas dans le rythme, ses passes sont mal ajustées. A ses côtés, dans un rôle de neuf et demi, Luyindula se montre disponible dans les intervalles. Malgré cela, et l’éternelle justesse de Claude MC, Paris se contente de défendre, de jouer bas pour mieux contrer et du coup se montre plus dangereux que son adversaire. Au moins dans les premiers instants, car Monaco essaie de construire, et ça prend toujours plus de temps à mettre en place, ces choses-là. Autour de Park, incontestablement le meilleur joueur sur la pelouse. Les collectifs sont un peu brouillons, mais bien intentionnés (surtout Monaco) et on voit évoluer de vrais bons joueurs de football, Makélélé, Luyindula, Park et, déjà, Eidur Gudjohnsen. Les deux équipes possèdent une organisation strictement similaire. L’ASM passe le plus clair de son temps dans le camp parisien, mais ne parvient pas à concrétiser, et, pire, à se défaire de la menace représentée par les contres parisiens.
Un mot sur le style du PSG de Kombouaré. C’est simple, ça ressemble à celui de Paul Le Guen, avec un peu plus d’impact sur les côtés, grâce au retour sur l’aile de Giuly, et du positionnement de Sessegnon à gauche pour rentrer percuter, car comme il le dit lui-même, « je ne sais pas centrer du pied gauche » . Certes, mais ce n’est pas une raison pour s’exprimer davantage de façon individuelle plutôt que collective, c’est bien dommage pour son équipe -moins pour son agent ?-.
Le match est agréable, peu de fautes, le jeu n’est pas haché, les actions aboutissent à des occasions. Mais les deux équipes manquent de vitesse pour prendre l’avantage. On a toutefois l’impression qu’elles pourraient jouer des heures, elles ne parviendraient pas à marquer. Il faut dire aussi que les défenses ne manquent pas de densité et sont bien en place. Mention spéciale à la paire de récupérateurs parisiens, Maké – Clément, et à la charnière monégasque, Puygrenier – Mongongu, moins empruntée que son homologue parisienne. Forcément, Traoré – Bourillon…
Ainsi, on se dirige vers un match nul 0-0 typique de la Ligue 1, avec deux blocs solides qui s’opposent et s’annihilent, malgré le talent de quelques joueurs offensifs. Comme le Coréen Park, qui parvient finalement à changer la destinée du match. Car c’est Monaco qui marque le premier but du match, sur un contre. Au vu du jeu produit, malgré quelques défaillances à régler, les Rouge et Blanc méritent leur victoire. Et pourraient, selon les bienfaits sur toute l’équipe de l’association Park-Gudjohnsen, devenir une belle machine. Gudjohnsen n’est pas encore décisif, mais déjà serein, plein d’assurance, à court de forme mais bien placé et habitué au haut-niveau. Un nouveau pion, inscrit du gauche par Néné, vient confirmer les promesses monégasques. De son côté, Paris s’effondre, Sessegnon craque et se fait expulser, et tout ça se ressent au classement. Paris aurait pu gagner cette rencontre en concrétisant ses contres, Paris a baissé le pied, s’en est pris un et a vu Lyon, Marseille et Bordeaux s’éloigner au classement. Paris pourrait surtout finir la saison derrière son adversaire du soir.
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