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Milan à l’heure du derby

Eric Maggiori
Milan à l’heure du derby

Ce soir, Milan s'arrête de respirer. C'est le derby, celui que toute une ville attend depuis le 3-0 de l'an dernier. Les rossoneri veulent s'imposer pour maintenir leur première place, les nerazzurri pour laver l'affront et poursuivre leur belle série de victoires.

Voilà plusieurs saisons qu’à Milan, il n’y a pas de juste milieu. Et pas de place pour deux patrons : soit l’une des deux équipes est reine, soit rien du tout. Et il suffit de regarder les résultats des quatre derniers derbys pour s’en convaincre. Saison 2009-10. L’Inter inflige une correction au Milan AC. Un 4-0 à la fin du mois d’août, qui envoie les joueurs de Leonardo au rang de retraités. Au retour, l’Inter divise par deux la punition, et s’impose 2-0. L’équipe de Mourinho est sacrée Championne. Saison 2010-11. Les cartes sont remangées et les hiérarchies s’inversent. Ibra, après une escale à Barcelone, change de rive, et décide le derby aller. Milan gagne, 1-0. Au retour, alors que l’Inter de Leonardo (encore une belle histoire de trahison) est revenue à deux points, Milan marche sur la ville et triomphe, 3-0. L’équipe d’Allegri est sacrée Championne.

Alors, quoi? Celui qui gagne le derby est forcément sacré champion d’Italie? Non. Mais disons que l’adage fonctionne quasiment toujours depuis Calciopoli, à quelques exceptions près (un blitz rossonero, 2-1, en 2008, par exemple). Or, cette nouvelle saison 2011-12 pourrait ne pas déroger à la règle, même si, côté interiste, bien peu sont ceux qui croient encore fermement au Scudetto. Côté milanais, en revanche, les tifosi savent que l’équipe est en pleine possession de ses moyens. Champion en titre, co-leader avec la Juventus alors que l’équipe avait débuté sa saison par deux nuls et une défaite, l’armada rossonera n’a peur de personne, et surtout pas d’un cousin nerazzurro qui refait petit à petit surface. Car, qu’on se le dise, il y a quelques semaines, l’opposition entre les deux camps aurait été démesurée. L’Inter voguait dans les bas fonds du classement, tandis que Milan passait quatre buts à tous ses adversaires. Aujourd’hui, l’écart entre les deux formations s’est réduit, grâce, surtout, au bon retour de l’Inter. Mais Milan reste favori. Bah ouais.

Ibra voit tout, Gattuso ne voit rien

Qu’est-ce qui peut bien justifier ce statut de favori, alors que l’Inter, avec cinq succès consécutifs, reste sur la plus belle série en cours en Italie ? En réalité, Milan, depuis le mois d’octobre, assume une force tranquille qui lui fait affronter chaque journée de championnat avec une décontraction incroyable. La question, à chaque fois, c’est : « Quand l’équipe adverse va-t-elle craquer ? » . Cagliari avait tenu quatre minutes. L’Atalanta vingt-deux. Siena cinquante quatre. Oui, Milan ne flambe pas, mais gagne. Parce qu’elle est solide derrière (Thiago Silva monstrueux la semaine dernière à Bergame). Parce qu’elle est cohérente au milieu. Parce que Zlatan devant. Les statistiques du Suédois en championnat sont ahurissantes. Il a scoré onze fois lors des dix derniers matches et n’est resté muet que lors de quatre de ses apparitions. Alors, certes, ces chiffres cristianoronaldesques sont à tempérer par le fait qu’Ibra marque beaucoup sur pénalty (41% de ses buts toutes compétitions confondues). Mais quand même. Zlatan pèse, dirige, contrôle, et fait la pluie et le beau temps sur son équipe. Et ça, l’Inter le sait.

Toutes ces certitudes font que le Milan aborde ce derby de façon détendue. La preuve. Lors de la semaine qui vient de s’écouler, on a parlé de beaucoup de choses à Milanello, mais peu du match. L’attention était plutôt portée sur Pato et son « je vais à Paris, non en fait je n’y vais pas » , mais aussi sur Gattuso, atteint d’une myasthénie oculaire et Aquilani, touché à la cheville. Si le premier, après avoir tout clarifié, sera présent au coup d’envoi, les deux autres devront rester à l’infirmerie pendant au moins un mois. Une tuile pour Allegri, qui va iler les clefs de son milieu de terrain à Nocerino, Van Bommel et Ambrosini. La semaine a aussi été égayée par l’annonce du feu vert des médecins au retour de Cassano à l’entraînement. Et le derby dans tout ça ? « C’est un derby qui peut être un tournant pour le championnat, assure pourtant le coach milanais. Si nous sortons avec un résultat positif, les chances de l’Inter de revenir dans la course diminueraient sérieusement » . Nous voilà rassurés : le Milan AC est bien conscient des enjeux.

Le Samouraï et le Pharaon(i)

L’Inter aussi, d’ailleurs. Et peut-être plus encore. Déjà, parce qu’elle a sur son banc un homme qui s’y connaît bien en matières de derbys. En effet, à Rome, Ranieri a réalisé un perfect. Quatre stracittadine disputées, quatre victoires. Des succès de raccroc, oui, mais des succès quand même. Et à vrai dire, Ranieri s’en fout, de la manière. D’ailleurs, il a appliqué cette méthode dès son arrivée à l’Inter. Gagner, toujours. Même 1-0. Même avec un but à la dernière minute. Même avec un but hors-jeu. L’Inter a connu tant de déboires depuis le début de la saison que désormais, seuls comptent les divins trois points. Après, si l’Inter peut offrir du spectacle, comme lors de ses deux dernières sorties contre Lecce (4-1) et Parme (5-0), c’est encore mieux. Mais pour ce match là, Ranieri sait bien que la meilleure stratégie ne va pas être de faire les paons pour tenter d’enivrer l’adversaire. Non. Il va falloir être solide, et extrêmement concentré. « Nous essaierons surtout de ne pas laisser la possibilité au Milan AC de faire ce qu’il sait faire de mieux. Par exemple, les insertions de leurs milieux de terrain sont précieuses et dangereuses. Nous devrons être très attentifs » atteste le technicien en conférence de presse.

Pour le match le plus important de l’année, Ranieri peut néanmoins sourire : il va retrouver deux joueurs fondamentaux : Sneijder, blessé depuis le match amical de la Hollande contre l’Allemagne le 15 novembre dernier, et Forlan, out depuis plus de trois mois. La fin d’un long calvaire pour deux hommes qui ont cruellement manqué à l’Inter dans les moments les plus tumultueux de la saison. Avec leur retour, la formation nerazzurra rajoute évidemment des flèches à son arc, un arc déjà bien garni par Nagatomo et Faraoni, les deux nouvelles hypes des ailes interiste. L’autre mode, c’est le réveil de Diego Milito, qui s’est enfin décidé à foutre ce maudit cuir au fond des filets. Déjà auteur de deux buts lors des derbys milanais, Il Principe aimerait bien ajouter un troisième joyau à sa collection. Alors oui, c’est vrai, ce derby là n’est peut-être pas décisif. Il ne décidera pas forcément du futur Champion d’Italie. Mais, comme tout derby de la Madonnina, il vaut cher, et influera sur la suite du parcours de deux équipes. Même si, tout au long de la semaine, tout le monde a essayé de faire croire l’inverse.

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