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Mais au fait, ils veulent dire quoi, ces blasons ? partie 2

Par Gabriel Cnudde
4 minutes
Mais au fait, ils veulent dire quoi, ces blasons ? partie 2

Ils sont les premiers repères de l'identité visuelle des clubs et ont généralement une place de choix sur tous les maillots. Qu'ils soient moches, magnifiques, compliqués ou au contraire simplistes, les blasons ont tous des petites histoires à livrer aux plus curieux.

Manchester United

De tous les blasons du monde, celui de Manchester United est sans aucun doute le plus facilement identifiable. Suivi tout autour du monde par des millions de supporters, le club de Premier League arbore fièrement un diable sur son maillot. Mais d’où vient-il, si ce n’est des enfers ? Et a-t-il toujours été porté par les joueurs de Manchester ? Et bien non. Le premier blason jamais porté par les Mancuniens ne fait son apparition sur les maillots qu’en 1963, pour la finale remportée de la FA Cup face à Leicester City (1-3). À cette époque, le coat of arms (en français, les armoiries) de la ville est cousu sur les maillots. Seulement, à la fin des années 1960, Matt Busby veut changer ce blason ringard pour un logo un peu plus classe, plus en phase avec le style de jeu qu’il impose à ces joueurs. De l’ancien blason ne sont gardés que le bouclier, le bateau – qui représente le pouvoir commercial des canaux qui traversent la ville – et les couleurs rouge et or. Mais le blason manque encore d’un élément effrayant, souhaité par Busby pour inspirer la crainte à ses adversaires, un peu comme Cyril Rool inspirait la crainte sur les terrains de Ligue 1. À sa décharge, faire peur en se présentant comme les Busby Babes, ça ne marchera jamais. Alors, dans les années 1970, les Mancuniens font ce que ferait n’importe qui en cas de panne d’inspiration : ils copient. Le surnom Red Devils a en effet d’abord été donné par les médias français à l’équipe de rugby des Salford City Reds après qu’elle a éclaté les clubs de France lors d’une tournée, en 1934. Mais qu’importe, il est désormais sur le blason de United et n’est pas près d’en bouger.

Le Havre Athletic Club

En 2012, le Havre connaît une année charnière. Le Stade Océane remplace l’ancien stade Deschaseaux, et la direction du club décide d’un nouveau blason. Ce dernier est présenté comme un blason plus historique, puisqu’il reprend les codes des tout premiers logos du HAC. Premier changement majeur : le retour de la salamandre. Et pour comprendre pourquoi un lézard crachant du feu se retrouve en Ligue 2, il faut remonter loin. Très loin. En 1517. À cette époque, François Ier, roi de France, décide de construire un port gigantesque sur la Manche. Ainsi sort de terre Le Havre de Grâce, ville portuaire gigantesque (pour l’époque) à qui il confie son emblème, la salamandre. Pourquoi cet animal ? Parce qu’il maîtrise le feu, et donc les hommes et le monde. Emblème de modestie, donc. Quelques siècles plus tard, en 1872, des étudiants anglais des universités de Cambridge et d’Oxford se retrouvent au Havre et décident de créer un club de football en unissant leurs couleurs, le bleu ciel et le bleu marine. Voilà donc un blason avec l’emblème de François Ier sur des couleurs anglaises, alors même que le roi de France a passé une partie de son règne à se faire envahir par les buveurs de thé.

Calcio Catane

Un diable, une salamandre, d’accord. Mais un éléphant ? En Sicile ?! En réalité, et comme c’est le cas pour de nombreux clubs, le blason du Calcio Catane est basé sur celui de la ville. Pour les couleurs, l’explication est assez simple, voire simpliste. Le rouge fait référence aux éruptions de l’Etna, toujours actif, qui domine la ville, tandis que le bleu renvoie lui… au ciel. Plutôt facile. L’éléphant, lui, est l’emblème de la ville et du club. Ce n’est pas pour rien qu’on surnomme les joueurs Gli Elefanti (les éléphants). Les touristes les plus curieux peuvent d’ailleurs aller admirer, sur la Piazza del Duomo, la belle fontaine de l’éléphant en pierre de lave, U Liotru. Non, les habitants de Catane ne sont pas fans de cirque. Enfin, pas tous. En fait, d’après une très ancienne légende, un éléphant aurait protégé les Grecs qui bâtissaient la ville de Kατάvη d’autres animaux sauvages. Même sous domination arabe, la ville était baptisée Balad el-Fil (la ville de l’éléphant, en français). L’éléphant peut sans doute protéger la ville de l’Etna, mais apparemment pas des magouilles d’Antonio Pulvirenti.

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