M.Llodra : « Mon idole, c’était «El Magnifico» »
Battu en finale de l'Open 13 marseillais par Tsonga, Michael Llodra, avec son jeu atypique, est un footballeur dans l'âme, supporter du PSG. Peut-être parce que son père y était joueur en 1974.
Il parait que lors des rassemblements de Coupe Davis, tu es celui qui taquine le mieux le cuir. Le mieux, je ne sais pas, mais c’est clair que j’adore jouer au foot. On se fait tout le temps des tennis/ballon. Malheureusement, je n’ai pas l’occasion de jouer souvent à 11 contre 11. La seule fois où on le fait, c’est la deuxième semaine de Roland-Garros, on s’organise souvent un petit match entre joueurs.
A Roland Garros, tu viens carrément avec le maillot de Rothen maintenant… C’était pour mon premier match en simple sur le Central. Vu la situation du club à l’époque je me suis dit que si je le mettais, ça allait créer des problèmes avec le public. Alors j’ai attendu de gagner mon match et je l’ai porté à la fin. Jérôme est un très bon pote maintenant, on mange souvent ensemble. Dès que je peux, je vais au Parc, avec Richard Gasquet, autre grand fan du PSG. Mon joueur fétiche, c’était « El Magnifico » , Ginola. Le match qu’il nous a fait contre le Real en Coupe d’Europe !
Qu’est-ce que tu penses de la situation actuelle du Paris-Saint-Germain ? A la base, j’ai une profonde admiration pour Alain Cayzac. C’est la première fois que je rencontre un président aussi dévoué. Bon aussi, c’est lui qui me donne des places… Maintenant c’est facile, mais à l’époque, inviter Michael Llodra, fallait y penser. Cette année, l’équipe s’est assagie, elle s’est renforcée mentalement. On sent qu’ils ont tous envie de réaliser quelque chose de grand. Et c’est tant mieux. Parce que des dernières journées comme celle vécu à Sochaux la saison passée, on n’en veut plus.
Ca ne te dirait pas de jouer un match de tennis au Parc des Princes ? Grave. Ca s’est déjà fait en Espagne. Ils ont joué un match de coupe Davis dans le stade du Bétis Séville. Il y avait 28 000 personnes. Nous, il va nous falloir au moins une demi-finale dans cette compétition pour espérer jouer au Parc, et encore, il faut que tout le monde veuille jouer sur du gazon. Les chants, les fumigènes, je ne sais pas si c’est adapté au tennis, mais moi, rien qu’en regardant les joueurs entrer sur la pelouse, ça me donne des frissons.
La rivalité Marseille/Paris, elle existe toujours selon toi ? Bien sûr. Déjà pour les joueurs. Vous pouvez leur demander, je suis sûr qu’ils ont tous envie de disputer ce match, un vrai derby. Et puis pour les supporters, c’est toujours aussi important. Avec Arnaud Clément, mon partenaire de double supporter de l’OM, c’est l’occasion de se chambrer à chaque fois. Maintenant, quand l’OM joue en Coupe d’Europe, je suis derrière eux.
Tu supportes le PSG, mais tu viens de perdre en finale de l’Open 13, comme Marseille en fait… Paris aussi a dû perdre en finale. C’est marrant parce que dans une pizzeria la dernière fois, on m’a chambré là-dessus, on m’avait dit que j’avais le profil du supporter marseillais.
La relation entre joueurs de double, ça peut s’apparenter à la relation entre coéquipiers sur un terrain ? Mouais, ça pourrait être le milieu défensif et le milieu offensif. Il faut beaucoup se parler, se dire quand l’un doit monter, quand l’autre doit défendre. C’est pour ça que je ne joue en double qu’avec des potes.
A un moment pendant l’Open 13, on a pu lire sur tes lèvres : « il ne peut pas la fermer ce marseillais » ? Ouais c’est vrai. Mais c’était pour un spectateur en particulier. Je l’avais repéré depuis deux, trois points. Il n’était pas là pour le match mais pour rendre l’ambiance électrique. Alors, quand j’étais à deux doigts de me faire breaker, ça m’a échappé.
Julien Benneteau déclarait : « Avant, tu pouvais être 100ème à l’ATP et disputer la coupe Davis. Avec la génération actuelle c’est plus possible » . N’est-ce pas un peu l’inverse pour l’équipe de France ? Quand même, quand je regarde l’équipe de France, je me dis que c’est tous des monstres. Alors après il faut trouver une mise en place tactique mais cette équipe, elle peut devenir super forte. Là, il ne joue pas de la même manière qu’en club, mais ça se saurait si c’était aussi facile. Concernant Domenech, c’est pas un foudre de guerre en communication et on peut se poser des questions. Mais on pouvait s’en poser pour Jacquet.
Propos recueillis par Romain Canuti
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