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Luis Enrique, les nerfs à vide

Par Nicolas Kssis-Martov
4 minutes

Principal artisan de la saison extraordinaire du PSG, Luis Enrique a déraillé ce dimanche, alors que son équipe sombrait face à Chelsea. Une réaction qui nous montre un autre visage de l’entraîneur espagnol, presque rassurant dans sa fragilité, bien qu’elle reste condamnable dans sa forme.

Luis Enrique, les nerfs à vide

« À la fin du match, il y a eu une situation complètement évitable pour tout le monde. J’ai essayé de séparer les joueurs pour éviter que la tension ne monte. Différentes personnes ont participé à cela. On devait éviter les problèmes. J’ai voulu éviter que cela ne dégénère. » Voilà pour la version officielle, servie en conférence de presse par Luis Enrique. La vérité – du moins les images que tous les spectateurs ont pu voir (et revoir en boucle sur les réseaux sociaux) – se révèle nettement moins flatteuse, et finalement plus triviale.

Au départ, une prise de bec entre Gianluigi Donnarumma et Achraf Hakimi côté parisien, et João Pedro et Andrey Santos côté londonien. Soudain surgit l’Asturien, déterminé et clairement hors de lui, qui, sans crainte face à la stature de l’attaquant brésilien, le pousse puis l’agrippe au cou et au visage. La gravité terrestre – dont nous savons qu’elle peut s’avérer fort capricieuse sur les terrains de foot – fait son œuvre, et le colosse des Blues se retrouve à terre, vaincu par la force « surhumaine » du quinquagénaire espagnol. Presnel Kimpembe s’interpose fort à propos, et Luis Enrique s’éloigne, évitant ainsi une sanction immédiate qui semblerait pourtant logique (Paulo Fonseca doit encore se frotter les yeux). Selon le journal Marca, le principal concerné aurait soufflé ceci : « Je suis imbécile […] Il est debout comme ça, il me pousse, je le touche, et il se jette. » Bref, lui aussi s’en voulait d’être tombé dans le piège tendu par la rouerie de ses adversaires du soir.

Et Luis Enrique perdit (enfin) le contrôle

Peu importe la comédie des Blues, son comportement manque de classe. Mais justement, tout à coup, Luis Enrique redescend parmi ses pairs, ou redevient un peu lui-même. Depuis quelques mois, et surtout depuis la victoire en Ligue des champions, il se construisait un personnage de vieux sage, au-dessus de la mêlée, bien loin de l’image de petit nerveux qui le suivait depuis son passage au Real. Toujours discret sur l’arbitrage, jamais impliqué dans de fausses polémiques, il incarnait une forme d’assurance presque hautaine. Même son dédain envers les journalistes n’avait pas pris la tournure d’une vendetta après la nuit magique de Munich. Sûr de lui, dominateur, imperméable – y compris face à d’éventuels mauvais résultats ou défaites – il attendait, presque amusé, son triomphe définitif aux États-Unis, installé sur le banc, laissant en quelque sorte ses joueurs, nourris de ses précieux enseignements, s’amuser un peu.

Son réflexe quasi pavlovien et violent le ramène au milieu du commun des mortels du ballon rond. Une simili bagarre digne d’un coach de district qui pète un plomb quand ses U14 perdent un tournoi de Pentecôte dans l’Eure. Une scène, désenchantée celle-ci, qui nous ramène aussi à cette vérité presque rassurante : parfois, même à ce niveau, le foot l’emporte sur tout, y compris au sein d’une compétition aux enjeux purement économiques (parce qu’avec une C1 dans la poche, repartir de New York sans la breloque d’Infantino ne peut gâcher la fête). Il s’agit d’ailleurs presque d’un hommage involontaire au gadget du big boss de la FIFA, capable donc de faire dérailler un Luis Enrique resté maître de ses émotions tout au long de la Ligue des champions, notamment dans les pires moments, au bord du gouffre (le match contre City).

Impossible ou impensable d’excuser un tel dérapage. Toutefois, le foot demeure aussi une tragédie théâtrale. Quelles que soient les sanctions à venir, cet instant surréaliste contribuera sans doute davantage à l’inscrire dans l’histoire du club, et dans le cœur des supporters. Et pour consoler Luis Enrique, on pourrait lui souffler à l’oreille qu’au moins, il n’a pas été obligé de danser aux côtés de Donald Trump sur le podium d’un pseudo-show NFL.

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