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Lucien Favre, le magicien dose

Par Ali Farhat
Lucien Favre, le magicien dose

Si le Borussia Mönchengladbach en est à 18 matchs sans défaite cette saison (série en cours), c'est bien entendu grâce à Lucien Favre. L'entraîneur des Fohlen (Poulains) gère parfaitement son écurie, grâce notamment à son système de rotation. Ou comment garder ses joueurs tout le temps concernés.

Dimanche dernier, Lucien Favre avait aligné une 17e équipe différente pour la 17e fois de la saison. Les ailiers André Hahn et Patrik Herrmann, non titularisés lors du match de DFB-Pokal à Francfort qui avait eu lieu trois jours plus tôt (seul Hahn était entré), étaient cette fois-ci sur le terrain dès le départ face à Hoffenheim, et ça a plutôt bien marché : ils se sont rendu la politesse sur les deux premiers buts, et Herrmann a tué le match juste après la mi-temps. Lucien Favre a eu le droit à de jolis cadeaux au Borussia Park. Une victoire 3-1 face au TSG, alors invaincu jusque-là, et surtout, un 17e match sans défaite depuis le début de la saison. Lucien Favre ne pouvait rêver mieux. Et les fans de Gladbach l’ont bien compris, en lui rendant un joli hommage le jour de ses 57 ans.

À Gladbach, la routourne tourne bien

17 matchs de rang sans défaite, on n’avait pas vu ça à Mönchengladbach depuis la saison 70/71. À l’époque, Gladbach comptait dans ses rangs une bande de jeunes qui allait bientôt martyriser l’Europe, dont les membres les plus connus sont le gardien Wolfgang Kleff, le défenseur Berti Vogts, les milieux Günter Netzer, Herbert Wimmer et Rainer Bonhof, et enfin, Jupp Heynckes devant. Le tout drivé par le charismatique Hennes Weisweiler. Un record qui semblait imbattable jusqu’alors. Et puis Lucien Favre a posé ses valises à l’extrême-occident de l’Allemagne, a sauvé Gladbach de la relégation, l’a reconstruit, lui a donné une identité de jeu (d’abord basée sur le contre, aujourd’hui davantage sur la possession) et surtout, a mis en place un principe de rotation qui permet de garder constamment ses troupes en éveil.

Ainsi, quelques jours après la victoire face à Hoffenheim en championnat, Gladbach se rendit à Chypre pour y affronter l’Apollon Limassol. La deuxième ville du pays, pas forcément un bon souvenir pour Lucien Favre. En effet, deux ans auparavant, le Borussia était déjà venu jouer un match de C3 à Limassol, mais face à l’AEL. Ce jour-là, le technicien suisse avait laissé trois de ses joueurs les plus importants (Arango, De Jong, Daems) à la maison, et deux autres (Stranzl, Xhaka) sur le banc. Résultat : 0-0. Pas vraiment de quoi être content. Mais comme Lucien Favre est quelqu’un d’intelligent, il a su tirer de bonnes leçons de cette contre-performance : la rotation oui, encore faut-il qu’elle soit bien dosée. Du coup, le Suisse a mis les bons ingrédients face à l’Apollon, avec Johnson, Wendt, Hazard, Traoré et Hrgota en lieu et place de Korb, Domínguez, Herrmann, Hahn et Kruse. Résultat : victoire 2-0, et record de la saison 70/71 battu.

Une concurrence saine et forte

Car au final, le football, c’est comme une pièce de théâtre : chaque joueur a un rôle particulier, il va jouer tel match pour telle raison, et entrer en jeu à tel moment pour faire la différence. Et petit à petit, Lucien Favre a su convaincre ses joueurs de la validité de ce principe. Il faut dire qu’il a eu le temps pour bâtir son effectif, notamment après avoir perdu sa colonne vertébrale (Dante, Neustädter, Reus) à l’issue de la saison 11/12. Mais le Suisse a été patient, et à chaque fois qu’un joueur est parti, il a été remplacé avec brio. Dernier exemple en date : l’arrivée du gardien Yann Sommer pour remplacer Marc-André ter Stegen. Aujourd’hui, plus personne ne parle du gardien du FC Barcelone.

Quant au reste des troupes, les joueurs savent pourquoi ils ont signé ici : ils ont la garantie de jouer s’ils montrent de l’envie à l’entraînement, mais dans le même temps, ils savent que rien n’est acquis. Qu’ils peuvent se retrouver sur le banc lors du match d’après. Et pas nécessairement en dépit d’une mauvaise performance. Juste parce que la rotation permet d’un côté de garder les joueurs frais un minimum et, surtout, de les garder concernés par ce qui se passe. Ce qui fait que pour l’instant, 19 joueurs ont participé aux 18 matchs du BMG. Avec des fortunes diverses : par exemple, Patrick Herrmann compte 671 minutes en 16 apparitions, tandis qu’Álvaro Domínguez a déjà joué 1073 minutes en 12 matchs. Et au final, ça fonctionne.

Bien sûr, il y a des intouchables, comme Yann Sommer, Martin Stranzl ou encore Granit Xhaka (jusqu’à sa blessure, du moins). Il faut bien un peu de stabilité. Mais pour le reste, tout est possible. Ibrahima Traoré a eu beau faire un superbe match face à l’Apollon Limassol lors de la 3e journée de Ligue Europa – une prestation ponctuée par un doublé et une passe décisive, pour une victoire 5-0 -, le Guinéen n’est entré qu’à la 81e minute trois jours plus tard face au Bayern. Et comme cela fonctionne très bien pour le moment, aucune raison de changer. Depuis le début de la saison, le Borussia Mönchengladbach a remporté 11 matchs (dont 5 en Bundesliga) et concédé 7 matchs nuls. Le tout grâce au principe de rotation. En gros, il est plus facile de gagner au loto que de deviner la prochaine équipe que Lucien Favre va aligner.

Par Ali Farhat

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