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L’OL à la recherche du grand frisson
Cinq ans après un Final Four de Ligue des champions exceptionnel mais disputé dans des stades vides, l’Olympique lyonnais espère retrouver l’ivresse des grands soirs d’Europe. Et si possible dès ce jeudi soir, avec une magnifique affiche face à Manchester United.

Évoquer les souvenirs de Leipzig ou Salzbourg sur la Canebière, de Manchester City ou d’Arsenal à Monaco ou plus récemment du Real ou de l’Atlético de Madrid à Lille vous donne presque l’assurance de décrocher un sourire, voire quelques frissons chez les supporters concernés. Autant de matchs gravés dans la mémoire collective de nos petits clubs français sur la scène européenne. Et pour l’OL, alors ? Ces dernières années il y a certes eu le scalp de Manchester City au cœur d’un Final Four disputé dans des stades vides, ou encore l’acte manqué contre l’Ajax en 2017. Mais malgré cela, les occasions de faire monter le palpitant devant des matchs européens sont restées relativement rares pour les Gones.
En attendant le grand soir
Cette double confrontation face à Manchester United semble donc arriver à point nommé pour s’offrir une belle montée d’adrénaline collective. Si les Red Devils n’affichent pas une grande forme cette saison, cela ne retire rien au prestige du club le plus titré du Royaume (pour encore quelques semaines). Ni à la beauté des souvenirs que l’affiche fait remonter, en plein cœur des années 2000. Tout ce qu’il faut pour une soirée qui marque les esprits. « C’est normal qu’il y ait de l’excitation autour de cette rencontre. C’est un quart de finale européen, à domicile, avec nos supporters, déclarait Paulo Fonseca ce mercredi en conférence de presse. J’aime cette énergie, j’aime quand les gens croient en nous, quand ils disent qu’on peut le faire. Maintenant, à nous de traduire cette confiance sur le terrain. »
Inconstant cette saison, l’OL peut se targuer d’avoir fait tomber son premier cador de Ligue 1 ce week-end en renversant Lille. De quoi gratter un peu de confiance au meilleur des moments, alors que la course au podium est encore totalement d’actualité et que les gros n’avaient pas réussi aux Lyonnais depuis le début de saison, avec notamment deux défaites contre le PSG et l’OM, plus une contre Monaco en attendant la manche retour prochainement. Voici donc les Gones prêts à jouer sur deux tableaux pour tenter de retrouver la Ligue des champions, cinq ans après la demi-finale face au Bayern Munich. Mais pourquoi attendre l’automne prochain quand on peut vibrer dès maintenant dans un match à élimination directe ?
Lyon rime avec ambition
Un brin de folie, quelques gestes fous et un zeste de réussite : même si le retour jeudi prochain se prêtera davantage à un scénario empli de dramaturgie, une telle envolée serait forcément bienvenue dans ces premières années du projet porté par John Textor. Après avoir vu Jean-Michel Aulas clamer pendant des années vouloir tirer sa révérence sur un sacre européen, l’Américain pourrait-il y arriver dès sa première tentative ? Trois ans après le dernier parcours européen du club, achevé sans éclat contre West Ham, l’accomplissement serait de taille. « Bien sûr qu’on parle de cet objectif entre nous, lançait même l’ancien Mancunien Nemanja Matić à la veille du choc. On sait la responsabilité qu’on a en représentant un grand club européen. C’est une motivation supplémentaire pour accomplir quelque chose de grand. On a une équipe incroyable, avec des joueurs talentueux, y compris de jeunes joueurs très prometteurs. »
Quelques minutes auparavant, Fonseca s’était tout de même chargé de faire quelque peu redescendre les attentes. « Je comprends l’ambition des joueurs, et j’en suis très content, mais en tant qu’entraîneur, je dois garder un certain équilibre. Nous voulons gagner, évidemment, mais nous savons aussi que nous allons affronter l’une des meilleures équipes du monde, assurait-il. Nous croyons beaucoup en notre équipe, en notre qualité. » Nul doute qu’une qualification contre la bande de Rúben Amorim suivie d’une épopée victorieuse jusqu’à la finale de Bilbao le 21 mai prochain offrirait un sacré lot d’émotions au peuple lyonnais. Et une question : quel sera le match dont tout le monde parlera encore dans dix ans avec la chair de poule ?
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