D’abord très sérieux et logiquement en tête, le PSG a tenu pour faire tomber Arsenal à l’Emirates Stadium en demi-finales allers de Ligue des champions (0-1). Portés par Ousmane Dembélé, à nouveau buteur, et Gianluigi Donnarumma, immense, les Parisiens prennent une option sur le ticket en finale.
Arsenal 0-1 PSG
But : Dembélé (4e) pour le PSG
Le plus dur est fait, tout reste à faire. Pour sa deuxième demi-finale consécutive de Ligue des champions, le PSG a (un peu) tremblé, mais le PSG a semble-t-il retenu la leçon de l’an dernier face à Dortmund : dominer n’est pas gagner. S’ils ont très tôt mené au score sur la pelouse d’Arsenal, les Parisiens ont à la fois géré et souffert face à des Anglais incapables de trouver la faille ou de se montrer aussi efficaces que face au Real Madrid au tour précédent. Paris doit beaucoup à son gardien, mais Paris est ce soir plus proche que jamais d’une deuxième finale de C1.
Une disette ? Quelle disette ?
Si les 10 minutes qui précèdent le coup d’envoi de la rencontre composent une symphonie à la fois magnifique et assourdissante, à tel point que certains suiveurs d’Arsenal se demandent s’ils ont déjà connu une telle atmosphère d’avant-match à l’Emirates, les Parisiens, historiquement si friables sous les huées adverses, prennent le match par le bon bout, le très bon même. Alors que les écharpes ont encore quelques tours de bras à donner chez les fans des Gunners, que le pressing haut de leurs ouailles à un air de déjà-vu, les Rouge et Bleu offrent à leur parcage une transition fulgurante qui rappelle leur but à Anfield.
Nuno Mendes efface quatre joueurs d’une passe qui trouve Ousmane Dembélé dans le rond central. Le numéro 10 accélère et sert Khvicha Kvaraskhelia, qui fixe deux joueurs avant de le resservir à l’entrée de la surface. Muet depuis le 1er avril, le moustique retrouve des couleurs et pique de nouveau, au meilleur des moments (0-1, 4e). Paris est devant et d’un coup, le rapport de force a changé ! Si Arsenal cherche à gêner Paris à la relance avec Leandro Trossard et Martin Ødegaard très hauts sur Vitinha et Fabián Ruiz, les hommes de Luis Enrique restent sereins et voient déjà Gianluigi Donnarumma les rassurer avec une bonne prise de balle ou Marquinhos se montrer autoritaire devant Martinelli.
Le champion de France cherche à accélérer et Désiré Doué puis Marquinhos chauffent les gants de David Raya, sans danger. Kvaraskhelia tente bien d’obtenir un péno avec un peu de roublardise alors qu’il fait vivre un calvaire à Jurriën Timber, mais ça ne passe pas. Sauf que Paris connaît sa première période de turbulences et voit Mendes envoyer deux relances affreuses plein axe et peut remercier Willian Pacho de lui sauver les fesses. Jakub Kiwior s’essaye de loin alors que Paris accuse le coup, quand Arsenal fait peser un danger permanent sur chaque coup de pied arrêté, allant parfois jusqu’à faire tirer Raya depuis son camp.
Heureusement, les visiteurs relèvent la tête alors que Kvaraskhelia et Doué font briller le gardien espagnol. Sauf que les locaux, eux, entendent bien finir la première période sur les chapeaux de roues et passent la seconde, tout en mettant Paris sous l’eau. Les situations s’enchaînent, les pertes de balle aussi, et il faut un retour salvateur de João Neves devant Merino pour éviter la réduction du score (37e). L’Emirates s’embrase, Bukayo Saka tente sa chance, alors que Pacho (40e) et Mendes (42e) sont chacun à deux doigts de plomber les leurs en la jouant beaucoup trop tranquille. On se dit que Paris va craquer, Donnarumma sort le très grand jeu devant Martinelli (45e). Slavko Vinčić siffle la pause et le PSG peut souffler un bon coup, il est sur un fil !
Sans oxygène, Paris fort en apnée
Étonnamment (non), le deuxième acte reprend comme s’est terminé le premier, et Paris peut vite remercier la VAR et le piège du hors-jeu. Sur une énième combinaison sur coup franc, Declan Rice dépose la gonfle sur le crâne du néo-goleador Mikel Merino, qui trompe toute la défense parisienne. Égalisation ? Eh non ! L’Espagnol est en position illicite, et après de longues minutes, Paris est encore devant, on ne sait pas trop comment. Tout est moins spontané, les pertes de balle s’accumulent, le pressing d’Arsenal se veut toujours plus impressionnant, et le PSG courbe l’échine, sans plier. Pour ça, il faut évidemment un sacré bout de bois, ou un sacré bout de gardien, et Donnarumma est un peu des deux en ce moment. Monumental devant Trossard (56e), il retarde à nouveau l’échéance et inspire William Saliba, auteur d’une intervention de grande classe dans les pieds d’Achraf Hakimi, prêt à conclure sur l’une des rares incursions parisiennes (60e).
Pour autant, les coéquipiers du Marocain remettent le pied sur le ballon et font redescendre la température. Celle-ci est même proche du coup de froid quand Dembélé sort touché à 20 minutes du terme, permettant tout de même à son équipe de s’offrir une pause boisson improvisée et nécessaire. Donnarumma continue de dégoûter Saka, de toute façon hors jeu, et le PSG trouve même le moyen de s’offrir un temps fort. Neves manque de convertir une transition lancée par Gonçalo Ramos et Bradley Barcola, juste avant que Kvaratskhelia ne force un peu les choses. D’un coup, Paris revit, sauf que Barcola (84e) et Ramos (barre, 85e) ratent tour à tour l’immanquable et l’occasion de plier cette manche aller. Quelques frissons passent, mais Donnarumma, comme un symbole, gratte une dernière faute, et c’est fait, Paris s’impose à l’Emirates ! La finale est en vue, il ne reste qu’à conclure au Parc, dans huit jours.
Arsenal (4-3-3) : Raya – Timber (White, 83e), Saliba, Kiwior, Lewis-Skelly – Ødegaard (Nwaneri, 90e), Rice, Merino – Saka, Trossard, Martinelli. Entraîneur : Mikel Arteta.