Les Olympiens comptaient bien surfer sur leur dynamique positive pour performer à Lisbonne. Mais c’était compter sans la propension des Marseillais à s’autosaborder. L’expulsion d’Emerson combinée aux choix tactiques défensifs manqués de Roberto De Zerbi a coupé les Phocéens dans leur élan, et c’est le Sporting qui s’est imposé 2 à 1.
Sporting CP 2-1 Olympique de Marseille
Buts : Catamo (69e) et Santos (86e) pour les Lions // Paixão (14e) pour les Phocéens
Expulsion : Emerson (45e+2) côté Marseille
La série noire des déplacements olympiens en Ligue des champions continue, ajoutant une douzième défaite en treize rencontres jouées hors de ses bases. La seule exception ? Le déplacement sur la pelouse du Sporting lors de la campagne 2022-2023 (0-2), soit la première victoire d’un club français sur la pelouse d’une écurie lusitanienne. Mais le stade José Alvalade est devenu le tombeau des Marseillais ce mercredi soir. Les protégés de Roberto De Zerbi rentreront donc bredouilles à Marseille, alors qu’ils avaient toutes les cartes en main pour espérer un autre résultat, mais l’indiscipline marseillaise et le VAR auront été les principaux acteurs de cette rencontre qui s’achève par une défaite 2 à 1.
Paixão, de l’ombre à la lumière
Bousculés lors de l’entame de match, à l’instar de Leonardo Balerdi, responsable d’un plaquage tout à fait dans l’esprit du rugby, mais pas dans celui du football sur Luis Suárez (3e), les Olympiens ont ensuite réussi à inverser la tendance. Particulièrement en vue lors de la journée précédente face à l’Ajax, Igor Paixão a décidé de prendre la rencontre en main. Si ces deux premières tentatives ont esquivé la cage de Rui Silva (9e, 11e), le Brésilien n’ayant pas forcément fait le bon choix au moment de son dernier geste, la troisième a été la bonne. Après une attaque portugaise qui n’est pas parvenue jusqu’à la cage de Gerónimo Rulli, l’OM s’est emparé du ballon dans son camp et sur la contre-attaque emmenée par Pierre-Emerick Aubameyang, auteur d’une superbe transversale vers Paixão, le numéro 14 olympien s’est joué d’Iván Fresneda pour envelopper une frappe qui a trouvé le chemin de la lucarne du Sporting (1-0, 14e).
Si les protégés de Roberto De Zerbi ont multiplié les tentatives vers la cage de Patricio, ils se sont quand même offert quelques frayeurs, à l’image de Rulli toujours aussi serein sur sa ligne face à Trincão (35e), ou l’ancien Marseillais Luis Suárez (38e), mais beaucoup moins dans son jeu au pied qui aurait pu offrir l’égalisation aux Portugais avec sa relance manquée (25e). Le tournant du match est intervenu à la toute fin de la première période. Déjà sous le coup d’un carton jaune après avoir heurté le cuir avec sa main (39e), Emerson s’est rendu coupable d’une simulation dans la surface du Sporting. L’arbitre du soir, Rade Obrenovič, n’y a d’abord vu que du feu avant d’aller consulter l’écran de la VAR et de corriger sa décision initiale : pas de penalty pour l’OM et deuxième jaune pour Emerson synonyme d’expulsion, les Phocéens ont donc passé 45 minutes à 10 contre 11 (45e+2).
Pavard fossoyeur des ambitions marseillaises
Revenu des vestiaires avec un but d’avance, Roberto De Zerbi a tout tenté pour préserver le score avec des changements ultra défensifs. Un pari qui n’a pas porté ses fruits au coup de sifflet final. Si la défense olympienne a longtemps retardé l’échéance, notamment grâce aux multiples arrêts de Rulli (58e, 62e), la sentence a fini par tomber. Entré en jeu cinq minutes auparavant, Geny Catamo s’est retrouvé au bon endroit au bon moment pour réceptionner la passe en profondeur de Pedro Gonçalves et tromper Rulli d’une frappe du gauche, initialement refusée pour hors-jeu. Mais la VAR a une nouvelle fois joué un mauvais tour aux Marseillais en indiquant que Benjamin Pavard couvrait bien l’international mozambicain, qui a par ailleurs inscrit son premier but de la saison (1-1, 69e).
Déjà impliqué sur le premier but lisboète, Pavard a également été le protagoniste, bien malgré lui, du second. Alisson Santos a fait valoir sa fraîcheur, en fixant son vis-à-vis pour frapper en force du droit, Pavard a dévié le ballon qui est venu se loger sous la transversale marseillaise (2-1, 86e). L’ancien joueur de l’Inter aurait pu sauver sa prestation en fin de rencontre en forçant l’expulsion de Maximiliano Araújo (90e), mais la VAR a une nouvelle fois déjugé l’arbitre central. Les dernières offensives marseillaises n’ont rien changé, les Olympiens se sont donc inclinés et pourront longtemps regretter cet acte lisboète manqué. Et cette soirée qui, on l’espère, ne coûtera pas cher à la fin du bal.