- CDM 2018 & bac de philosophie
Les vraies bonnes réponses du bac de philo
Ce matin, les lycéens français ont tremblé en découvrant les sujets du bac de philo. Pas de jaloux, So Foot a décidé d'étudier un sujet pour les filières littéraire, scientifique, économique et sociale, et technologiques.
La culture nous rend-elle plus humain ?
L’Allemagne l’a encore rappelé hier : ce n’est pas la culture qui nous rend plus humain, mais la défaite. Une victoire du champion du monde en titre pour son entrée en matière aurait accentué l’image de robot sans cœur de la Mannschaft. Tomber face au Mexique a au contraire permis à Manuel Neuer et ses coéquipiers d’être abattus, de grimacer, de douter, en somme de vivre ce qui fait partie du quotidien de l’homme. Les premiers mots de Joachim Löw en conférence de presse d’après-match ont d’ailleurs validé cette quête d’humanisation : « Effectivement, c’est décevant. C’est une situation à laquelle on n’est pas habitués. On n’a pas été capables d’imposer notre style de jeu habituel. » C’est donc en perdant leur culture que les Allemands ont fait un pas de plus vers l’humanité. Et puis il faut arrêter de sacraliser la culture. Si lire des bouquins servait à tirer vers le haut, ça se saurait. Il y a plus de gens qui lisent un livre en s’enfermant dans leur chambre qu’en s’ouvrant sur le monde.
Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
Les neuf partouzeurs de la sélection mexicaine ne diront pas le contraire : l’homme n’est qu’un animal qui sait tenir une fourchette. À une semaine du début du Mondial, neuf des 23 joueurs d’El Tri ont cédé à leurs désirs. La chaîne de télé mexicaine TV Notas a vu défiler une trentaine d’escort-girls lors d’une sauterie qui a duré une dizaine d’heures. Soit plus de trois femmes par joueur. Sept jours plus tard, donc, les Mexicains sont entrés à la perfection dans autre chose : la compétition. Symbole de la copie parfaite rendue par l’équipe de Carlos Osorio face à l’Allemagne (1-0), le gardien de but Guillermo Ochoa, présent lors de l’orgie, a permis de résoudre l’équation : le désir n’est pas la marque de notre imperfection, non. En revanche, le désir est un tremplin vers la perfection.
Peut-on être insensible à l’art ?
Si Joachim Löw, Roberto Martínez et Didier Deschamps avaient été des élèves de terminale ES, ils auraient bien rigolé en lisant cette question ce matin. Elle leur aurait inspiré un grand « OUI » , et pour le justifier, le coach de la Mannschaft aurait simplement eu à rappeler qu’il a laissé Leroy Sané à la maison. Le coach des Diables rouges aurait alors surenchéri et expliqué que pour faire frissonner la Belgique, il a préféré se priver des tatouages et des tacles contemporains de Radja Nainggolan. Enfin, le sélectionneur français, affalé sur une table, aurait gribouillé une silhouette du numéro 9 du Real Madrid.
Peut-on maîtriser le développement technique ?
Prenons l’exemple de Kevin De Bruyne. Le meneur de jeu de Manchester City et de la Belgique a une qualité de frappe et de passe incroyable, des deux pieds. Personne ne peut contester cette excellence technique qu’il a développée tout au long de sa carrière. Mais à 26 ans, le divin roux peut encore progresser dans des détails impossibles à détecter à l’œil nu. KDB ne maîtrise rien là-dedans. Il débloque des paliers en fonction de là où la vie et sa carrière le mènent. À cette question, KDB apporterait de toute façon certainement un éclairage en six mots : « Je m’en bats les couilles. »
Par Matthieu Pécot, à Moscou