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Les Français sont-ils si attachés que ça au Stade de France ?
Et si l’équipe de France quittait le Stade de France ? La menace plane au-dessus des Bleus, et s’étoffe au fil des jours. Une histoire d’exploitation du stade qui risquerait d’entraîner le départ de la bande de Deschamps pour la saison 2025-2026. C’est dans ce contexte qu’on est allé sonder les Français à la suite de cette éventualité.

« Mais ils iraient où ?? Ils iraient où ?? », peste Valentino, la soixantaine d’années, quand on ose évoquer la fin du bail des Bleus au Stade de France, un sujet visiblement sensible. « C’est impensable pour moi, c’est impossible ». Ce Franco-Croate fulmine autant qu’il a exulté pour le bijou de Michael Olise, lors de la victoire de l’équipe de France ce dimanche contre la Croatie (2-0, 5-4 TAB).Mais il n’est pas le seul parmi les supporters des Bleus présents sur le parvis du Stade de France à s’inquiéter pour l’avenir du vaisseau dionysien. « Ce stade, c’est le symbole d’un endroit où tous les Français sont égaux et fiers d’être français », déclare Gabriella, venue avec son père. Pour Marco, vêtu de son survêtement fétiche des Bleus, « c’est un stade mythique. Un peu comme chaque club a son stade : le PSG avec le Parc, l’OM avec le Vélodrome, là c’est pareil ».
Les souvenirs comme attachement
Construit pour la Coupe du monde 1998, le Stade de France accueille les Bleus depuis quasiment (déjà) 30 ans. « Si jamais on bouge, ce serait bizarre. C’est le point de rassemblement de toutes les manifestations sportives et culturelles. C’est pour ça que si l’équipe de France de foot passe au travers du filet, ce serait très dommage selon moi », témoigne Max, 39 ans, qui emmène son fils pour la première fois voir un match. Fils qui danse avec des supporters croates entre deux enceintes qui diffusent Ramenez la coupe à la maison de Vegedream, une scène cocasse quand on repense à un certain 15 juillet 2018. Son ami Erwann, venu de Normandie spécialement pour la rencontre, parle d’un lieu « tellement emblématique que trouver un autre stade qui évoque tant de souvenirs qu’on a pu avoir ici, ce serait difficile ».
Ce stade est moche ! Mais il y a cet attachement de 1998, et ça, c’est irremplaçable.
L’équipe de France a disputé 116 matchs à Saint-Denis, depuis un certain France-Espagne en janvier 1998. de quoi créer au fil du temps un lien particulier avec le Stade de France. C’est le cas pour Frédéric, 15 matchs au compteur, qui fait partie des chanceux à avoir vécu le parcours victorieux des Bleus d’Aimé Jacquet en 1998. « J’ai vécu la demi-finale ici contre la Croatie, c’était magnifique. Cette victoire 2 à 1, je ne vous dis pas les souvenirs que ça laisse ! » Pour Khalid, d’un pas pressé et décidé à ne pas louper l’échauffement de Mbappé et compagnie, « ce stade est moche ! Mais il y a cet attachement de 1998, et ça, c’est irremplaçable. » Pour d’autres, c’est aussi l’endroit du premier rendez-vous avec le football professionnel. « C’était mon premier match de foot ici ! Un France-Ukraine en 2004 avec un but de Zidane. Pour moi, ce stade, c’est ce souvenir précis, ça marque », partage Kévin du Calvados.
Et si jamais, on les verrait jouer où nos Bleus ?
Bien qu’enceinte principale de l’équipe de France, le Stade de France n’est pas seul à avoir pour habitude d’accueillir les Bleus. Le dernier stade visité ? Le Groupama Stadium de Lyon et une victoire 2-0 contre nos voisins belges en septembre dernier. Mais comme beaucoup, Khalid « ne les verrait nulle part ailleurs, question de symbole ». De même pour Kévin, pour qui il n’y a pas d’équivalent : « Si on déménage, c’est pour aller où et pour combien de places ? Parce que 80 000 places, il n’y a qu’ici que c’est possible. » Une telle capacité provoque forcément « cet effet waouh quand on rentre dedans, je ne sais pas si on peut le retrouver ailleurs. Donc si on nous l’enlève, c’est les boules quand même ! », confie en rigolant Juliette, maquillée de bleu, blanc, rouge. Le Parc des Princes est « trop petit » pour certains, le Vélodrome « est pour les Marseillais » pour les Parisiens, et pourquoi pas le Chaudron ? « Si jamais, je vote pour Geoffroy-Guichard de Saint-Étienne, moi ! C’est un vrai beau stade de foot, et je dis ça en tant que lyonnais », propose Frédéric. En tout cas, nous, on a plusieurs idées à soumettre à Phillipe Diallo.
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