Les chroniques de l’ASS2000 : Les summer camps
Comme pour tous les footballeurs de Ligue 1, l’arrivée de l’été marque la fin des matches pour les Corsaires de l’ASS2000 et le retour à une vie normale...
Une période pendant laquelle les dirigeants du club vivent un véritable drame puisque les joueurs échappent à leur autorité, avec tous les risques qui en découlent : prise de poids, affaiblissement musculaire, transmission des tactiques confidentielles à des camarades de cuite. Rien, il est vrai, en comparaison des risques que prennent les managers d’équipes professionnelles au même moment : on n’a toujours pas vu dans Voici un Corsaire en train de promener une blonde sur un scooter des mers à St Tropez, les narines chargées de coke (ou alors il ne s’est jamais fait pincer). C’est ainsi qu’à ses débuts, le club s’est chroniquement retrouvé au premier match de la saison avec une équipe handisport où seuls les rares techniciens de l’équipe parvenaient à assurer un semblant de jeu. Prenant en compte les leçons des deux premières saisons, le true management a alors décidé d’avancer le premier rendez-vous de la saison, histoire de ne pas faire de nouvelles découvertes tragiques lors de la première journée de championnat. Les titulaires n’étant pas indiscutables (ça dépend surtout de leur résistance à l’alcool le vendredi soir) et les recrutements étant nombreux, il arrive en effet souvent au sélectionneur d’aligner des joueurs qui ne se connaissent pas et dont les compétences et le niveau physique ne sont pas complémentaires.
C’est ainsi donc que Tex, second président de l’histoire du club, eut l’idée de mettre en place un summer camp. Au début de chaque saison, le summer camp serait un rendez-vous où l’ensemble de l’effectif se retrouverait devant le sélectionneur pour faire un point sur l’état physique et footballistique de chacun. Il fallait reconnaître que la première tentative de mettre en place un suivi régulier de l’état physique des joueurs s’était soldée par un échec flagrant, en raison notamment d’un manque total de compétences de Biddi, pour lequel le foncier avait sans doute plus de sens en tant que comptable qu’en tant que préparateur physique.
Un summer camp ASS2000, c’est donc davantage une remise à niveau qu’une véritable préparation physique. Ce n’est pas parce qu’on se ramène bronzé au premier entraînement de la saison qu’on court plus vite que trois mois avant. La mélanine n’est pas encore un produit dopant. C’est surtout le premier moment de la saison où la direction se rend compte de l’ampleur du travail à accomplir. Physiques usés avant d’avoir joué, une technique proche du néant, discipline collective inexistante, la saison s’annonce tous les ans plus difficile. C’est sans doute ce jour-là que les disparités de niveau entre joueurs sautent aux yeux. Un exemple parmi tant d’autres : alors que Jibouille exécutait l’année dernière son répertoire de pompes (claquées, double claquées, à une main) avec le sourire, Alex allait beaucoup plus loin et tentait d’amuser la galerie en plaçant une pompe vrillée (360° en haut du mouvement). Avant-goût de la saison suivante, c’est toujours là que les belles promesses de fin de saison paraissent déjà loin et que les objectifs du sélectionneur doivent déjà être revus à la baisse. On profite tout de même de ces séances pour permettre aux plus aguerris de donner quelques conseils aux jeunes désireux de progresser. Même si certains comportements présents dès le premier jour ne changeront jamais : si Julien, surnommé Guigui, est énervé alors qu’il n’y a pas d’opposition, vous pouvez être sûr qu’il récoltera le prix citron du plus sale caractère à la fin de la saison.
Autre intérêt du summer camp, la capacité à tester la motivation des membres du club. Si un joueur rate un rendez-vous un après-midi où il fait plus de vingt-cinq degrés à cinq kilomètres de chez lui, ce n’est jamais de bon augure pour les matches hivernaux avec une heure de route. En cela, le Summer Camp 2002 montra rapidement ses limites. Sur l’effectif pléthorique de 50 joueurs (c’était avant la crise du marché des transferts), seuls 10 membres de l’équipe se présentèrent le jour dit dans les bois de Cergy. Le football se jouant à 11, ceci permettait au moins à tous les présents de prétendre légitimement une place de titulaire pour la saison qui allait suivre.
Enfin, en raison du nombre de prétendants, le summer camp est également parfois utilisé comme une période d’essai pour les potentiels futurs corsaires. Sur ce terrain encore, le summer camp reste peu fiable. Pour un Jibouille tout en puissance ne décevant jamais tout au long de la dernière saison à son poste de libéro, combien de Martinez repérés, testés, recrutés puis poussés vers la sortie. Une désillusion telle que le joueur est parti de lui-même tenter de recharger ses batteries sur les terres de Pascal Nouma. Gageons que si d’aventure il marquait un but à son retour, il aurait la décence de ne pas enchainer sur un strip-tease comme l’ancien Lensois. Bref, la draft estivale n’est pas toujours efficace, de nombreux joueurs se révélant souffrir du syndrome Simone, dit aussi du joueur de plage comme l’appellait Luigi à l’époque lointaine où le Monégasque jouait encore : une pléthore de buts en matches amicaux estivaux suivie d’une impuissance complète devant les buts dès la saison lancée.
Professionnalisation du club oblige, le summer camp se délocalise désormais. Suivant l’exemple de Mark Landers qui travaillait sa puissance de frappe en shootant dans les vagues, l’ASS2000 s’est récemment offert un déplacement sur les côtes du Nord. L’occasion de jouer avec des locaux s’étant vite présentés, les joueurs présents ont vu resurgir les démons habituels. En dépit d’une domination rapide, les Corsaires se sont vite fait rattraper au score à 2 partout. Il faut dire que le doublé venait de l’auteur de ces lignes (j’avais trahi les Corsaires pour rejoindre les autochtones nordistes), plus habitué à empêcher des auto-goals comme on dit en Belgique qu’à ouvrir la marque, surtout d’une reprise de volée sur un corner beckhamien de François B.. Comme l’avait fait remarquer un des participants à la joute, la combinaison de deux élèments négatifs donne parfois du positif. Bref, comme lors d’un match contre Servair, les Corsaires se révélèrent incapables de tenir leur score et subirent le reste du match. Le club n’ayant pas fait le déplacement avec son arbitre officieux, Merteuil, retenu pour examen au centre de formation des arbitres, aucun des participants ne semblait désireux de stopper les hostilités. Afin de ne pas perdre la face en déplacement, notre défense eut alors la bonne idée de provoquer la blessure d’un des attaquants adverses. Une bonne manière de se séparer sur un score nul et de garder quelques espoirs pour la prochaine saison.
Nicolas Urbain
Bilan de la saison 2002-2003 :
ASS2000 8ème du championnat (championnat à 10 équipes dont 2 forfait général à la fin de la saison…), 4 victoires, 2 nuls, 10 défaites, 16 buts inscrits , 20 buts encaissés (pire défense et pire attaque du championnat).
OSCARS DE LA SAISON :
Mister ASS2000 (joueur de la saison) : Michou
Miss ASS2000 (supportrice de la saison) : Marie-Anne
Oscar Catavana du plus beau but : Samuel « Tex » Weil
Oscar Severino Lucas du meilleur tranfert de l’étranger : Adil C. (ex-Pusan Tigers, Corée du Sud)
Oscar Fabio Canavaro de l’élégance : Pierre-Louis Marie alias « Plm »
Oscarconada de la plus belle boulette de gardien : Sylvain B.
Oscar Ronaldo de la blessure à répétition : Thomas « l’Allemand » M.
Oscar Ocedar du meilleur cireur de banc : Arno Dutant
Oscasper du meilleur fantôme : Thomas Heintz
Oscar Jacques Vendroux du meilleur jubilé : Emmanuel « Dobermanu »
Prix Citron : Julien « Guigui » H.
Oscar Francis Llacer du joueur le plus improbable : Laurent Biddi
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