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Les Américaines bousculées par une Espagne coriace

Par Mathieu Rollinger
Les Américaines bousculées par une Espagne coriace

Pressées, agressées, agrippées, les Américaines ont été chopées à la gorge par des Espagnoles déterminées. Mais les tenantes du titre s'en sortent (bien), grâce à deux penaltys, dont un paraissant généreux. Qu'importe, l'arrogance n'est plus de mise côté américain avant de retrouver les Bleues vendredi en quarts de finale.

Espagne 1-2 États-Unis

Buts : Hermoso (9e) pour l’Espagne // Rapinoe (6e sp et 76e sp) pour les USA

« Chaque sélection que nous rencontrons est en train de construire son histoire, et ce sera encore plus le cas de l’Espagne, anticipait l’ailière américaine Christen Press. Elles ont tellement progressé lors des quatre dernières années. Je pense que ce sera un grand match contre elles. C’est une équipe très technique, qui déploie son jeu au sol, avec une bonne densité au milieu. » Si elle n’est entrée que pour les dernières secondes, Press avait vu juste au soir de la qualification de la Team US. Car les dames de la Roja ont très certainement signé le match le plus abouti de leur histoire. Il y a quatre ans au Canada, pour leur première Coupe du monde, elles avaient connu un naufrage, dernières de leur groupe. Cette année, les coéquipières de la Parisienne Irene Paredes ont tenu tête au grandissime favori, qui paraît ce soir moins effrayant. Car les Américaines ont dû s’en remettre à deux penaltys (dont un très contestable) transformés par Megan Rapinoe pour se débarrasser d’une Espagne coriace. La France peut en prendre note : les USA sont prenables à condition de leur rentrer dans le lard.

Hermoso et défense hermétique

30 minutes de jeu au tableau d’affichage, et Vicky Losada doit déjà céder sa place. La relayeuse espagnole ne peut cacher sa déception en s’asseyant sur le banc, elle qui s’est pourtant accrochée pendant 20 minutes après avoir tamponné le genou de Sam Mewis. Mais son cocard l’empêche d’avoir une vision optimale sur le jeu, alors que ce qui se passe sur le terrain vaut le coup d’œil. Car les Espagnoles se battent comme des diablesses et font douter les Américaines, ogresses de la compétition qui n’avaient jamais frémi jusqu’alors, du haut de leurs 18 buts inscrits et aucun encaissé en 3 rencontres. Pourtant, le plan américain était clair. Si clair que la sélectionneuse Jill Ellis avait anticipé des mois auparavant la possibilité de croiser l’Espagne et avait tanné sa Fédération pour organiser un match de préparation contre une sélection que les USA n’avaient alors jamais affrontée. Le 22 janvier à Alicante, les championnes du monde en titre s’étaient tranquillement imposées 1-0.

Ce lundi à Reims, l’entame de ce huitième de finale ne laissait pas un autre scénario différent se profiler. Car dès la 5e minute, Tobin Heath crochète Leila et se fait piétiner la godasse par Mapi León. La capitaine Megan Rapinoe transforme le penalty (1-0, 6e) et met son équipe sur des rails trop souvent empruntés. Trois minutes plus tard, un caillou se glisse dans la machine. La gardienne Alyssa Naeher, gênée par un pressing intensif des filles de Jorge Vilda — plus fraîches car ayant bénéficié de 3 jours de repos supplémentaires —, bazarde une relance a priori facile. Lucia García bouscule Sauerbrunn, Jenni Hermoso hérite de la gonfle, qu’elle dépose délicatement dans la lucarne en lobant Naeher (1-1, 9e). L’attaquante de l’Atlético de Madrid met alors un terme à 308 minutes d’invincibilité américaine en Coupe du monde et rebat les cartes. La nervosité se lit immédiatement sur les visages américains, et se traduit dans le jeu : Rose Lavelle manque ses passes, Kelley O’Hara dépasse rarement la ligne médiane, Alex Morgan se fait harceler par Irene Paredes, Megan Rapinoe manque de justesse (13e, 17e, 25e) et donne des gifles (37e)… Bref, les Américaines sont dans le rouge.

VAR bless USA

Les Espagnoles sont conscientes du coup qu’elles sont en train de réaliser et continuent d’imposer une agressivité qui laisse au sol successivement Julie Ertz, Alex Morgan, Tobin Heath et Kelley O’Hara. Et si leur potentiel offensif et leur faible présence dans la surface mettent trop rarement Naeher sous pression, elles arrivent à contrecarrer le jeu de plus en plus stéréotypé de leurs assaillantes, qui ne trouvent guère d’autre fenêtre de tir que de loin et à côté (60e, 64e). De l’autre côté du terrain, Patri voit sa frappe croisée mourir le long du poteau (63e). Les supporters américains, si gâtés depuis le début de la compétition, peuvent commencer à s’inquiéter : leurs billets déjà réservés pour le final four à Lyon n’ont jamais été aussi menacés.

Pourtant, leur salut viendra d’un nouveau débordement de Crystal Dunn, une des seules à se démener, qui trouve Rose Lavelle dans la surface. La milieu s’écroule dans la surface, légèrement agrippée à la chaussette par Virginia, alors qu’elle avait perdu le contrôle de la balle. Mme Kulcsar siffle penalty, va checker la VAR après plusieurs minutes d’attente, et autorise Megan Rapinoe à signer un doublé depuis le point des 11 mètres, sous les sifflets (2-1, 76e). La clémence arbitrale, le sang-froid de Rapinoe et le métier de la Team US éteignent le feu espagnol, alors que les Ibères semblaient bien parties pour résister jusqu’à la prolongation malgré l’usure due au combat. Paredes a bien tenté d’apporter son gabarit aux avant-postes pour créer l’exploit. En vain, mais pas pour tout le monde. Car cette prestation héroïque devra forcément donner quelques idées et pistes de réflexion aux Françaises, qui rencontreront la bande à Alex Morgan vendredi au Parc des Princes.


Espagne (4-3-3) : Paños – Corredera, Paredes, María León, Leila – Losana (N. García, 31e), Virginia (Mariona, 83e), Patri – L. García, Hermoso, Alexia (Falcon, 78e). Sélectionneur : Jorge Vilda.

États-Unis : Naeher – O’Hara, Dahlkemper, Sauerbrunn, Dunn – Lavelle (Horan, 88e), Ertz, Mewis – Heath, Morgan (Lloyd, 85e), Rapinoe (Press, 90e+6). Sélectionneuse : Jill Ellis.

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Par Mathieu Rollinger

Propos de CP recueillis par MR.

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