- L1
- J26
- Ce qu'il faut retenir
Le retour des beaux jours en L1
Alors que le printemps pointe le bout de son bourgeon, ce n'est pas un samedi à quatre buts qui allait nous empêcher d'affirmer que cette journée de Ligue 1 fut la plus belle de la saison. Seuls les arbitres syndiqués sont sceptiques.
L1 les yeux revolver
Peut-on encore dire que la Ligue 1 nous ennuie après cette mythique 26e journée 2010-2011 ? Des buts splendides (les demi-volées de Boukari et Chafni, le coup-franc de Wendel et presque celui de Gourcuff, la frappe de Bastos et surtout celle d’Hazard), une large victoire (Lyon), un retour triomphal (Lisandro Lopez), des scenarii à suspense (Toulouse-Sochaux, Marseille-Lille) et un mouvement social. Au lieu de se taper les 64 matchs du dernier Mondial, on pouvait attendre ce week-end de L1. Et puis le lendemain, bam, la L1, jamais aussi généreuse que lorsqu’on ne l’attend plus, se lâche : 12 buts en trois matchs.
Arbitres entubés
Il est amusant de constater que, alors que le peuple des stades crie à chaque match sa volonté de sodomiser les arbitres, ce sont bien les instances du football français qui ont fini par la faire à l’envers à toute une corporation. « Je tiens à remercier et féliciter les arbitres officiant habituellement en National qui ont remplacé au pied levé les arbitres de Ligue 1, alors que neuf matches de la 26ème journée se sont déjà déroulés dans d’excellentes conditions, ricanait Frédéric Thiriez dans un communiqué publié avant Marseille-Lille. La qualité de leur prestation, ainsi que leur sens de la psychologie et leur professionnalisme, ont été unanimement salués sur tous les terrains, à la fois par les entraîneurs et les joueurs » . Et le pire, c’est qu’il dit vrai. Fait devenu extrêmement rare, aucune polémique liée à l’arbitrage n’est venue s’incruster en conférence de presse et, alors que les cartons rouges avaient plu comme à Gravelotte lors des dernières journées, la moyenne de jaunes par match est inférieure à deux sur celle-ci, ce qui est exceptionnellement bas. On peut donc dire que le mouvement lancé par le SAFE (Syndicat des arbitres de football élite) est un échec cuisant.
Pourtant, les responsables de la FFF ont traité cette crise comme des sagouins. En remplaçant des arbitres de L1 par des arbitres de National uniquement pour que les matchs ne soient pas retardés de quelques minutes, la fédé a fait passer l’un de ses deux messages : soit le classement des arbitres ne veut rien dire, soit on peut mettre en péril le déroulement d’une journée entière de championnat pour ne pas mécontenter le diffuseur. La bonne réponse est surement la dernière, puisque tous les matchs de Ligue 2 non diffusés à la télévision ont pu, eux, être décalés sans que cela ne gêne personne. Encore plus vicieuse, la FFF a réussi à diffuser l’idée que les revendications étaient uniquement financières (le serpent de mer du pourcentage sur le contrat Nike) alors que le communiqué du SAFE n’abordait que des questions de respect de l’arbitre, à l’heure où ceux-ci se font défoncer à longueur de matchs, d’interviews et de talk shows pendant que le conseil de l’éthique pisse dans un violon. Habile.
Une échappée dans le peloton
Niveau classement, cette 26e journée a permis aux deux outsiders du “Big Five” de prendre quatre points d’avance sur leurs trois gros poursuivants. On continuera tout de même à donner l’avantage à Lille qui, pendant que Rennes allait gagner difficilement à Montpellier, est enfin parvenu à battre un adversaire direct en s’imposant sur le gazon du Vélodrome. L’OM s’est d’ailleurs tiré un coup de 22 dans les pattes en perdant six points et pas mal de confiance en un seul match paniqué. Non seulement ils laissent le LOSC se mettre hors de portée, mais les boys de Deschamps ont aussi permis à Lyon de poser un doigt de pied sur le podium à la différence de buts. Paris ? Bof, l’objectif, c’est la Coupe de France, la L1 c’est pour les flambeurs. Derrière, les défaites de Montpellier, Saint-Étienne et Brest ont largement creusé l’écart. Pour finir, bonne chance aux durs à cuir de l’AC Arles-Avignon. Avec un peu de travail et de réussite, ils peuvent encore parvenir à être officiellement relégués à huit journées de la fin de la saison. Arrivé à ce stade-là, autant viser l’exploit historique.
Le post-scriptum politique
Samedi, 13h42, le site du Parisien annonce les résultats d’un sondage Harris Interactive plaçant Marine Le Pen en tête du premier tour des présidentielles. Samedi, 23h, la Ligue 1 contredit le programme du FN sur l’immigration : quatre buts, quatre Africains. Cinq, si l’on considère que Tiéné est autant responsable du but auxerrois que Chafni. Cinq doigts, une main, une baffe dans la gueule.
Par