Le PSG déjà reléguable !
Défaits 0-1 contre Sochaux pour leur premier match au Parc (csc d'Armand et penalty raté de Pauleta), les Parisiens pointent à l'avant-dernière place de L1... Lyon vire en tête après sa victoire 2-0 sur Auxerre (doublé de Grosso, 91ème et 95ème), les huit autres rencontres se soldant sur huit 0-0... C'est déjà la crise au Paris Singe. Pauleta rend son brassard de capitaine. Des « supporters » cassent des Vélibs et sèment la panique à Paris Plage. Bertrand Delanoë retire sa subvention municipale au club. Sarkozy annule son voyage aux Antilles. Mais comment en est-on arrivé là ?
Mais, non ! On plaisante. Il ne peut plus rien arriver de pire au PSG. Tout simplement parce que le pire du pire a été évité la saison dernière, le 10 février contre Monaco, au Parc. Précisément à la 77ème minute, quand Landreau a arrêté le penalty de Piquionne, alors que le PSG menait 2-1. En cas d’égalisation, Paris aurait plongé, comme d’hab’, avec défaite à dom’ et descente L2 à donf’…
Alors, Paris champion ? Faut pas rêver, non plus. Le foot, c’est comme à la Sécu : pour passer au guichet, faut prendre un numéro et faire la queue. Et y’a déjà du monde devant. Des clubs mieux stabilisés, plus en avance dans leur restructuration. Pêle-mêle : OL, OM, Rennes, voire Lens, Sochaux ou Toulouse. Paris y vient doucement avec une direction générale issue du sérail (Cayzac, Roche, Raï et Le Guen) et qui a l’air de savoir où elle va.
On l’aura compris, après des années de n’importe quoi, le PSG va enfin entamer sa première vraie « saison de transition » . « ENCORE UNE SAISON DE TRANSITION ? » , hurlent Boulogne et Auteuil ? Ben, ouais. Il faut enterrer définitivement les années Canal +, les budgets superlatifs, les transferts en or. Colony Capital assure encore quelques gros salaires et basta. Des années de gabegie, de mauvais résultats, de violences et de racisme ont aussi plombé l’image d’un club plus vraiment attractif. Comment expliquer autrement la non venue (jusqu’à présent) des Elmander, Kallström, Gourcuff, Wiltord, Briand, voire Makélélé, et on en oublie ? Sans aucune C1 à se mettre sous la dent, ça refroidit forcément les lombaires.
C’est ce qui explique grandement (jusqu’à présent) le recrutement light du club avec Zoumana Camara, Bourillon et Digard, déjà à pied d’œuvre en Emirates Cup. Du coup, c’est surtout la promotion des « Poulbots » , ces jeunes « formés au club » , sur laquelle Paul Le Guen semble vouloir parier. De la fin du dernier championnat aux derniers matches amicaux en Emirates Cup (défaite 2-1 contre Arsenal et victoire 3-0 contre Valence), Paulo a confirmé Mabiala, Mulumbu, Chantôme ou Diané. Il a aussi lancé le défenseur Mamadou Sakho, les milieux Younouss Sankharé et Granddi N’Goyi, ainsi que les attaquants Loris Arnaud (aussi milieu droit) ou David N’Gog, tous les cinq titulaires d’entrée contre Valence !
Outre la nécessité économique de promouvoir tous ces Djeun’s au lieu de gros transferts, Paulo annonce la couleur : rouge vif ! Saint Paul veut faire jouer la concurrence au maximum dans le groupe pro entre les Poulbots et les « cadres » , en salant le café chaud des Armand, Rothen, Camara, Clément, Pauleta, Yepes, Frau, Mendy ou Luyindula. En guise d’apéro, Paulo s’est déjà délesté d’un Edouard Cissé, titulaire « historique » pas franchement déméritant et qu’on croyait éternel. Paul-the-tough a confirmé sa hard line avant le match contre Arsenal (où figuraient tous les cadres cités plus haut, en plus de Landreau) : « Cette équipe qui débutera contre Arsenal sera la plus proche de celle qui débutera contre Sochaux. Mais ce n’est pas parce que Pauleta, par exemple, sera titulaire contre les Gunners qu’il sera sûr de l’être en championnat. Il a un certain statut, mais il sera, lui aussi, en concurrence avec les autres. Il le sait » . Inutile de rajouter que cet avertissement est aussi valable pour Rothen et Armand, dont les contrats revalorisés ne sont absolument pas gages de titularisation automatique.
Côté transferts, Paulo rêve toujours de Makélélé ( « Claude, ça fait 15-20 ans que je suis sa carrière » , ce qui prouve par là que Makélélé a bien 46 ans !) mais c’est mal barré. Alors le club annonce un recrutement quasi terminé. Objection, votre honneur ! On oserait à peine suggérer la piste Pascal Feindouno, en milieu offensif droit… L’OM, à juste titre, s’était intéressé au Guinéen. Mais l’abruti est sur le point de s’exiler en Arabie Saoudite (!??), le montant du transfert ne s’élevant qu’à 4 M d’Euros… Pascal Feindouno (26 ans seulement, 9 buts en championnat, poison mortel en couloir droit, et potentiellement « alter ego » de Rothen à gauche !) était tout simplement à la recherche d’un gros challenge et d’un coach qui sache le booster… Dommage pour Paris.
Pour le jeu proprement dit, c’est la grande inconnue. Le PSG version Le Guen a fait des progrès en défense, prend moins de buts (ouais…), jouera en 4-4-2 (bof !) et essaye de construire sans balancer devant (là, d’accord !). En fait, faudra voir à l’usage. Au mental, surtout. Il n’y a toujours pas de vrai leader au PSG, et c’est vraiment problématique. Avec Paris, le naufrage crânien est possible à n’importe quel moment (voir Rennes-PSG, 0-1, Mendy expulsé). Ses adversaires le savent et en jouent. On verra bien si le club de la Tour Eiffel et du Moulin Rouge a fait des progrès en psy…
Entre abdos et ventre mou, le PSG est en train de devenir le Tottenham du foot français : club de Capitale, prestige un peu snob, passé glorieux, quelques internationaux A et A’, une Coupe nationale de temps en temps, des places d’honneur en championnat, Intertoto & Coupe de l’UEFA,…
Un vrai club musée. Comme Paris, ville musée…
Chérif Ghemmour
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