Le Mans – OM (1-2) : Marseille ? Oui, mais…
Bonne victoire de l'OM à l'extérieur. Grâce à Brandao, l'homme du match, auteur d'une passe décisive et du but de la victoire. Déception Lucho, pas encore à 100 %. Interrogations sur le nouveau 4-4-2 de Deschamps. Inquiétudes sur le long passage à vide de l'OM en seconde période. Or, mardi soir, y'a le Milan AC qui déboule au Vélodrome...
Attention, Le Mans. Grosse équipe… OK, ça ne jouera peut-être pas le podium, mais ça ne descendra pas, a priori. C’est très costaud (Goulon, Thomas) et ça joue pas trop mal devant (Le Tallec, Maïga, Lamah). Parfois ça surjoue, allusion au jeu dur parfois limite pratiqué beaucoup sur Niang et pas mal sur Lucho. On comprend pourquoi l’OL avait nullé 2-2 dans la Sarthe à la première journée. Voilà. Tout ça pour dire que la victoire finale de l’OM (2-1) est une très bonne performance. Surtout si on tient compte du mental qui a permis aux Phocéens de rependre l’avantage par Brandao (70ème) alors que les Manceaux étaient revenus au score (1-1) à la 61ème.
Pour ce match, Didier Deschamps avait renoncé à son 4-3-3 pour disposer d’un 4-4-2 assez séduisant sur le papier. Un milieu en losange avec Mbia en pointe basse, Lucho au sommet, Abriel à droite et Cheyrou à gauche. Deux attaquants : Brandao et Niang. Commençons par les deux lascars de devant. D’abord, on est soulagé de retrouver Mamadou dans l’axe. Il a aussi sprinté à gauche et permuté parfois à droite. En 4-3-3, son jeu était trop stéréotypé : cantonné dans le couloir gauche, l’OM se privait de son énorme volume de jeu qui peut rayonner sur tout le front de l’attaque. Et c’était le cas ce soir : il était partout, à tourner autour de Brandao, la tour de contrôle. Résultat : l’un des plus beaux buts de ce début de championnat, à la 14ème. Longue ouverture de Diawara au centre du terrain vers Brandao aux 16 mètres qui remet de la poitrine dans l’axe à Niang : Mamade reprend de volée sous la barre au point de penalty ! On voit souvent ça en Premier League, sauf que là on est en L1. C’est bon signe pour l’OM car c’est typiquement ce genre de but qu’il faut être capable de marquer en Ligue des Champions : ultra rapide, ultra physique et ultra précis. Avantage Marseille qui contrôle bien la première mi-temps.
Autre bon point, toujours en première mi-temps : l’abattage de Mbia, premier meneur de jeu dans le rond central. C’est lui qui aiguille sur les côtés et vers Lucho, deuxième et vrai meneur de jeu situé plus haut, dans les 25 derniers mètres. Du bon boulot… Et Lucho ? Impression mitigée : il manquait de rythme (il est sorti à la 67ème), il n’était pas toujours sur le bon tempo dans les mouvements collectifs et il manqué de précision sur des passes faciles. Il a même manqué une reprise de volée hyper bien amenée (46ème). Ceci dit, il a du ballon, il transmet vite et lit bien les trajectoires de ses attaquants. Situé au cœur du jeu marseillais, on dira qu’il n’a pas encore trouvé la bonne carburation. Avec plus de matchs, l’association Lucho-Niang-Brandao pourrait faire très mal. A voir… Enfin, il fallait bien que quelqu’un subisse les désagréments du passage du 4-3-3 en 4-4-2. C’est tombé sur Cheyrou, nettement moins rayonnant puisqu’un peu trop excentré à gauche, alors qu’il aime bien travailler dans l’entrejeu axial. Manque de pot : l’axe était squatté par Mbia et Lucho. Reste que Benoît a quand même fait son match. Mais la Dèche va devoir cogiter sévère pour trouver une organisation qui fasse que toutes les pièces du puzzle s’emboîtent…
La deuxième mi-temps marseillaise a laissé planer beaucoup d’inquiétudes. Bouffé au milieu de terrain, l’OM a reculé et subit pendant beaucoup trop longtemps. Un quart d’heure complet, au terme duquel Le Mans a égalisé sur une superbe bicyclette de Maïga (1-1, 61ème). Quelques minutes plus tôt, Le Tallec avait fracassé le poteau gauche de Mandanda sur un splendide coup franc. Dans l’axe, Stéphane Mbia avait dangereusement baissé de régime, comme Lucho. Un trou au milieu. Conséquence aussi du positionnement un peu trop excentré de Cheyrou, d’habitude super « destructeur » de jeu adverse quand il est plus axial ?… En tous cas, c’est un peu contre le cours du jeu que Brandao marquera d’une superbe détente une tête canon à ras du poteau (2-1, 70ème). Un jeu plus équilibré des deux côtés jusqu’à la fin consolidera le score. Côté marseillais, l’expérience de Diawara rassurera comme il faut une défense phocéenne parfois fébrile. Sinon, un bon point pour Mandanda : on voit bien que sa très bonne performance avec les Bleus, à Belgrade, l’a bien requinqué psychologiquement. Mardi, c’est Champions League contre Milan : 90 minutes au taquet, sinon gare à la désillusion…
PS : 21ème minute… Tir enroulé de Lucho à 20 mètres, côté gauche. Louvion, le défenseur manceau, dévie la course du ballon du bras (bien décollé du corps), en pleine surface de réparation. Les règles de l’arbitrage étaient pourtant claires cette saison : penalty. Or, Mr Tony Chapron n’a rien sifflé. L’arbitrage de L1, c’est n’importe quoi.
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