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Le jour où Ronaldo a offert sa cinquième étoile au Brésil

Par Charles Alf Lafon
Le jour où Ronaldo a offert sa cinquième étoile au Brésil

Emmenée par son attaquant vedette, revenu d'entre les morts, la Seleção s'installe de nouveau un soir de juin 2002 sur le toit du monde. Malgré tout son talent, Oliver Kahn est forcé de s'incliner par deux fois face à la science du but du Fenomeno, et la Nationalmannschaft tombe avec lui.

30 juin 2002. 69 029 spectateurs ont investi le Stade international de Yokohama pour assister à la finale de Coupe du monde entre l’Allemagne et le Brésil, alors que quelque 63 millions de téléspectateurs n’ont pas eu cette chance. On joue la 67e minute lorsque Rivaldo tente sa chance de loin, comme ça, sans grande conviction. Il faut dire qu’Oliver Kahn semble infranchissable, lui qui n’a encaissé qu’un but depuis le début de la compétition, et aucun en phase éliminatoire. Pourtant, au lieu de capter tranquillement cette frappe anodine, le capitaine allemand se rate, et repousse dans l’axe. Surgit alors Ronaldo, qui profite de l’aubaine pour ouvrir le score. La joie est intense, visible, palpable. Douze minutes plus tard, El Fenomeno parachève son œuvre.

Rivaldo, encore lui, fait danser la samba à la lourde et pataude défense germanique et transmet en retrait à son génial artificier. À l’entrée de la surface, extérieur du pied, sentence exécutée. Une histoire de revanche du sort pour un joueur qui a disputé la finale précédente sans la jouer, trahi par son corps (ou son goûteur). Pourtant, avant la compétition, plus personne ne croit en Ronaldo, à peine vingt-cinq ans et déjà flingué par des blessures sans fin. Mais il a su se réinventer, et les chiffres sont imparables : huit buts en sept matchs, buteur en demie, double buteur en finale. La cinquième étoile du Brésil, c’est lui.

La meilleur défense, c’est l’attaque en force

Tout aurait pourtant pu très mal tourner, et lui finir d’être tondu. Annoncée sur la défensive, l’Allemagne surprend tout le monde en proposant quelques phases de passes d’un niveau digne de l’événement. Il faut dire que la Nationalmannschaft fait plutôt dans la rigueur depuis le début de la sauterie asiatique. Après avoir étrillé les pauvres Saoudiens 8-0 lors de leur premier match (avec un triplé de Klose), ils ont ralenti la cadence face à l’Irlande (1-1) et au Cameroun (2-0). Et pour ce qui est des matchs à élimination directe, la formule est simple : victoire 1-0 aux forceps, respectivement contre le Paraguay, les USA et la Corée du Sud. Rudi Völler, le sélectionneur, ne peut tout simplement pas faire autrement.

Paradoxalement, son équipe est la plus faible depuis des temps immémoriaux, alors il n’a d’autres choix que d’aligner un 5-3-2 tendance costaud. D’espérer que Ballack (suspendu pour la finale) mette une mine de loin ou Klose un but de la tête. Et de compter sur son capitaine Oliver Kahn, dans la forme de sa vie. Luiz Felipe Scolari n’a pas vraiment ce genre de problème, il a pour lui un trio Ronaldinho-Rivaldo-Ronaldo en attaque et ses latéraux se nomment Cafu et Roberto Carlos. Pourtant, il n’aime pas vraiment le joga bonito, alors il complète avec trois centraux (Lúcio/Edmilson/Roque Junior) et deux aboyeurs (Gilberto Silva et Kleberson).

« C’est un sentiment fantastique d’être brésilien ce soir »

Avec Bernd Schneider à la baguette, l’Allemagne est l’équipe la plus dangereuse de cette première période. Le Brésil, invincible jusqu’alors avec six victoires en autant de matchs, est surpris, et répond en contre. À deux reprises, Ronaldinho envoie Ronaldo vers la lumière. Mais elle le fuit : un tir loin du cadre, puis un autre manqué, cueilli par Kahn. Le duel annoncé entre les deux stars tourne pour l’instant en faveur de celui dont le nom a déjà fait trembler l’Asie. À l’approche de la mi-temps, les Brésiliens commencent à accentuer la pression. Kleberson frappe une première fois – juste au-dessus –, puis une autre, qui s’écrase sur la barre. Toujours 0-0 donc lorsque Pierluigi Collina renvoie toutes ces étoiles au vestiaire.

De retour, les Allemands commencent ce second acte exactement comme le premier – en attaquant. Une tête de Jens Jeremies est stoppée sur sa ligne par Edmilson, un somptueux coup franc d’Oliver Neuville est dévié sur le poteau par Marcos, le portier brésilien. Et alors qu’on se dit que cette âpre bataille peut durer encore longtemps, Ronaldo, aussi beau que sa coiffure est moche, y met un terme en douze petites minutes. Cafu, dont c’est la troisième finale consécutive, peut enfin soulever le trophée. « C’est un sentiment fantastique d’être brésilien ce soir » , s’enthousiasme celui qui est alors le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du monde. Un titre que lui a ravi Miroslav Klose le 8 juillet 2014, lors d’une demi-finale de Coupe du monde Brésil-Allemagne elle-aussi rentrée dans l’histoire.

Par Charles Alf Lafon

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