S’abonner au mag
  • France
  • FFF

Le Comex et le cas Le Graët : courage, taisons-nous !

Par Nicolas Kssis-Martov
Le Comex et le cas Le Graët : courage, taisons-nous !

Réuni jeudi, alors que la France défilait contre la réforme des retraites, le comex de la FFF a décidé de ne rien décider concernant le cas de Noël Le Graët, en vacances à la Martinique. Et ce, malgré l’ouverture d’une enquête pour harcèlement moral et sexuel contre le président « en retrait ». Une fois de plus, la direction fédérale a proposé un visage fort peu enviable, entre lâcheté politique et conservatisme mou.

Le comex est donc un étrange organisme. À la sortie de la réunion du comex de la FFF qui s’est tenue jeudi, l’impression dominante que l’on pouvait retirer des diverses déclarations de ses membres semblait le réduire à une banale chambre d’enregistrement de ce que contiendrait l’audit du ministère. Avec un souci pointu de la procédure. La position officielle demeure donc de patienter jusqu’à la livraison du « rapport ministériel provisoire déposé en principe le 30 janvier ». Après s’ouvrira « une période de dix jours pour recueillir les observations de Noël(Le Graët)et de Florence(Hardouin, directrice générale de la FFF, mise à pied la semaine dernière) » , expliquait Philippe Diallo. « Nous aussi, au comex, nous avons demandé à faire des observations. » Ce dernier s’inscrit dans le respect scrupuleux d’un formalisme juridique qui lui permet de camoufler sa frilosité sous couvert de rigueur légale.

Pourtant, d’autres enjeux spécifiques le concernaient directement depuis le tsunami provoqué par le « Zidanegate ». On imaginait ainsi naïvement que le comex avait la charge d’assurer le bon fonctionnement de la FFF et surtout de garantir l’image ou la crédibilité de l’institution. Les déclarations depuis deux ans de Noël Le Graët (sur des sujets aussi importants que l’homophobie, le sexisme, le racisme ou le Qatar…) ont suffisamment nui au football français pour justifier que les membres de ce « soviet suprême » du ballon tricolore assument leurs responsabilités, sans avoir besoin de se réfugier derrière la tutelle de l’État via ce fameux audit. Cette attitude n’a malheureusement rien de surprenant. Jamais par le passé, il n’a exercé son rôle de régulation et de contrôle, se contentant de valider les choix du lider maximo breton. Encore une fois, jeudi, ni demande de démission, ni convocation d’une assemblée générale extraordinaire pour régler « démocratiquement » la crise de légitimité.

En attendant la fuite

Il faudra apparemment patienter avant de pouvoir profiter d’un tel sursaut moral. Philippe Diallo a ainsi expliqué dans L’Équipe que lui et ses collègues ont « tiré la conclusion qu’il y avait enquête judiciaire en cours et la nécessité de préserver la présomption d’innocence ». Personne ne leur demande de condamner le président en lieu et place de la justice. Rappelons au passage que si un tribunal lui applique une peine, de fait il sera privé du droit d’exercer un mandat sportif au regard de la législation sur l’honorabilité des dirigeants et dirigeantes. Il s’agirait surtout pour le comex, au lieu de contempler ses divers membres se préoccuper de garder leur place au chaud et de préparer la lutte pour la succession, de songer à l’intérêt supérieur du foot. On en est loin. Ainsi, pire que tout, Philippe Diallo paraît encore laisser entendre que seul Noël Le Graët aura « à s’interroger, en son âme et conscience, sur sa situation », une fois l’audit définitif remis, dans un mois environ. Et s’il décide de revenir ?

Pendant ce temps, l’ancien maire de Guingamp commence déjà à entonner son petit récit personnel d’un lynchage organisé à son encontre, niant tout dérapage de sa part. Il paraît même plutôt combatif, tout en pointant du doigt des « interférences politiques », avec une certaine dose de mauvaise foi et en se posant en victime d’une cabale médiatique. « À ce stade, je ne connais ni les faits qui me sont reprochés ni les personnes qui en sont à l’origine, déclare-t-il. Plus généralement, je m’étonne que des informations puissent être divulguées alors même que le rapport provisoire ne m’a pas encore été transmis et que je n’ai pas été en mesure de faire valoir mes observations sur celui-ci. » Cet angle de défense du « tout judiciaire » , qui évacue celui de ses erreurs et fautes en tant que dirigeant, est donc largement partagé par ses ami-es du comex, qui lui apportent concrètement presque un soutien implicite. Tant pis pour le foot et les deux millions de licencié-es.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Nicolas Kssis-Martov

Articles en tendances
41
Revivez la victoire du PSG contre Lyon (4-1)
  • Ligue 1
  • J30
  • PSG-Lyon
Revivez la victoire du PSG contre Lyon (4-1)

Revivez la victoire du PSG contre Lyon (4-1)

Revivez la victoire du PSG contre Lyon (4-1)
Logo de l'équipe Olympique de Marseille
Ici, c’est Faris
  • C3
  • Quarts de finale
  • OM-Benfica (1-0 TAB 4-2)
Ici, c’est Faris

Ici, c’est Faris

Ici, c’est Faris
32
Revivez Real Madrid-Barcelone (3-2)
  • Liga
  • J32
  • Real Madrid-Barcelone
Revivez Real Madrid-Barcelone (3-2)

Revivez Real Madrid-Barcelone (3-2)

Revivez Real Madrid-Barcelone (3-2)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

14
Revivez Lorient-PSG (1-4)
Revivez Lorient-PSG (1-4)

Revivez Lorient-PSG (1-4)

Revivez Lorient-PSG (1-4)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

France