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La triste danse du Flamengo

Par Alexandre Berthaud, à Rio de Janeiro
La triste danse du Flamengo

Après prolongation ce samedi, Palmeiras a battu Flamengo en finale du match le plus important de l’année en Amérique du Sud (2-1), la finale de la Copa Libertadores. L’équipe de São Paulo a renversé celle de Rio de Janeiro, où la fête annoncée n’a pas eu lieu.

Il est 20h45 en bas de la favela de Cantagalo à Rio de Janeiro. Marcos Vinicius, 24 ans, mâche une frite de manioc le regard vide. Sur son dos s’étale le maillot rayé de rouge et de noir du Flamengo. Dans son dos, la télévision du restaurant-snack repasse les meilleurs moments de la finale de la Copa Libertadores. « Palmeiras l’a méritée. Ça arrive », glisse le jeune homme qui était plus bavard quatre heures avant.

On remonte le temps et la pente de la favela pour arriver au Bar da Virada. Il est alors 16h45. Au-dessus de l’établissement et tout autour s’étalent d’immenses drapeaux rouge et noir du « FLA PPG » , le groupe de supporters de Flamengo du quartier. Devant le bar, un ensemble de percussions chauffe l’ambiance sur des airs de samba rapide. « Mengo, mengo » (le surnom du club, NDLR), « Raça, amor e paixão » (volonté, amour et passion), tout le répertoire y passe. Tout le monde est debout, à quelques mètres de l’écran géant installé spécialement : le Bar da Virada est passé en dispositif « gros match » . La seule différence avec une rencontre de Coupe du monde, c’est que la petite rue pentue n’est pas fermée, des mototaxis passent en klaxonnant pour emmener des passagers en haut de la favela.

Objectif Tricampeão

Marcos Vinicius a anticipé, déjà un seau de bières en main, dix canettes de Brahma baignant dans la glace. Parce que la Brahma, c’est tellement mauvais qu’on ne la boit pas froide, seulement glacée. « Ce match, c’est le plus important de l’année, la Libertadores c’est au-dessus du championnat, parce qu’on peut aller au Mondial des clubs. » L’ami Marcos salue son pote Menahen, maillot spécial du club de supporters du Fla PPG sur le dos : il en est un des dirigeants. « Supporter Flamengo, ça amène beaucoup de joie dans ma vie, c’est essentiel pour moi, même quand les résultats ne suivent pas. » Marcos et Mehanen sont tous les deux fans du Fla depuis toujours, aussi loin qu’ils s’en rappellent. « S’ils gagnent ce soir, la ville va exploser », prédit Davi, un des seuls sans maillot devant le bar. Il supporte Vasco de Gama (2e division), mais une finale de la Libertadores, ça ne se manque pas.

Davi sait de quoi il parle. En 2019, le Flamengo avait réalisé le doublé : champion du Brésil et vainqueur de la Libertadores. Lors du titre continental, le peuple Mengo avait envahi les rues de Rio, ce qui avait donné des images aériennes impressionnantes. En nombre, les « torcedores » (les supporters) écrasent ceux de Vasco de Gama, de Botafogo, de Fluminense, autres équipes cariocas. Le club est le plus populaire de la ville, probablement du pays, le résultat d’une histoire prestigieuse, notamment lors des années Zico. La ferveur est immense, l’attente aussi, car cette année, le Fla n’a rien gagné. Au stade, à Montevideo (Uruguay), la caméra filme un supporter de Mengo en larmes, quelques secondes avant le coup d’envoi. Devant l’écran, à Rio, les fans se massent, les percussionnistes tapent un peu plus fort. Dans la rue, les mototaxis se font bien plus rares, toute la ville regarde le match.

« C’est horrible, mais on va gagner »

Il est 17h05 quand Palmeiras ouvre le score. Bien lancé sur le côté droit, Mayke centre en retrait pour Raphael Veiga. « Inoubliable pour le joueur », lance le commentateur de Fox Sports. Les chants du « Fla PPG » continuent avant de baisser devant l’impuissance du club. Davi, le supporter de Vasco de Gama, sourit en coin. « Ils ne chantent que quand ils gagnent, pas nous, lance-t-il, bravement, mais en anglais pour ne froisser personne. Et puis David Luiz est nul en défense centrale, pour moi c’est un milieu défensif. » Marcos et Mehanen ont la mâchoire crispée, se prennent la tête devant les erreurs techniques des leurs. À la mi-temps, le Fla est mené 1-0, mais Matheus, membre du groupe de percussion, positive. « C’était nul, horrible. Mais on va gagner 2-1, revenez à la fin du match. »

18 heures 30. Le tee-shirt reçoit une douche de bière, l’oreille droite devient sourde momentanément. Gabriel Barbosa, « Gabigol » , l’idole du peuple Mengo, vient d’égaliser, après un une-deux avec De Arrascaeta. Tout est bon pour faire un maximum de bruit : des cris, des pétards, même des moteurs de motos qui vrombissent. Rio de Janeiro fête son héros, tout est relancé, les chants reprennent. Peu avant la fin du match, une occasion de Michaël manque de faire basculer Rio dans la folie. C’est à côté, ça fait prolongation, les supporters ont encore de la voix et entonnent le mythique « Manto Sagrado » .

Du côté de Montevideo, deux joueurs décident d’écourter la fiesta. Pereira perd le ballon en tant que dernier défenseur du Fla, Deyverson trompe Diego Alves : 2-1 Palmeiras. En deuxième période de la prolongation, la nuit tombe sur Rio, les supporters ressemblent à leur équipe : apathiques. Le score ne bougera plus. Au coup de sifflet final, Mehanen a disparu, Matheus et son pronostic de victoire aussi. Devant l’écran, quelques larmes coulent, quelques câlins consolent, un pétard explose de dépit, et l’abus d’alcool rend certains hommes stupides. C’est bientôt l’été à Rio de Janeiro, la nuit aurait pu être torride. Elle est simplement chaude.

Par Alexandre Berthaud, à Rio de Janeiro

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