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La Toscane est de derby aujourd’hui

Par Valentin Pauluzzi
4 minutes
La Toscane est de derby aujourd’hui

Le derby de Toscane change chaque année de protagonistes, au gré de l'équipe qui rencontrera la Fiorentina. Place cette fois à l'affrontement avec l'Empoli, les deux villes étant séparées d'à peine 30 km.

Êtes-vous déjà allés à Empoli ? Non et c’est normal. C’est la dernière ville que l’on pense à visiter lorsque l’on passe des vacances dans la merveilleuse Toscane. Elle est calée là, sur le bord de l’autoroute Florence-Pise-Livourne, comme pour ne pas gêner, « continuez tout droit, y a rien à voir » semble-t-elle presque nous dire. Cité industrielle de 50 000 âmes, elle contraste avec l’architecture et la culture de la plupart de ses belles voisines. Pas de « duomo » , de « torre » ou de « mura fortificate » . La place Farinata degli Uberti mérite bien de s’y arrêter le matin pour prendre un café/brioche en terrasse, mais rien de plus. Géographiquement, l’Empoli Calcio est pourtant l’équipe qui justifie le mieux le statut de rivale de la Fiorentina. À peine trente kilomètres séparent les deux villes. Historiquement, il n’y a pas cette rivalité pluriséculaire comme avec Pise et Sienne qui remplit les livres d’histoire. Et en matière de fréquence, c’est Livourne qui l’emporte avec ses 37 affrontements. Ainsi, les affiches du derby toscan s’alternent chaque saison, cette fois place donc à Fiorentina-Empoli.

Dep’ en Vespa

Cette affiche est un derby relativement jeune qui a vu sa première édition en 1986. Toutefois, cela démarre sur les chapeaux de roues avec quatre rencontres en l’espace de quelques mois. Les quarts aller et retour de la Coupe d’Italie lors de la saison 1985-86, la phase de groupes de la même compétition et en championnat la saison suivante. L’inauguration a donc lieu le 7 mai 1986 avec un succès 3 buts à 2 des Azzurri ! Bon, la Viola reprendra rapidement le dessus puisqu’elle n’a perdu que 3 des 20 éditions au total. Sa dernière défaite remontant à 1997 lorsque Tonetto et Martusciello signèrent une belle remontrée après l’ouverture du score de Batistuta, tout ça à l’Artemio Franchi. Le match retour entrera dans l’histoire, non pas par son scénario, mais par les quelques milliers de tifosi viola empruntant l’autoroute en Vespa pour rejoindre la ville d’Empoli ! Sacré cortège ! Absent en Serie A depuis 2008, celui que l’on surnomme également le derby dell’Arno (du nom du célèbre fleuve qui relie les deux villes) a été disputé entre-temps deux fois en Coupe d’Italie en 2010 et 2011. Histoire d’entretenir cette sympathique rivalité.

Une histoire de banderoles

Une rivalité qui s’est donc forgée au cours des trois dernières décennies et qui reste absolument bon enfant. Pas de bastons organisées, de coups de surin ou d’offenses gratuites. On y retrouve ce qu’on aime le plus dans les derbys à l’italienne. Du chambrage, de l’ironie et des références historiques. Le tout, à coups de banderoles bien inspirées. La plus mémorable reste celle de 2005, les tifosi de l’Empoli y avaient inscrit « Farinata, che cazzata » (quelle connerie). Elle faisait référence au seigneur « empolese » Farinata degli Uberti qui s’allia avec les Siennois gibelins pour combattre et battre la Florence guelfe lors de la bataille de Monteprati en 1260. Il s’opposa ensuite à la destruction de la ville des Médicis qui paraissait pourtant inéluctable. Plus léger, on a eu un : « Il y a plus de points que de kilomètres » pour rappeler la courte distance entre les deux villes évidemment. Enfin, peut-être la plus belle de la part des tifosi viola « Empoli : sans histoire, sans plaque d’immatriculation » . C’était juste après la tentative d’émancipation en 2005, mais Empoli est restée partie intégrante de la province de Firenze, contraignant ses habitants à conserver l’inscription FI sur leurs voitures.

Le derby personnel de Montella

« Cette rencontre sera comme un derby familial pour moi, j’y ai vécu mon adolescence et ce fut une expérience formatrice importante. J’espère que mon grand frère me fera gagner. » En ces mots durant la conférence de presse d’avant-match samedi, Vincenzo Montella fait référence à l’Empoli et son président Fabrizio Corsi. En effet, l’entraîneur de la Fiorentina a débuté sa carrière de joueur chez les voisins, intégrant leur florissant centre de formation à l’âge de 12 ans, quelques mois après le tout premier derby. C’est en 1990 qu’il y fait ses débuts professionnels alors que le club évolue en troisième division. Il y reste cinq saisons. Ses 17 buts en Serie C1 lors de la saison 1994-95 déboucheront sur les 21 avec le Genoa en B l’année suivante et les 22 avec la Sampdoria en Serie A encore deux ans plus tard. Le fuselage de la carlingue est bien made in Empoli, et l’aeroplanino n’oublie pas.

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Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki
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