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- J13
- Résumé
La province à l’assault de Buenos Aires
Cette semaine, deux petits nouveaux -Banfield et Newell's- s'immiscent en tête du championnat, Ortega refile le 9 11 de son psy à tous ses petits copains de River, tandis qu'Estudiantes viole publiquement un Velez à moitié consentant. Résumé complet d'une journée argentine gargantuesque.
Argentinos 1 – Rosario Central 1
Le duel entre Argentinos et Central, deux des équipes les plus émoustillantes du championnat, était alléchant. Ce qui aurait dû être une guerre de mouvement, avec des charges violentes et répétitives s’est pourtant vite transformé en un indécrottable bourbier suite à l’expulsion de Valentini dès la 26ème minute. Menant alors 1-0, Central se fait directement enfoncer par l’armée rouge et encaisse rapidement un but du général Pavlovich. Durs au mal, les joueurs de Russo se retranchent derrière une solide ligne maginot en 4-4-1, essuyant pendant plus d’une mi-temps les attaques éclair talentueusement menées par Gabriel Hauche. Les Rouges assiègent, bombardent, pilonnent les positions adverses mais rien n’y fait. Les tranchées “canallas” tiennent bon, et l’arbitre siffle un armistice qui n’arrange finalement personne. Avec huit points de retard, les deux équipes peuvent faire une croix sur le championnat.
Independiente 1 – Gimnasia 0
A l’image de son stade, le Libertadores de América, Independiente est une équipe incomplète. Alternant le bon et le correct, sans jamais s’aventurer au-delà de ce pâle interstice du besogneux, l’équipe d’Avellaneda risque d’être un peu courte pour prétendre sérieusement au titre final. Le match contre Gimnasia en fut la démonstration la plus évidente. Dominé toute la rencontre, à peine remué par les entrées des virevoltants Rodriguez et Gomez, Independiente dut son salut à un but de Tuzzio dans les dernières minutes. Et franchement, confier le rôle du messie libérateur à ce brave Eduardo, ex fantôme marseillais, cela manque quelque peu de contenance.
Lanus 0 – Chacarita 3
Lanus est décidément irrécupérable cette année. Alors que le misérable début de saison relevait déjà presque du passé obscur, de celui que l’on écarte d’un revers de main, les Grenats se sont à nouveau pris les pieds dans le tapis. Et méchamment : triple fracture nasale, qui plus est contre Chacarita, un adversaire nain et handicapé.
Godoy Cruz 3 – Racing 1
Lothar Matthäus appartient sans doute à la lie de l’humanité. Parangon de la prétention et de l’hypocrisie, le bougre n’en est pas moins perspicace. En lâchant Racing au dernier moment, il s’est sans doute épargné une nouvelle expérience foireuse comme entraîneur. Il n’y a dans ce Racing-là, celui qui vient de prendre 3-1 contre un Godoy Cruz qui n’avait pas gagné depuis 7 matchs, pas grand chose à sauver. L’équipe construite par Caruso en début de saison manque cruellement de techniciens capables de générer du jeu, voire de faire une passe propre à un coéquipier. La solidité défensive et l’esprit guerrier sur lesquels l’Académie avait bâti ses victoires l’année passée ne suffisent plus. Claudio Vivas, l’homme qui traîne son suvert’ là où Matthäus devait délicatement poser son costard, est dans une belle panade. Face à Godoy Cruz, il aura tout tenté, bouleversant le système, changeant les joueurs et terminant même dans un superbe 3-3-1-3. Sans succès.
Newell’s 2 – River 1
Si River s’évertue encore longtemps à fricoter avec le morose et le sordide, Ortega va bientôt avoir beaucoup de compagnons de picole et de séances de psychothérapie. Ambiance d’alcooliques anonymes. En revanche, à Rosario, on voit la vie en rose. L’été chauffe le Rio, les familles passent leur dimanche sur les petites îles et le stade ne désemplit pas. Une fois de plus, le Colosse fut une fête, les hinchas entamant sur le corps défunt de leur adversaire les premières danses tribales invoquant les dieux de leur envoyer le titre tandis que des « Uruguayo, Uruguayo » descendaient des tribunes pour célébrer le nouveau doublé de Boghossian. En face, River perd peu à peu toute chance de participer aux prochaines coupes internationales. La belle et la bête.
Atletico Tucuman 4 – Tigre 2
Avant le match, Tucuman et Tigre affichaient, sans gloire, des statistiques profondément grenobloises : huit matchs consécutifs sans victoire pour les premiers, une seule rencontre remportée en 13 journées pour les seconds. Les deux plus mauvaises défenses du championnat n’ont pas déçu, encaissant à elles deux six buts. Tigre, plus constant dans la nullité, emporte l’addition, avec 4 buts au compteur et une série de défaites toujours en cours.
San Lorenzo 0 – Banfield 1
En une semaine, San Lorenzo a tout perdu. Tout commença par l’élimination aux penalties en coupe sud-américaine face au River uruguayen, suivie de l’annonce officielle de la non-venue de Roberto Carlos, pour se conclure sur une défaite à domicile contre Banfield qui écarte quasiment les “Corbeaux” de la course au titre. Côté Taladro, Silva, meilleur buteur du championnat, a cette fois laissé la vedette à son compatriote Fernandez qui, bien servi par Erditi, a magistralement fusillé Migliore. L’équipe de Julio Falcioni, quant à elle, s’accroche à la première place, laissant les supporters rêver au premier titre de leur histoire.
Estudiantes 3 – Velez 0
L’affiche entre les deux meilleures équipes argentines des trois derniers championnats n’aura pas eu lieu. La faute aux 2850m de Quito où Velez venait de passer un sale moment –élimination en coupe sud-américaine– au Tigre Gareca, qui décida de se priver de la quasi totalité de ses titulaires, et à Estudiantes qui offrit une nouvelle fois la démonstration d’un football propre et recherché. L’équipe de Veron a tout simplement lapidé Velez, inscrivant le troisième but après 16 passes consécutives. Olé !
Boca 0 – Colon 0
90 minutes d’un ennui mortifère desquelles on retiendra surtout la fin des illusions de Boca en championnat. Avec 10 points de retard alors qu’il n’en reste plus que 18 à glaner, il est même de plus en plus probable que le club xeneize regarde la prochaine Libertadores à la télé. Colon, à l’inverse, y pense déjà.
Huracan 1 – Arsenal 1
Rien de tel qu’une égalisation imméritée dans le temps additionnel pour assister au grand show Angel Cappa, l’entraîneur à moustache d’Huracan : volée d’insultes en sortant du stade, ultimatum au président pour qu’on lui offre, enfin, un attaquant, et critique exaspérée du niveau de jeu de l’adversaire. Et quand un journaliste lui demande si les insultes contre les joueurs entendues à la fin du match pourraient accélérer son départ du club, Angel déploie son sens unique de l’ironie : « Mettons qu’il y ait une épidémie de Grippe A et qu’elle contamine tous les Argentins et qu’on finisse par tous mourir, le pays continuera-t-il d’aller de l’avant ? Je sais pas, qu’est-ce que j’en sais de ce qui peut se passer. Mais aux hinchas, on ne peut rien leur dire ou leur reprocher » .
Outre sa toujours convaincante rubrique “la diosa del dia”, Olé vient de mettre en place une page pour le moins ingénieuse, permettant de visionner tous les buts du tournoi…
1 Banfield 29 13 8 5 0 17 6 +11
2 Newells Old Boys 29 13 9 2 2 19 9 +10
3 Estudiantes de La Plata 26 13 8 2 3 24 12 +12
4 Colon 25 13 7 4 2 23 10 +13
5 Velez Sarsfield 24 13 7 3 3 18 13 +5
6 San Lorenzo 23 13 6 5 2 20 14 +6
7 Independiente 23 13 7 2 4 21 16 +5
8 Argentinos Juniors 21 13 5 6 2 18 13 +5
9 Rosario Central 21 13 6 3 4 12 9 +3
10 Boca Juniors 19 13 5 4 4 20 18 +2
11 Arsenal Sarandi 18 13 5 3 5 12 16 -4
12 Lanus 17 13 4 5 4 15 15 0
13 Godoy Cruz 13 13 3 4 6 15 21 -6
14 Tucuman 12 13 3 3 7 17 25 -8
15 Chacarita Juniors 11 13 3 2 8 13 21 -8
16 Gimnasia La Plata 10 13 2 4 7 11 17 -6
17 River Plate 10 13 2 4 7 13 20 -7
18 Huracan TA 10 13 2 4 7 10 20 -10
19 Racing 8 13 1 5 7 11 17 -6
20 Tigre 5 13 1 2 10 15 32 -17
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