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La nouvelle vie d’Antonio Cassano

Eric Maggiori
6 minutes
La nouvelle vie d’Antonio Cassano

Il y a un peu plus de six mois, il s’écroulait sur le sol et était transporté à l’hôpital. Opéré quelques jours plus tard du cœur, Antonio Cassano aurait pu ne jamais revenir sur un terrain de foot. Buteur lundi soir, il a confirmé que rien n’était impossible.

Quelle drôle de vie, que celle d’Antonio Cassano. Lundi soir, difficile de dire à quel instant précis de son existence Fantantonio a pensé. Certainement à ce 29 octobre 2011, quand brusquement, au retour d’un déplacement à Rome, il s’écroule sur le sol. Transporté à l’hôpital, on lui décèle un problème cardiaque, qui a provoqué un accident vasculaire cérébral. Pendant 48 heures, le joueur du Milan AC ne comprend plus rien. Il a du mal à s’exprimer, n’arrive pas à marcher. Inquiétude pour sa carrière, mais aussi pour sa vie. Une chose est certaine, à ce moment-là : s’il rejoue un jour au football, ce ne sera pas de sitôt. Tu parles… Six mois plus tard, Antonio est là, à l’Euro, et vient d’offrir un but décisif à son équipe. Mais peut-être qu’avant-hier soir, Cassano a repensé à un autre moment de sa carrière. À un certain 22 juin 2004, il y a huit ans, donc. Un jour où l’Italie affronte la Bulgarie lors du dernier match de poules de l’Euro 2004. Même cas de figure que lundi : l’Italie doit s’imposer et espérer autre chose qu’un nul dans l’autre rencontre du groupe entre le Danemark et la Suède. À la dernière minute, Cassano décoche une frappe du droit sous la barre et donne la victoire aux Azzurri. S’ensuit une course folle vers son banc, qui l’attend avec une mauvaise nouvelle : Danemark et Suède se sont neutralisés, 2-2, l’Italie est éliminée. Pendant de longues minutes, Cassano est inconsolable. Huit ans plus tard, la revanche est là. En fait, la revanche, c’est un peu le fil rouge de sa vie.

Prandelli, un prophète

C’est peu d’affirmer que les mois qui viennent de s’écouler ont radicalement changé la vie d’Antonio Cassano. Il y a d’abord cette prise de bec avec le président de la Sampdoria, Riccardo Garrone. Des insultes, et une mise à l’écart qui entraîne le départ du joueur vers le Milan AC quelques semaines plus tard. Résultat : Cassano remporte le Scudetto avec les Milanais pendant que la Samp est reléguée en Serie B. Propre. La saison suivante doit être celle de l’avènement pour l’attaquant né à Bari, puisqu’elle se conclura justement avec l’Euro. Privé de Mondial 2010 par Marcello Lippi, Anto’ s’est mis Prandelli dans la poche et veut être l’homme fort de la Squadra. D’ailleurs, au cours des éliminatoires, c’est lui qui fait danser la Nazionale, avec six buts inscrits. Mais le destin a décidé de lui jouer un vilain tour. Le 29 octobre, donc, après un match gagné contre la Roma au cours duquel il ne dispute que 21 minutes de jeu, Cassano fait un malaise. Non, il ne s’agit ni d’une carence en fer, ni d’un manque de magnésium. C’est plus grave que ça. À tel point que le club milanais n’ose pas se prononcer sur son pronostic. Va-t-il être capable de rejouer un jour ? Va-t-il pouvoir courir à nouveau sans risquer sa vie ? Ces questions restent en suspens.

Tandis que la planète football lui envoie des messages de soutien, un homme, un seul, n’a aucun doute. Il s’appelle Cesare Prandelli. « Je connais Antonio, c’est quelqu’un qui peut abattre une montagne. Il sortira plus fort de cette épreuve. Quant à moi, je l’attends pour l’Euro » , affirme-t-il dans une interview à la Repubblica. À cet instant-là, les paroles du sélectionneur le feraient presque passer pour un marginal. Et pourtant… Après le succès de l’opération, Cassano reprend petit à petit sa vie et trouve la force de se battre grâce à son nouveau statut de père et de mari. Alors que son retour sur les terrains est prévu pour septembre, il grille les étapes. On le voit en train de déconner avec ses coéquipiers sur des vidéos diffusées par Milan Channel. Rassurant. Le 7 avril 2012, il fait finalement son grand retour sur les terrains, en entrant en cours de jeu contre la Fiorentina. Le Milan AC s’incline 2-1 et se fait doubler par la Juve en tête du classement. Mais finalement, par rapport à l’épreuve que vient d’endurer le gaillard, cette défaite ressemblerait presque à un détail.

Paparazzi et homosexuels

Sur la fin de saison, Cassano retrouve petit à petit ses sensations. Lors des sept derniers tours, il dispute 312 minutes, inscrit un but et offre trois passes décisives. Prandelli l’avait prédit, il maintient sa promesse : le Barese est sélectionné pour l’Euro. Alors, ça y est, c’est un Cassano tout nouveau qui va guider l’équipe d’Italie ? Oui et non. Si le joueur s’est indéniablement calmé par rapport à ses débuts, une période où ses frasques étaient tellement fréquentes qu’elles ont été baptisées « cassanate » , il conserve tout de même de beaux restes en matière de dérapages. Il y a quelques semaines, il se fait photographier dans un jardin public de Milan en train de s’embrouiller avec un paparazzo un peu trop insistant. Sur les clichés, on le voit aussi tout mignon en train de s’occuper de son fiston. Dur à l’extérieur, tendre à l’intérieur. Mais le retour des vraies « cassanate » , c’est pour le début de l’Euro.

Juste avant le match contre la Croatie, Cassano répond en conférence de presse à un journaliste qui lui demande son avis sur la supposée présence de deux joueurs homosexuels en équipe d’Italie. Réponse de l’intéressé : « Il vaut mieux que je ne dise pas ce que je pense, sinon ça va être le bordel et je serai attaqué de tous les côtés. C’est leur problème s’ils sont pédés. Tout cela ne me regarde pas, mais j’espère qu’il n’y en a pas en Nazionale. » Évidemment, ces déclarations provoquent l’indignation, et le fantasista est obligé de s’excuser publiquement. « L’homophobie n’est pas un sentiment qui m’anime, je n’ai voulu offenser personne et ne voulais certainement pas remettre en question le fait de vivre librement sa sexualité chez qui que ce soit » , assure-t-il. Visiblement, cette affaire n’a laissé aucune trace dans l’esprit du joueur. Lundi soir, son coup de tête rageur au premier poteau a fait s’envoler toutes les polémiques. Après avoir été éliminé une fois au premier tour de l’Euro (2004) et une fois en quarts (2008), Cassano vise désormais mieux. Pour ce, il faudra d’abord souffrir face à l’Angleterre. Mais ça, il s’en tape. « Cela fait longtemps que nous avons accepté de souffrir. Ce n’est pas ça qui va nous faire peur » , affirmait-il après la victoire contre l’Irlande. Oui, dur de faire flipper un immortel !

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Eric Maggiori

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