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La Ligue des champions et les certitudes brisées

Par Éric Maggiori
La Ligue des champions et les certitudes brisées

Paris qui bat City ? La MSN qui ridiculise Simeone ? Le Bayern qui colle un 7-0 à Benfica ? Non, résolument, la Ligue des champions sait surprendre. Toujours.

Cela apparaissait comme une évidence. Barcelone, Real Madrid, Bayern Munich, PSG. Le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des champions n’avait donné lieu à aucune confrontation directe entre les quatre mastodontes. Les diffuseurs télé et les bookmakers s’en frottaient déjà les mains : on allait enfin avoir un carré magique en demi-finale de Ligue des champions. Pas d’invité surprise, juste du gros choc qui rameute du téléspectateur. Du Barça-Real, du Bayern-PSG, du PSG-Real. Zlatan face à CR7, Messi contre Müller, MSN, BBC, Guardiola et tutti quanti. Tout était prêt. Sauf que jamais l’expression « ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué » ne s’est révélé aussi pertinente que pour ces quarts de finale.

Le PSG devait « mettre une belle raclée » à Manchester City, comme l’avait affirmé avec son œil de connaisseur Christophe Dugarry ? Les Parisiens ont joué deux non-matchs et se sont fait sortir lamentablement par une équipe qui compte 15 points de retard sur le leader de son championnat. Le Bayern devait coller deux 5-0 à Benfica ? Les Bavarois s’en sortent finalement presque ric-rac avec un succès 1-0 et un nul 2-2. Le Real devait fesser Wolfsburg ? Les Madrilènes ont dû s’en remettre à CR7 pour renverser une situation qui aurait pu, déjà, mettre Zidane dans de sales draps. Luis Enrique devait, encore une fois, donner la leçon à Simeone pour s’envoler vers sa deuxième C1 consécutive ? Les Barcelonais ont bafoué leur football, et Antoine Griezmann a ringardisé en une soirée la MSN.

Un schéma tactique et un pantalon craqué

Que tirer comme conclusions de ces résultats ? Plusieurs choses. Déjà, et cela peut paraître une banalité : qu’en football, rien n’est jamais acquis et que toute certitude peut s’écrouler en quelques minutes. Le Barça restait sur sept victoires consécutives contre l’Atlético de Simeone. La dernière fois que les Catalans s’étaient inclinés face aux Colchoneros, c’était en avril 2014, déjà en quarts de finale de la Ligue des champions. Le Barça arrivait avec des certitudes, des statistiques à tomber à la renverse, Diego Simeone les a détruites en 180 minutes. Ces mêmes certitudes dont pensait jouir le Paris Saint-Germain. Champion de France au mois de mars, invincible sur le sol français, 9-0 face à l’ESTAC, Zlatan qui marque plus d’un but par match en marchant, un Chelsea battu en huitièmes à l’aller et au retour… Manchester City ? Une équipe qui, rien qu’en 2016, a perdu face à Leicester, Tottenham, Liverpool, Chelsea, Manchester United et Everton ? Allons, soyons sérieux, Paris était bien au-dessus de tout ça. Il a pourtant fallu une blessure de Verratti et des suspensions de David Luiz et Matuidi pour réduire en cendres toutes les certitudes bâties par Blanc depuis des mois. Paniqué, pris de court, le Président a aligné un improbable schéma tactique jamais tenté jusqu’ici. Pas en huitièmes de finale de Coupe de France hein, en quarts de finale retour de Ligue des champions. Failtotal.

Quant au Bayern et au Real Madrid, qui avaient tiré les deux adversaires censés être les plus faibles de ces quarts de finale, ils sont passés tout proche de la correctionnelle aussi. Battu 2-0 à l’aller, le Real Madrid est parvenu à renverser la situation façon France-Ukraine 2013, avec Cristiano Ronaldo dans le rôle de Mamadou Sakho. Sauf que, contrairement aux Bleus qui avaient sorti une prestation collective aboutie, le Real a affiché des limites évidentes, une forêt seulement masquée par l’arbre Ronaldo. Zidane a beau en avoir déchiré son pantalon, il va devoir préparer largement mieux son équipe pour le dernier carré. Le Bayern, malgré une différence de niveau évidente par rapport à Benfica, a galéré aussi. A même douté pendant quelques minutes, lorsque les Lisboètes ont ouvert le score, remettant les deux teams a égalité sur l’ensemble des deux matchs. Les années précédentes, les Bavarois nous avaient habitués à des roustes lors des phases à élimination directe. Pas plus tard que l’année dernière, ils en avaient flanqué sept au Shakhtar (7-0) et six au FC Porto (6-1). Passé déjà à deux minutes de l’élimination en huitièmes face à la Juve, les joueurs de Pep Guardiola ne dégagent plus cette impression de toute puissance, et même un adversaire modeste comme Benfica (leader du championnat portugais, d’accord, mais battu cette saison en C1 par Galatasaray et tenu en échec par Astana…) peut désormais se dire, à juste titre, qu’il a un coup à jouer.

Réalité championnat ≠ réalité Ligue des champions

Manchester City, Bayern Munich, Real Madrid et Atlético de Madrid. Voilà donc les quatre équipes que l’on retrouvera dans le dernier carré. Deux équipes qui n’ont jamais remporté la C1, et deux qui en sont des habituées (sixièmes demi-finales consécutives pour les deux équipes, la dernière fois que l’une des deux n’était pas en demi-finale, c’était en 2009-10). Le champion de France est out. Les probables futurs champions d’Italie et d’Espagne le sont aussi. Preuves, s’il en fallait encore, que la réalité de la Ligue des champions n’est pas celle du championnat, et que la vérité des matchs à élimination directe n’a aucune cohérence avec celle du reste de la saison.

Alors, oui, même Manchester City est aujourd’hui candidat à la victoire finale, au même titre que le Bayern ou le Real. Et ce, malgré sa défense catastrophique et sa quatrième place en Premier League. Après tout, l’année où Chelsea a soulevé la C1, le club londonien a terminé 6e de Premier League, à 25 points du champion, et avait viré son coach deux mois et demi plus tôt. Le tout en ayant échoué pendant des années et des années avec une équipe beaucoup plus compétitive. De quoi laisser pantois quant à la stratégie à adopter pour aller soulever ces satanées grandes oreilles.

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Par Éric Maggiori

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