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La fiche du Milan AC
Après deux saisons catastrophiques conclues successivement à la 8e et 10e place, le Milan AC espère bien retrouver de sa superbe, cette saison, et se qualifier en Ligue des champions. Le top 3 est donc dans le viseur d'un groupe largement remanié grâce à d'importants investissements sur le marché des transferts. Avec également un nouvel entraîneur en la personne de Siniša Mihajlović.
La carte postale de l’été
« Cher AC Milan,
Sache que je t’écris les yeux embués de larmes. De rage. J’aurais dû me douter que tu n’étais pas une fille pour moi, vu la façon dont tu avais traité ton ex, Clarence. Mais tout de même. Rends-toi compte ! Tu as osé faire la cour à mon père spirituel avant même de m’avoir lourdé. Passons sur l’inceste manqué. Mais pour le reste… Je n’ai plus de mots. Je comprends que tu ne pouvais pas rester seule bien longtemps, mais Sinisa ?!? Un des amants de ta pire ennemie ! Un homme qui a, autrefois, affirmé qu’il préférerait rester seul, plutôt qu’en ta compagnie.
J’avais donc vu juste, l’an passé. Je savais bien que ce goujat te faisait du charme. Mais je ne t’imaginais pas céder. Tu ne peux même pas te douter à quel point, mon été a été affreux. Les belles plages – et pas que – de Formentera n’ont pas assoiffé ma haine. Même mon régime est passé à la trappe. Et en plus, tu as gavé ce satané Yougo de cadeaux. Alors que j’ai tout juste eu droit aux démarques les moins cotées du marché. Tu sais ce qu’on dit ? »Karma is a bitch », et la case est suffisamment large pour deux.
Rageusement,
SuperPippo, le dernier numéro 9 qui savait te mettre la balle au fond.
PS : Dis-toi bien que je ne refuserai pas deux fois les avances de Barbara. Qu’importe qu’elle soit ta sœur. Et encore, avec ton père, on n’est jamais sûr de rien. »
La visite médicale
Après deux saisons au régime sec, eau + pain dur, le Milan a décidé, cet été, de recommencer à acheter des protéines. Non pas pour fondre, mais bien pour reprendre de la masse. Près de 90 millions d’euros ont ainsi été dépensés pour faire venir Alessio Romagnoli (25 millions + 5 éventuels en bonus) et Andrea Bertolacci (20 millions) de la Roma, Luiz Adriano (8 millions) du Shaktar, et Carlos Bacca (30 millions) de Séville. Les emplettes pourraient d’ailleurs continuer lors des derniers jours du mercato pour ajouter encore un peu de viande, notamment derrière et au milieu. Côté entraînement à la salle de Milanello – ô miracle – les blessures laissent enfin, plus ou moins, en paix les joueurs. Il faut dire que le changement de coach a été accompagné par d’importants remaniements dans le staff médical. D’aucuns seraient facilement prêts à faire le lien de cause à effet.
L’homme à ne pas suivre : Jerémy Ménez
Avec 16 pions inscrits l’année dernière – dont 8 sur penalty tout de même – Jerémy Ménez a été le meilleur Milanais, au moins statistiquement parlant. Seulement le Français a vu débarquer une sacrée concurrence cet été, et ce n’est peut-être pas fini. Derrière l’intouchable duo Luiz Adriano-Bacca, le Français aurait bien son mot à dire en trequartista, mais quelque chose nous dit que l’entente avec Mihajlović sera bien difficile à trouver. D’autant plus que l’ancien Parisien a passé la majorité de la pré-saison à l’infirmerie et vient d’y retourner pour un moment. Soit les ingrédients pour rater le bon wagon, en début de saison, et, a fortiori, perdre sa place.
Pourquoi l’AC Milan va enfin retrouver la Ligue des champions
Après deux saisons loin de la scène européenne, le Milan AC ne peut pas se permettre une troisième saison galère d’affilée. Ça tombe bien, les recrues estivales ont redonné le sourire à tout le peuple rossonero. Même si l’effectif semble encore un peu court à certains postes, les Rossoneri se mêleront très certainement à la lutte pour la Ligue des champions. Il y a aussi fort à parier que d’importantes retouches soient effectuées, si besoin, lors du mercato hivernal grâce à la vente entérinée de 48% des parts du club au fameux M. Bee. L’entente avec Silvio Berlusconi risque d’ailleurs de détonner, dans un B&B tout sauf low cost. Il faut bien mettre le prix pour retrouver les étoiles européennes.
L’inexpertise de Suor Fabia
« Je ne regarde pas les matchs à la télévision, mais de temps en temps, j’écoute à la radio les résultats. Je suis aussi contente que Frosinone soit monté en Serie A, parce que je suis né à quelques kilomètres de là. À quelle place va finir le Milan cette année ? Je ne pense pas qu’ils feront mieux que cinq ou sixième. Au moins, ça cassera les pieds de Berlusconi. Celui-là, on peut dire que je ne l’apprécie pas. Il vit dans un monde fait de mensonges. Mes joueurs préférés ? Je ne connais pas trop les nouveaux joueurs, mais sinon, j’adorais Gianni Rivera, et aussi Gigi Riva et Dino Zoff, dont je me souviens surtout grâce à la Coupe du monde 1982. Un pronostic pour le premier match de championnat contre la Fiorentina ? Je suis désolée, mais je pense que le Milan va perdre 2-0. Est-ce que je prie pour une équipe ? Oui, une seule : l’Italie, quand il y a une Coupe du monde. »
Le mois après mois
Août : Début de saison en fanfare face à la Fiorentina et Empoli. En hommage à ses adversaires toscans vaincus, Mihajlović tanne du Chianti plus que de raison dans un bon restaurant milanais. Au point de déclarer qu’ « il faut vraiment être un pigeon pour applaudir un Interista à la tête du Milan » .
Septembre : Passablement irritée, la Curva Sud réclame la tête de l’entraîneur serbe et fait grève lors du derby. Les Rossoneri sont d’ailleurs étrillés 3-0 par l’Inter. Mihajlović conserve toutefois son poste à la faveur de trois victoires pour finir le mois.
Octobre : Le Diavolo enchaîne avec deux victoires et un nul. Mihajlović se rabiboche, lui, avec les tifosi rossoneri en insultant, en conférence de presse, Roberto Mancini, coupable d’avoir minimisé la seconde position au classement du Milan. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis.
Novembre : Coup de mou avec deux défaites à l’extérieur contre la Lazio et la Juve. Furax, Mihajlović écarte plusieurs joueurs du groupe, dont Jerémy Ménez qui « n’est même pas bon pour jouer tout seul avec deux ballons. Alors imaginez à onze avec un seul » . Une flèche décochée du pied gauche, assurément.
Décembre : Bien confortablement installé au fin fond du banc rossonero, Riccardo Montolivo est filmé en plein sommeil lors de Milan-Vérone. « Dormolivo » n’a jamais aussi bien porté son surnom. Le Milan est deuxième à la trêve hivernale derrière une intouchable Juve.
Janvier : Comme chaque année à cette époque, la presse transalpine prête à Barbara Berlusconi une relation avec un membre de l’effectif. Bon pote d’Alexandre Pato, Luiz Adriano est le principal suspect. Y a plus de respect.
Février : Lors d’une interview croisée dans la Gazzetta dello Sport, Filippo Inzaghi et Clarence Seedorf tirent à boulet rouge sur le club. « Aujourd’hui, le Milan est devenu un vulgaire Paris Saint-Germain. » Ce qu’approuve Nasser El Khelaifi, toujours en colère, à cause du forcing des Milanais pour tenter de convaincre Ibrahimović de quitter Paris.
Mars : Domenico Berardi claque son habituel triplé face au Milan. Furieux, Mihajlović décide la mise à l’écart de toute sa défense. Malade, et absent lors du déplacement en Émilie Romagne, Alessio Romagnoli est épargné. Pas Philippe Mexès qui « n’est même pas bon pour jouer tout seul sans ballon. Alors imaginez à onze et avec un ballon » . La précision ne se perd pas avec les années.
Avril : Propulsé titulaire, Davide Calabria marque le seul but du match contre la Juve. Sans retenue, Adriano Galliani se félicite d’avoir déniché le « nouveau Maldini » . Mattia De Sciglio rit jaune. À un mois de la fin du championnat, le Milan pointe à la troisième place.
Mai : Lors de la dernière journée, à domicile, contre la Roma, le Milan a besoin d’un point pour entériner sa troisième place et sa qualification au tour préliminaire de Ligue des champions. C’est Carlos Bacca qui se charge d’aller le chercher avec son vingtième but de la saison en Serie A. Un but qui prive la Roma du titre, qui revient encore à la Juve. Sans raisons apparentes – pas besoin -, Rudi Garcia parle de « complot illuminati pour empêcher la Roma d’être championne » .
Le onze type
Diego López / De Sciglio – Rodrigo Ely – Romagnoli – Antonelli / De Jong – Bertolacci – Bonaventura / Honda / Luiz Adriano – Bacca
La charade
– Mon premier est la seconde partie d’un nom commun qui caractérise très bien mon tout. – Mon deuxième vient de retrouver la Ligue 1. – Mon troisième est la maison des oiseaux.
– Mon tout ne se satisfait que des lumières, mais risque souvent de finir à l’ombre.
Par Eric Marinelli