L1 : L’OM joue pas mal…et gagne !
Tout est question de dynamique. Prenez Bordeaux : les Girondins n'allaient pas laisser passer l'occase de coller au cul des Lyonnais, tartinés chez les rillettes (0-1). Du coup, les Marines ont puni Monaco chez Stéphanie (6-0), faut pas déconner ! Idem pour Marseille, le vent en poupe, qui a logiquement tapé Paris 2-1. Marseille est 4ème à 3 points de Nancy. That's all !
29ème minute. Penalty débile pour le PSG : Diané a été légèrement barré par Bonnart, hors de la surface…Superbe course à l’aveugle de l’arbitre de touche. N’importe quoi. Mais, bon : Rothen marque deux fois, une fois à droite et une fois à gauche, retiré pour cause d’indiscipline à l’entrée de la discothèque. 1-0 pas mérité, même si Paris a plutôt bien contenu Marseille pendant cette première demi-heure. C’est à ce moment précis que Paris va faire du Paris, c’est à dire reculer ! Comme d’hab’, la défense à reculons : le bloc-équipe à 30 mètres des buts de Landreau. Marseille avance ses pions avec la révélation Kaboré, placé normalement devant la défense, mais remonté jusqu’au rond central d’où le jeu marseillais démarre vers Nasri et surtout vers le poison Valbuena.
A partir de ce moment, Marseille fait tourner en étirant à mort sur les côtés et en profitant des décrochages de Cissé, Nasri, Valbuena. Paris subit et commet LA faute dans le couloir gauche à la 37ème : coup franc de Nasri au deuxième poteau sur Landreau…qui fait du Landreau ! Air ball magistral sur sa sortie aérienne et Taïwo surgit pour piquer la boule de la boule : 1-1 ! Mérité. Et ça continue : Valbuena multiplie les appels sur tous les fronts, dos au but, et déclenche des changements de direction mortels pour les Parisiens à chaque prise de balle. C’est encore lui qui perce tout seul à 30 mètres, qui décale Niang à gauche, à l’entrée de la surface, et qui bat Landreau encore mal placé, d’un ras de terre dans le petit filet opposé : 2-1, plié juste avant à la mi-temps !
L’OM a joué mercredi en UEFA contre les “vodka-orange” et c’est sans doute pour cette raison que les Phocéens n’ont pas pu démarrer à 100 à l’heure contre Paris. On devine qu’avec la fatigue accumulée, ils ne pourront pas non plus tenir un rythme d’enfer pendant 90 minutes, à moins d’un contre rondement mené…
En deuxième mi-temps, le jeu s’équilibre. Paris a le ballon et Marseille joue le contre. Mais on sent que c’est mal barré dans les têtes parisiennes. Pourquoi ? Parce que San Antonio…La scène se passe dans l’Archipel des Malotru (ou bien dans l’Emirat du Kelsaltan ?). Confrontés à l’extrême misère de la population locale, Bérurier demande à San Antonio pourquoi les gens ne font pas la révolution. Ce à quoi le héros-inspecteur lui répond : « Pour faire la révolution, il faut au minimum 3500 calories par jour ! Ces pauvres rastaquouères bouffent pas assez pour se révolter… »
Idem pour les Parisiens : avec un pied en zone de relégation et le classement dans un coin du crâne depuis des semaines, ils n’ont pas l’audace et la lucidité de bien jouer les occases à fond. Ils ratent tous les bons coups en trois contre trois, ou sur les coups de pieds arrêtés (notamment les corners, trop hauts sur Mandanda ou trop courts pour Cissé ou Givet)…Une bonne équipe du PSG mieux rodée tactiquement serait certainement revenue au score, en profitant notamment aussi de sa plus grande fraîcheur physique. Les 20 dernières minutes seront donc vainement parisiennes, avec quand même un hors-jeu imaginaire sur Pauleta parti seul face à Mandanda (77ème), et un raté monumental de Cissé, tout seul aux 6 mètres, qui foire au-dessus sur un super centre de “Banga” Akalé (90ème) !
Voilà. Finito. Victoire logique. Côté marseillais, hommes du match : Mandanda (super arrêt en première mi-temps sur tête de Armand), Valbuena, casseur de moral tellement il est chiant à aller chercher à droite, à gauche, dans les coins, voire sous la pelouse, et enfin Kaboré, plein d’autorité, à mi-chemin entre le Desailly milieu récupérateur du Milan AC et le Desailly défenseur axial chez les Bleus : à suivre…
Sinon, bons appels et bons décrochages de Cissé, gagnant pas mal de duels aériens. Reste plus qu’à régler la mire. En revanche, la complémentarité avec Niang n’est toujours pas pleinement démontrée : quasiment aucun échange entre les deux, en fait. Même si Mamade profite des fausses pistes de Djib (voir le but de Mamadou côté gauche quand Djib embarque la défense parisienne dans l’axe…). Samir Nasri revient bien, sans plus. Positionnement intéressant de Cana en défenseur axial : il a d’ailleurs confirmé que ce sera son poste dans un futur proche, dont acte. Enfin, Ribéry était content d’être heureux, tout en haut des tribunes VIP…
Côté Paris, bon boulot de Souza, plus occupé au boulot défensif. Forcément avec Ceara dans le couloir du remuant Niang, faut être vigilant. Mais pas encore le pendant offensif à droite de Rothen (bon match) à gauche. Everton est rentré pour les 5 dernières minutes, il faudra voir. Sinon, les Parisiens ont été un peu gênés par un abruti qui leur projetait un rayon vert lumineux dans les yeux (authentique !). La cause unique de cette défaite ? Evidemment.
Chérif Ghemmour
Par