L1 : Lille Aubry vs Ségolène Marseille (2-2)…
Putain de week-end. On prend les mêmes et on recommence : Aubry contre Royal, fédération socialiste des Bouches du Rhône (pro-Ségo) contre fédération socialiste du Nord (pro-Martine) et enfin OM contre LOSC au Vélodrome. Un match serré. Forcément serré.
L’OM n’était pas dedans. La tête ailleurs. A Liverpool, pour le match de C1 de mercredi ? Comme Lyon qui pensait aussi à son déplacement à la Fiorentina ? Alors, OK, ne penser qu’à la Ligue des Champions, c’est humain. Après tout, à Hollywood, quand Yves Montand partait rejoindre Marilyn, Simone Signoret, compréhensive, laissait pisser… Sinon, l’OM, c’était bien la cata absolue, à l’image de ce pauvre Zubar, de ce pauvre Erbate, de ce pauvre Kaboré, de ce pauvre Samass… Euh, non ! Pas Samassa : c’est lui qui a réduit le score à la 47ème quand Lille menait 2-0. Oh, et puis si ! Samassa : pas terrible, point barre.
A la 24ème, une frappe sublime de Niang aux 35 mètres bousille la barre de Maliki. C’était la première occasion de l’OM, complètement bouffé, annacondé, pythonné par des Lillois omnivores. Niang ne pouvait tirer que de loin vu qu’approcher les 16 mètres adverses c’était mission impossible. De la même façon, Cheyrou balançait devant comme un vulgaire Sylvain Armand, période 2006-2008… Parce que, comme prévu, Lille avait gagné la bataille du milieu dès le coup d’envoi : pressing très haut, harcèlement à plusieurs du porteur du ballon et blocage en règle des couloirs.
Le Lille de Rudy Garcia, c’est du vice polymorphe (4-3-3 ou 4-5-1 ?) qui fonctionne de façon moléculaire. A gauche, liaison Ederson-Bastos soutenue par Cabaye, à droite liaison Debuchy-Hazar soutenue par Balmont et dans l’axe une espèce de cristal dur formé de Mavuba (pointe basse), avec Cabaye, Balmont et Vittek (n° 9). C’est avec ce diamant à quatre carats que le Losc a squatté le milieu et le cœur axial du terrain, privant Ben Arfa, Niang et Samassa de rampes de lancement. Etalée sur une bande de 20 à 30 mètres, Lille a confisqué la largeur et étiré la défense marseillaise. Résultat logique : deux buts encaissés par un OM sous haute pression. Le premier par Rami sur une tête sur corner (11ème) et le second sur une mésentente entre Mandanda et Zubar : sur un centre aérien dans l’axe, Ronald prolonge de la tête en retrait en prenant Steve à contre-pied. Michel Bastos qui a suivi a juste poussé dans les ficelles. 2-0 comique…
Pendant toute la première mi-temps, Marseille est naze et Lille est sublime. Sauf que Lille, c’est Pierre Mauroy… Du socialisme pépère qui s’endort en fin de banquet. En seconde période, Taïwo et Koné remplacent Erbate et Kaboré. Résultat immédiat : but de Samassa sur un centre de Bonnart (47ème, 2-1). Ensuite, Lille rate le coche, comme la gauche rate les élections nationales. Les Dogues font tourner sans s’énerver comme rarement une équipe de L1 sait le faire. Mais ils ratent deux occases toutes faites, ils passent systématiquement par les côtés par des une-deux + centres trop stéréotypés au lieu de tenter le vice en individuelle et surtout ils finissent par reculer trop bas. Bref, du socialisme municipal à la Lilloise, sans grand destin national, et qui finit toujours par des matchs nuls, que ce soit avec Puel ou Garcia. Les pauvres Marseillais qui n’en demandaient pas tant obtiennent un coup franc par Ben Arfa, transformé aux 16 mètres par Zenden (2-2, 92ème). CQFD.
Mention spéciale à Rami, Mavuba (énorme), Cabaye et Balmont. Côté marseillais, rien à part peut-être Cheyrou et surtout Steve Mandanda, auteur de 4 ou 5 arrêts monumentaux. C’est hyper dur de désigner le meilleur entre Lloris et Mandanda mais, objectivement, Mandanda a nettement marqué des points. Enfin, Marseille s’est rapproché de l’OL. L’OM est 3ème avec 27 points, à 1 point de Nice et 6 de Lyon. Le compte est bon, pas besoin de réunir tout le bureau politique du PS pour recompter les points.
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