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  • International – Amical – France/Australie

Kevin Muscat, des tripes et de la charcuterie

Par Régis Delanoë
Kevin Muscat, des tripes et de la charcuterie

La précédente confrontation entre la France et l’Australie en 2001 a été marquée par le tacle de boucher d’un certain Kevin Muscat sur Christophe Dugarry, contraint à plusieurs semaines d’indisponibilité. Ce n’était pourtant qu’un match amical. Mais le terme « amical » ne voulait pas dire grand-chose pour le défenseur des Socceroos, récemment retraité, qui a toujours eu pour leitmotiv de tout donner sur un terrain pour son équipe, quitte à violenter l’adversaire.

« Un acte de brutalité. » Amené à commenter la 59e minute de jeu du match amical entre l’Australie et la France qui vient de se disputer en ce 11 novembre 2001 à Melbourne, le sélectionneur des Bleus Roger Lemerre affiche une mine encore plus grave que d’habitude. Car au champ de bataille, l’ancien entraîneur de l’équipe de France militaire a perdu un homme : Christophe Dugarry. Salement blessé au genou droit, l’attaquant bordelais est sorti sur civière et a dû céder sa place à Sylvain Wiltord. Son indisponibilité sera de plusieurs semaines. À l’époque, l’assaillant est déjà tristement connu en Angleterre comme « l’homme le plus détesté du football » , ainsi que l’avait appelé un an auparavant un certain Martin Grainger, joueur de Birmingham City, choqué d’avoir assisté à un tacle de barbare du même Kevin Muscat à l’encontre de son coéquipier Stan Lazaridis (un compatriote australien pourtant !).

En ce mois de novembre 2001, la France découvre donc ce drôle de joueur, incarnation de la brutalité sur un terrain de foot. Quand il débarque en Angleterre en 1996, à l’âge de 23 ans, Muscat jouit pourtant d’une bonne petite réputation, grâce à ses performances réalisées dans le championnat australien et en sélection. L’homme est rugueux, certes, mais n’est-ce pas l’une des qualités qu’on demande à un défenseur ? D’ailleurs, ses débuts à Crystal Palace sont plutôt bons, si ce n’est qu’il se fait rapidement connaître en provoquant une bagarre générale, suite à un mauvais geste, lors d’un match contre Norwich. Le jeune Australien est transféré après seulement une saison à Wolverhampton. En février 1998, lors d’une partie particulièrement disputée face à Charlton, Muscat dégoupille complètement et commet un attentat sur un joueur adverse, Matty Holmes. La violence du tacle est telle que le milieu de terrain de Charlton manque de tomber dans les vapes au moment de sa sortie sur civière. Alors âgée de 28 ans, la victime ne jouera plus jamais au football de haut niveau, la faute à cette blessure affreuse qui l’obligera à passer quatre fois sur le billard, sans recouvrer pleinement l’usage de sa jambe. Au départ, les médecins avaient même cru devoir amputer… Fait rare, à la suite d’une plainte portée en justice, Holmes a obtenu en 2004 de son agresseur qu’il paie 250 000 livres de dommages et intérêts.

Interdit de Old Firm avec les Rangers

Toute la carrière de Muscat sera jalonnée de ces actes antisportifs. À son « palmarès » , entre autres, une grave blessure infligée à Craig Bellamy en 1999 et une expulsion au bout de 9 minutes de jeu en 2002. Transféré une saison aux Rangers cette même année, il est empêché par ses propres dirigeants de disputer le moindre Old Firm face au rival Celtic, par crainte que l’Australien ne fasse dégénérer une rencontre à si haute tension… Après un an en Écosse, Kevin le boucher retourne en Angleterre, direction Millwall, une formation à la sinistre réputation qui lui correspond plutôt bien. Pourtant, une poignée de semaines après son arrivée, le joueur est sanctionné par son propre club – les dirigeants avaient même songé à un licenciement pur et simple – à cause d’une défaite face à Watford qui lui est imputable : Muscat avait pris un rouge et concédé un pénalty dès le début de la rencontre à cause d’un stupide excès d’engagement. Lors de ce même match face à Watford, l’actuel joueur de MU Ashley Young, qui faisait à l’époque ses grands débuts pro et figurait sur le banc au coup d’envoi, a raconté récemment que Muscat l’avait menacé de lui briser les jambes s’il pénétrait sur la pelouse au cours des 90 minutes. Young a eu de la chance : quand il est effectivement entré sur le terrain, Muscat était déjà rentré au vestiaire…

Pourtant l’Australien a des fans. Rentré au pays en 2005, il est devenu une icône de Melbourne Victory, contribuant à la conquête de deux titres nationaux en 2007 et 2009. « N’importe quel entraîneur aimerait l’avoir dans son équipe, moi le premier » , déclarait alors l’ancien international anglais reconverti manager Terry Butcher, admiratif du caractère combatif – c’est peu de le dire… – du garçon. Et c’est vrai que Muscat n’a jamais aussi bien symbolisé l’adage « mieux vaut l’avoir avec soi que contre soi » . Il n’y avait en revanche plus grand-monde pour le défendre lorsqu’en 2011, de retour de suspension, il a une énième fois pété un boulon lors du derby face à Melbourne Heart, avec un attentat grotesque contre l’ailier adverse Adrian Zahra. Une fois de trop : Kevin Muscat a pris sa retraite peu après, avec un bilan de 12 cartons rouges pris en vingt ans de carrière. À titre d’exemple, c’est 11 de plus que Javier Zanetti. Le maître absolu en la matière restant Cyril Rool et ses 22 expulsions récoltées en 17 ans de carrière !

Par Régis Delanoë

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