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kennyS : « Sur Counter-Strike: Global Offensive, le sniper est une sorte de gardien de but »

Propos recueillis par Clément Bernard
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Joueur professionnel de Counter-Strike: Global Offensive, le Français kennyS est également un grand fan du PSG. Il nous parle de son amour pour le club parisien, mais aussi des similitudes entre son métier et celui de footballeur.

Tu es un grand fan du PSG. Comment es-tu tombé amoureux du club ?Certainement à cause de mon frère qui a toujours été pour le PSG. 2006 a été l’année qui m’a fait tomber amoureux du football. Forcément avec le parcours des Bleus pendant la Coupe du monde, mais surtout pour la finale de Coupe de France où Paris l’emporte contre Marseille (2-1). À partir de ce moment-là, il n’y avait plus que le PSG qui comptait pour moi. L’équipe de France ne me passionne pas, je ne suis pas fan de tous les joueurs ni de la façon dont on joue depuis des années. Entre une Coupe du monde ou une Ligue des champions, je préfère cent fois cette dernière.

Après 15 ans à suivre le club, il y a des joueurs qui t’ont marqué plus que d’autres ?Pauleta ! Je pense que je n’ai pas eu d’idole comme ça depuis sa retraite. On était dans une période où il représentait notre seul espoir. C’était tellement dur pour le club de simplement gagner des rencontres contre des équipes de bas de tableau. Aujourd’hui s’il manque Neymar, il y a Mbappé, et si lui aussi n’est pas là, il y a Di María. D’ailleurs, dans l’équipe actuelle, c’est peut-être ce dernier que je supporte le plus. Même lorsqu’il tire des corners à deux ou qu’il fait n’importe quoi sur le terrain.

Être fan du PSG, c’est osciller entre les hauts et les bas.J’ai tellement de bons et de mauvais souvenirs en tête. Je pense au PSG-Twente où l’on devait gagner et marquer plus de buts que Santander qui affrontait City afin de se qualifier. La dernière minute et cette ambiance de fou, je ne l’oublierai jamais. Tout comme le 4-2 qu’on inflige aux Marseillais au Vélodrome avec un doublé de Hoarau. C’était compliqué à l’époque d’aller gagner là-bas.

Et la finale de Ligue des champions 2020, tu l’as vécue comment ?Paradoxalement, c’est un bon souvenir, car c’est presque irréel pour un supporter qui a connu le but d’Amara Diané du sauvetage en Ligue 1, de nous voir à un match de gagner la C1. (Rires.) Sur le plan européen, c’est vrai qu’on n’est pas gâté, le 6-1 contre le Barça a fait très mal.

L’arrivée du Qatar est tout simplement une bénédiction. Du temps de Colony Capital, on avait dû économiser pendant deux ans pour se payer Mevlüt Erding.

En tant que fan historique, qu’est-ce que tu penses de ce qu’est devenu le PSG ces dernières années ?Je suis un peu partagé. Enfant, mon rêve, c’était de vivre à Paris, d’avoir mon abonnement au Parc et d’être un ultra. Quand il y a 15 ans, on jouait Sedan et qu’on n’était pas sûr de gagner, on ne regardait pas forcément pour les qualités techniques des joueurs, mais surtout pour les supporters. Les voir partir et l’ambiance avec, même si elle revient petit à petit, c’est sûr que ça m’a touché. Mais ce n’est pas vraiment de la faute des dirigeants actuels, l’exclusion des groupes de supporters a eu lieu avant leur arrivée. Quand je me penche sur les résultats ou sur ce qui se passe sur le terrain, l’arrivée du Qatar est tout simplement une bénédiction. Du temps de Colony Capital, on avait dû économiser pendant deux ans pour se payer Mevlüt Erding. C’est clair que les victoires dans les compétitions nationales n’ont plus la même saveur qu’avant. Mais l’enthousiasme et la pression que j’avais contre n’importe quel club de Ligue 1 avant, je les retrouve en Ligue des champions désormais.

Tu as des coéquipiers ou d’autres amis pros sur CS:GO qui sont fans de foot comme toi ? Apex (Dan Madesclaire, joueur chez Vitality) est un gros supporter du FC Barcelone, l’un des rares clubs que je n’aime pas avec l’OM. Après le 6-1 en 2017, il aurait pu me taquiner, mais il ne l’a pas fait. On se respecte dans la dépression footballistique qui touche nos deux clubs en C1. (Rires.) Dans mon équipe, Hunter (Nemanja Kovač) est fan du Partizan Belgrade, Amanek (François Delaunay) regarde pas mal de matchs, et Jackz (Audric Jug) ne s’intéresse qu’aux grandes compétitions internationales. En général, les Français sur CS ne sont pas très foot.

Le PSG s’est lancé dans l’e-sport depuis quelques années, notamment sur League Of Legends, Dota 2 ou FIFA. Ça te ferait rêver de porter les couleurs de ton club de cœur s’ils créent une équipe sur CS:GO à l’avenir ? Porter le maillot du PSG tous les jours, je le fais déjà tu sais ! (Rires.) En vrai, je m’en fous un peu, car je distingue vraiment leurs autres sections de l’équipe de foot. Si je vois une partie de Dota ou de handball et que le PSG joue, je vais certainement être pour eux, car je ne suis pas trop ces univers, mais je n’aurai aucune passion.

On associe de plus en plus sport et e-sport. Tu vois des similitudes entre ton métier de pro-gamer et celui de footballeur ?Il y a énormément de points communs : émotions, pression du résultat ou du public, performance, rapport avec les supporters, compétitivité, difficulté de l’équilibre entre vie privée et professionnelle… La phrase « un corps sain dans un esprit sain » me fait dernièrement penser à nos ressemblances. Les sportifs ont naturellement cet aspect physique, mais le mental est essentiel pour être performant. CS:GO ou un autre e-sport sont plus basés sur une dynamique mentale, mais nous avons aujourd’hui besoin d’une bonne hygiène de vie pour être au meilleur de notre forme. Notre structure, G2 Esports, nous pousse à faire du sport. Ils nous ont d’ailleurs encadrés au début, afin de nous aider à trouver nos routines en matière d’activité physique.

Les décharges d’adrénaline que tu reçois après avoir gagné un round… Je vais parfois me lever et solliciter le public pour fêter ce court moment avec eux.

Tu as pu jouer et gagner des compétitions devant des milliers de personnes comme l’ESL Cologne. Les sensations pourraient être similaires à celles que ressent un footballeur dans un stade ? Lorsque tu as 12 000 personnes face à toi, dans une salle close, je pense que tu sens une ambiance proche de celle d’un stade de football ouvert. Le sol tremble, tu as des frissons en entrant sur scène, et l’adrénaline est à son maximum quand tu t’assois derrière ton PC. Il faut réussir à se calmer et à se canaliser durant les premiers rounds d’un match pour ne pas perdre pied, à faire abstraction de ce qui se passe autour de toi. Je suis quelqu’un qui adore ces LAN et leurs ambiances de dingue. Et si le public est avec toi, c’est incroyable. Les décharges d’adrénaline que tu reçois après avoir gagné un round… Je vais parfois me lever et solliciter le public pour fêter ce court moment avec eux.


Cette ambiance, tu n’as pas pu la ressentir dernièrement à cause de la crise liée à la Covid-19, qui a contraint les compétitions sur CS:GO à se jouer quasi exclusivement en ligne. Comment as-tu vécu ces derniers mois ? Au début du confinement, ça m’a clairement fait du bien. On voyage tellement qu’une petite pause était la bienvenue. Mais depuis quelques mois, c’est devenu compliqué pour tous les joueurs, car les tournois s’enchaînent plus qu’avant. Tu n’as même plus le temps de comprendre pourquoi tu joues, tu finis une compétition un jour et tu enchaînes le lendemain. Tout est flou, comme les qualifications pour le prochain Major* qui ne possède toujours pas de date précise. Le seul aspect positif est peut-être lié au niveau de jeu global qui est un peu plus haut, car quand tu enlèves la pression du public à certains joueurs qui n’ont pas trop d’expérience, ça aide. Personnellement, les LAN me manquent énormément, mais on n’a pas le choix. On fait comme on peut et on doit espérer que la situation liée à la Covid soit réglée rapidement, car ça peut être un vrai problème économique sur le long terme.

Tu joues le rôle de sniper au sein de ta team, G2 Esports. Souvent mis en avant, ce poste pourrait ressembler à l’un de ceux du football ? On pourrait naturellement penser au numéro 9, mais pour moi, le sniper est une sorte de gardien de but. Si tu fais un bon match tant mieux, mais si tu te loupes, on va te tomber dessus. Un goal a souvent peu d’opportunités pour briller, et avec mon AWP, si je rate ma balle, je suis souvent mort dans la foulée. Si j’ai avant tout développé mon style de sniper en me basant sur d’autres jeux que CS:GO, je pense que j’ai conservé quelques qualités que j’avais quand j’étais gardien de but durant mon enfance. J’étais très réactif avec de bons réflexes sur ma ligne, un peu fou, et je n’avais pas peur de grand-chose. Désormais durant un match avec G2, je base mon style de jeu sur une certaine prise de risque et des réflexes forts. Être très mobile sur CS pour un sniper ou faire une sortie aérienne sur un terrain, c’est dans la même catégorie d’actions pour moi. Il faut savoir assumer son choix audacieux en quelques secondes.

Les footballeurs sont des gens normaux, comme nous, qui ne se prennent pas la tête. On les imagine différemment du fait de leur statut, mais par exemple Romain Hamouma est super drôle et lâche ses meilleures punchlines sur notre groupe WhatsApp. Rémy Cabella est généreux et surprenant sur sa curiosité.

Les footballeurs mettent aujourd’hui en avant leur passion pour les jeux vidéo et l’e-sport.. Tu côtoies quelques pros ?Je suis devenu assez proche de Rémy Cabella et de Romain Hamouma. On avait tout simplement un ami en commun tous les trois et un jour, on s’est retrouvés à jouer ensemble à CS. Au début, j’étais un peu intimidé, car en tant que fan de foot, un footballeur c’est un footballeur ! Mais il s’est avéré que c’était plus eux qui étaient impressionnés de jouer avec moi. J’ai trouvé ça fou sur le coup. On a vite accroché, car je pense qu’au-delà de nos passions communes, ils voient des similarités dans nos vies. Ils connaissent parfaitement la vie d’un joueur pro sur CS, comment fonctionne une saison, etc. Et ils respectent énormément, car ils arrivent à voir toutes les difficultés. Au bout d’un moment, Romain a ramené Neal Maupay quand ils étaient coéquipiers à Saint-Étienne et on est également devenu pote. Idem pour Álvaro avec qui je suis allé manger récemment, je mets de côté le fait qu’il joue pour l’OM. (Rires.) Ce sont des gens normaux, comme nous, qui ne se prennent pas la tête. On les imagine différemment du fait de leur statut, mais par exemple Romain est super drôle et lâche ses meilleures punchlinessur notre groupe WhatsApp. Rémy est généreux et surprenant sur sa curiosité.

La question qui va briser des amitiés. Qui est le plus fort d’entre eux à CS:GO ? Tu veux vraiment que j’aie des problèmes ! (Rires.) Je dirais Neal qui est un fan absolu de CS et qui joue, je pense, plus que les autres. Álvaro est pas mal, il progresse bien ces derniers temps. Rémy et Romain sont un peu à la traîne, je pense qu’ils préfèrent plus regarder des grandes compétitions sur CS que de jouer. Et puis avec eux, on joue souvent à d’autres jeux pour rigoler, comme Among Us récemment. Un joueur qui me paraît costaud c’est Neymar, il a vraiment l’air bon. Le Major devait avoir lieu au Brésil, et j’étais certain qu’il aurait était présent s’il avait pu. Ce serait le rêve que ce soit lui qui remette le trophée aux vainqueurs.

Propos recueillis par Clément Bernard

*La plus grande compétition sur CS:GO qui a lieu normalement deux fois par an.

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