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Karl Marginson : « Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient »

Propos recueillis par Maxime Brigand
Karl Marginson : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Installé sur le banc du FC United of Manchester, aujourd’hui en National League North – sixième division anglaise –, depuis 2005, Karl Marginson revient sur son parcours et la philosophie d’un club complètement différent. D’une autre idée du foot, aussi.

Est-ce que vous vous rappelez de comment vous avez découvert le football à Manchester ?En réalité, je pense qu’on ne découvre pas le football à Manchester, on tombe dedans automatiquement. J’ai commencé le foot quand j’avais cinq ans dans un club local du nord de la ville. J’avais des qualités, sans être le meilleur, mais suffisamment pour rejoindre les jeunes de Stockport County. Finalement, j’ai joué un peu chez les pros, à Blackpool, à Rotherham United et à Macclesfield avant de retourner en Non-League. Je ne pensais pas forcément devenir entraîneur, mais j’ai commencé à m’y intéresser quand j’ai enchaîné les blessures. Je m’étais simplement fixé une condition : entraîneur pour quelque chose, pas que pour le travail, mais pour un ensemble. Et le FC United of Manchester est arrivé en 2005.
Le football était pour vous un travail ou une passion ?Une passion, sans aucun doute possible. Je pense que la majorité des mecs qui font carrière réagissent comme ça, surtout à mon époque. On ne débute pas le foot en pensant à ce que veut dire le terme de carrière, mais avant tout parce qu’on aime ça, j’ai envie d’y croire. Pour moi, c’était aussi un moyen de me faire des potes, de se sociabiliser si tu veux.
C’est quelque chose qui passait aussi par le stade ?Oui, évidemment. J’avais l’habitude d’y aller car Old Trafford ou Maine Road à l’époque étaient plus accessibles qu’aujourd’hui. J’aime le foot, j’ai toujours aimé ça, mais je suis une sorte d’idéaliste dans mon approche. J’avais un côté fanatique de ma ville en réalité, même si j’étais avant tout de United.

Je me rappelle par exemple d’un match de Manchester United en 1983, un quart de finale de C2 contre le FC Barcelone. On avait perdu 2-0 à l’aller et, au retour, je crois que j’ai connu la plus belle atmosphère de ma vie à Old Trafford avec une victoire historique 3-0. En tant que supporter, c’est mon souvenir le plus fort.

Et, en 2005, les frères Glazer sont arrivés.On sentait le truc arriver vu les investissements qui avaient déjà été faits pour Cristiano Ronaldo, Wayne Rooney… Les gens étaient heureux pour les joueurs, pas pour tout ce qui entourait le club. Je me rappelle par exemple d’un match de Manchester United en 1983, un quart de finale de C2 contre le FC Barcelone. On avait perdu 2-0 à l’aller et, au retour, je crois que j’ai connu la plus belle atmosphère de ma vie à Old Trafford avec une victoire historique 3-0. En tant que supporter, c’est mon souvenir le plus fort. J’étais allé au stade pour la première fois en 1978, mais, en 2005, quelque chose s’est cassé et j’ai arrêté d’y aller pour les raisons que l’on connaît. Ce n’était plus vraiment le club que j’avais aimé jusque-là.
Vous vous rappelez du jour où le board du FC United of Manchester vous a contacté ? L’histoire raconte que vous avez été recommandé par Joz Mitten dont le grand oncle, Charlie, avait été membre du United de Busby. J’étais au golf et mon téléphone a sonné. La question a été simple : « Tu serais intéressé pour rejoindre le projet ? » Je crois que c’était un jeudi et tout avait commencé la semaine suivante. Tout a été très vite dans ma tête. Être entraîneur vous était déjà venu en tête avant ça ?Pas vraiment… J’étais encore plus ou moins dans le football, mais en acceptant ce poste, je savais que ce n’était pas que pour coacher des mecs le samedi après-midi. C’était un projet global, social, où on allait travailler avec les communautés de la ville, les jeunes… Attaquer le foot par un angle social est beaucoup plus glorifiant personnellement selon moi. C’est plus fort que n’importe quel succès.
C’est plus fort que de rester douze ans à son poste ?(Il hésite) En réalité, je ne réalise pas totalement, honnêtement. Je n’arrive pas à me retourner, mais j’ai conscience d’être dans un club qui me correspond, pas seulement en matière de football, mais plutôt au regard du travail fourni et du retour que l’on a des supporters. On vient de passer des jours compliqués à Manchester sur le plan émotionnel et j’ai pu revoir, grâce au football, des gens sourire de nouveau. J’ai eu la chance qu’on me laisse le temps pour atteindre tout ça, des choses qui sont plus importantes que le moindre match de football.

On vient de passer des jours compliqués à Manchester sur le plan émotionnel et j’ai pu revoir, grâce au football, des gens sourire de nouveau. J’ai eu la chance qu’on me laisse le temps pour atteindre tout ça, des choses qui sont plus importantes que le moindre match de football.

L’aventure du FC United of Manchester a commencé par une détection où plus de 900 joueurs s’étaient présentés à vous. Oui, on en avait retenu 200 ensuite. Il y avait des joueurs venus du Canada, des États-Unis… C’était un gros succès, mais beaucoup n’avaient pas réalisé qu’on était qu’un club amateur. Certains pensaient qu’on était Manchester United (rires). Ça a été une période très intense, mais aussi très enrichissante car le projet a pu être expliqué. Et où en est-il aujourd’hui ?Sur le terrain, on peut parler de succès. Mais, si l’on est honnête, le club a peut-être grandi trop rapidement. Ce que nous ont apporté nos promotions successives, c’est la reconnaissance, même si tout le monde sait que le FC United of Manchester est unique. On ne veut pas changer, continuer dans notre philosophie, je crois que c’est le plus important. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient, jamais, car on sait tous les sacrifices qu’il a fallu faire pour en arriver là. Les supporters n’hésitent pas à nous le rappeler et le groupe est encore jeune.
C’est aussi votre vie qui a changé. Il y a encore quelques années, vous transportiez des fruits et légumes…Ma vie a changé, c’est sûr, mais, encore une fois, je pense être plus qu’un entraîneur. Mon job est large. C’est un message qu’il faut faire passer, une identité à faire perdurer. Je peux me lever plus tard le matin aussi (rires) mais, maintenant, je peux me consacrer à plein temps à ma fonction, je peux organiser des événements pour des œuvres de charité, pour les jeunes, je forme de jeunes entraîneurs. C’est passionnant.

InfosKarl Marginson sera avec une partie de l’effectif du FC United of Manchester à l’Aéronef de Lille les 10 et 11 juin. Plus d’infos sur la page Facebook de l’événement.

Propos recueillis par Maxime Brigand

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