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Juventus-Monaco, un air de déjà-vu

Par Gaspard Manet
Juventus-Monaco, un air de déjà-vu

Alors que l'ASM s'apprête à affronter l'ogre turinois, ce mardi soir, en quart de finale de la Ligue des champions, l'occasion est parfaite pour revenir sur un souvenir européen que les deux équipes ont un commun. C'était en 1998, peu avant la Coupe du monde, en demi-finale de la Ligue des champions. Un souvenir qui reste, malheureusement, plus joyeux de l'autre côté des Alpes.

Champions de France à l’issue de la saison 1996-1997, les Monégasques s’offrent l’année suivante une petite aventure européenne en C1. Après une phase de poules rondement menée, les hommes de Jean Tigana parviennent à réaliser l’exploit de sortir Manchester United au tour suivant (0-0 ; 1-1), grâce à une merveille de frappe de David Trezeguet du côté d’Old Trafford. Le miracle est total et les hommes du Rocher se retrouvent, contre toute attente, propulsés en demi-finale de la compétition reine. Si près de la finale, l’ASM se prend à rêver. Cinq ans après la victoire de l’OM, et deux ans après la demi-finale de Nantes, un autre club français se retrouve aux portes du paradis. Malheureusement, l’accès au jardin d’Eden n’est pas chose aisée, et encore moins quand la Juventus Turin joue le rôle du videur. Face à l’ogre turinois, la différence de gabarit est énorme, les deux équipes ne boxent pas dans la même catégorie et l’ASM doit enterrer ses rêves de finale. La dernière marche avait beau être toute proche, elle était, cette année-là, beaucoup trop haute.

La Juve qui fait peur

En cet an de grâce 1998, la France du foot ne sait pas encore qu’elle s’apprête à vivre les plus belles heures de son histoire. La victoire des Bleus n’est alors qu’un doux fantasme, Mémé Jacquet un ringard de Sail-sous-Couzan et Zidane n’est pas encore projeté sur l’Arc de Triomphe. Du coup, l’Hexagone se contente de vibrer sur ce que lui offre ses clubs. À savoir, une demi-finale de Ligue des champions. Dans le rôle du bon élève : l’AS Monaco. Champion de France en titre, les hommes de Tigana réalisent un parcours européen exceptionnel avec, en point d’orgue, cette magistrale qualification face à Manchester United, en quart de finale. Un exploit qui devra en précéder un autre pour continuer à rêver, car c’est bien la Juventus Turin que l’AS Monaco voit se dresser devant elle, en demi-finale. Après avoir gravi le Kilimandjaro, l’ASM doit se coltiner l’Everest, en gros.

Surtout que dans cette partie des années 90, il ne fait pas bon croiser le chemin de la Juventus Turin sur les routes européennes. Si la Vieille Dame a connu quelques difficultés en poule, se qualifiant sous le statut de meilleur deuxième, il n’en reste pas moins que les hommes de Lippi font office de grandissimes favoris pour la victoire finale. Rien de plus normal, après tout, pour une équipe qui a raflé le trophée aux grandes oreilles deux ans auparavant avant de ne chuter qu’en finale lors de l’édition suivante. Sur la scène nationale, tout va pour le mieux pour des Turinois champions en titre, et qui se dirigent, en ce mois d’avril 1998, vers un deuxième Scudetto consécutif. Stéphane Carnot, alors joueur de l’ASM, se rappelle très bien de cette Juve que tout le monde craignait : « À cette époque, la Juve, c’était vraiment très costaud. Ils avaient des talents énormes avec Del Piero, Inzaghi et puis un Zidane qui était dans une gamme encore au-dessus. »

Un score sévère

La tâche s’annonce difficile, et elle le sera. Surtout que pour ne rien faciliter, la première manche se déroule en terres italiennes, au Stadio Delle Alpi. Dans l’antre turinois, les joueurs de la Principauté ne baissent pas la tête et font même office de solides adversaires. Mais après avoir bien résisté pendant plus d’une demi-heure, Barthez va chercher une première fois le ballon au fond de ses filets à la suite d’un maître coup franc de l’artificier local, Alessandro Del Piero. L’ASM ne baisse toutefois pas les bras et parvient à revenir dans la partie par l’intermédiaire de Costinha. 1-1, les Monégasques tiennent la dragée haute. Durant un temps. Car après deux penalties transformés, Del Piero s’offre un triplé et donne un avantage conséquent aux siens. Stéphane Carnot s’en souvient encore : « Le plus drôle, c’est que je me rappelle bien du stade qui sifflait Del Piero, car il faisait un match très moyen. Mais bon, le mec met quand même un triplé, même si c’est plus facile sur coup de pied arrêté. »

À 3-1, les espoirs commencent à s’envoler du côté de Monaco, surtout que sur le plan physique, les Italiens se montrent largement supérieurs, comme s’en rappelle Carnot : « Physiquement, ils étaient largement au-dessus. Quand je suis entré en jeu, pour le dernier quart d’heure, je me souviens que Djetou, qui était au marquage individuel sur Zidane, n’en pouvait plus du tout. Il était tant que le match s’arrête. » Mais le match n’est pas encore fini, et Zidane vient définitivement assommer les valeureux Monégasques en toute fin de partie. Pour Carnot comme pour ses coéquipiers, c’est la fin : « À 3-1, on a quelques possibilités pour revenir à 3-2, ce qui aurait pu tout changer, mais finalement on encaisse ce quatrième de but de Zidane en toute fin de partie. Et là, bon bah, on sait que c’est foutu, car remonter trois buts, c’est déjà pas facile, mais alors contre des Italiens, surtout à l’époque, c’est quasiment mission impossible. »

Une victoire pour l’honneur

Avec trois buts à remonter, l’ASM ne se fait guère d’illusions, l’affaire paraît pliée. Pourtant, il faut bien se rattacher à quelques miettes d’espoir pour continuer à espérer, ne serait-ce qu’un peu : « Après le match aller, il n’y avait plus de suspense. On était sûrs d’être éliminés à 90%. Mais bon, tu te dis que si tu marques vite, tu as peut-être une chance, même si ça fait beaucoup de si face à des équipes comme ça. » D’autant plus qu’au retour, à Louis-II, c’est encore la Juve qui trouve la faille en première, après seulement quinze minutes de jeu. De quoi rendre encore plus délicate une remontée qui paraissait déjà bien compliquée. Mais perdu pour perdu, le club de la Principauté jette ses dernières forces dans la partie. Et Philippe Léonard, puis Thierry Henry permettent à l’ASM de passer devant. Loin d’être suffisant, toutefois, surtout lorsque Del Piero, encore lui, y va de son quatrième but, sur les deux confrontations, à la 74e.

Le peuple rouge le sait, la finale est en train de s’envoler et il n’a plus la force pour la retenir. Robert Spehar parviendra tout de même à inscrire un dernier but en fin de partie, comme pour permettre à toute une équipe de partir la tête haute. Pour Stéphane Carnot : « C’est toujours bien d’avoir gagné le match retour, ça montre qu’on n’a rien lâché. Mais bon, la qualification était de toute façon impossible, on le savait. » Au final, après deux matchs où ils n’ont pas eu à rougir, les Monégasques voient leur rêve de finale voler en éclats. La Juve a fait son taf, sans forcer, finalement, comme tient à le souligner Stéphane Carnot : « Sur le match aller-retour, on n’est pas totalement en dessous, sincèrement. On n’a pas eu l’impression de jouer contre une équipe largement au-dessus, mais au final ils sont passés plutôt facilement. » La force des grosses équipes, en somme.

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Par Gaspard Manet

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