Juve-Chelsea, l’Empire contre-attaque
Après un aller pas si horrible que cela entre les deux putes, place au retour. Avantage Chelsea. Pour passer, la Juve va devoir faire un match parfait. Ou plutôt horrible.
« Des lions d’un autre temps, devenus chatons et prêts à une sortie prématurée » , voilà comment le Times qualifie les mecs de la Juve. Au début de saison déjà, les journalistes anglais avaient bien cerné la Serie A, « une joyeuse maison de retraite où les stades sont plus aptes à la deuxième division qu’à la première. (…) Un championnat dépassé par ses scandales, maltraité par des supporters racistes et immatures et blasé par ses grandes équipes pleines de vieux croulants » .
Le décor est planté, Chelsea n’a donc rien à craindre. La Juve est vieille, usée, fatiguée. En plus, sa force la plus vive, Momo Sissoko, est out pour ce retour de Champions. Saison terminée pour le pivot de la Juventus. Sans lui, la Juve va aligner un milieu Poulsen –Tiago, ou Marchisio. Ouille. Nedved et Camoranesi sur les côtés, Del Piero et Trez devant, la Vieille Dame n’a sans doute jamais aussi bien porté son nom. Toujours aussi à même de casser les couilles à n’importe quel adversaire, voire de contrôler le tempo de la rencontre, elle n’est plus capable de s’imposer quoi qu’il advienne. Face à Chelsea, elle va forcément vouloir calmer le jeu, jouer à son rythme, viser le 2-0 bien maitrisé avec un but à la fin de chaque mi-temps si tout va bien. Et si tout va encore mieux que ça, ce sera le 1-0 à la 98è suivi d’une qualification aux tirs au but. Tout en souffrance, pile poil dans le registre en somme. Difficile.
En face, Chelsea est facile. Guus Hiddink, de la vitesse, Guus Hiddink, un groupe remotivé, des ailiers, Drogba retrouvé, un milieu super balèze. Les Blues vont bien, merci. Ils vont vite surtout. D’ailleurs ils vont tout faire pour et terrasser tout suspense en dix minutes chrono. Si besoin est, ils sont tout à fait capables de prendre le jeu à leur compte. De toute façon, si ce sont les ritals qui le font (sic), tant mieux, il suffira aux Blues de les contrer. Les Anglais peuvent voir venir. Même avec Malouda. Ils sont bien à Chelsea ; c’est à la Juve d’aller chercher le résultat, on n’est pas dans la merde tiens.
Sauf que gare, c’est traditionnellement dos au mur que la Juve est la plus forte, ou dans les tribunaux. Dans l’adversité. Dans la douleur, dans la merde. La Juve va soit souffrir (défaite 4-0, humiliation et Nedved qui sort après avoir agrafé la tronche de John Terry, putain de crise d’épilepsie), soit faire souffrir. Briser les chevilles et les intentions anglaises et leur en glisser un dans le verrou. Puis aller arracher la victoire en prolongation, sur un quintuple cafouillage conclu par Poulsen alors que Terry saignait encore du nez. La Juve quoi, le genre à, devant la porte, se servir de la clé pour casser le carreau…
Seul espoir pour éviter un match affreux ou une victoire anglaise, du pareil au même, que Del Piero ait deux coups francs pas trop mal placés…
SCW
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