José à l’Inter
The Observer, il y a une dizaine de jours, José Mourinho au mic : “La semaine prochaine, on en saura plus. Mais je peux vous dire que je vais entraîner un club italien”. Ou presque, l'Inter Milan.
José, c’est du lourd, et pas qu’au synthé. Pas le genre de mec à orchestrer une équipe quelconque. Faut dire que pour continuer à être le meilleur entraîneur du monde, faut les joueurs pour, donc la maille adéquate. José fait des pubs American Express, on vous le rappelle. Exit donc les clubs du tiers-monde, pardon l’Italie du Sud. Et Rome a beau être une ville sympa, quoi qu’un peu vieux jeu, entraîner Giuly, José n’a pas que ça à foutre. Restent la Juve et les deux Milan.
La Juve, ça lui irait comme un gant à José : “Un Portos, tous pourris”, on vient, on gagne et on s’en va (et on vous emmerde accessoirement). Sauf que le recrutement en vue de la LDC est déjà lancé, Ranieri a exposé ses volontés, on parle d’Amauri, d’Aquilani, de Diego. Sympa, soit, mais on voit mal Mourinho se greffer en cours de route. Et puis bon, Ranieri a tout de même réussi une saison pas dégueulasse, ce n’est quand même pas le genre de la maison Juve de virer un mec qui a rempli son contrat. Spéciale dédicace à DD.
Restent donc les deux Milan. Le Milan AC, le rouge et le noir, la victoire en chantant, Silvio au balcon, Pirlo aux manettes, c’est tout de même un tantinet la classe. Ancelotti semble quelque peu émoussé et son équipe en fin de cycle. 5ème au classement, LDC ratée, le Stendhal aurait bien besoin d’un bon coup de pied au cul. En plus, Ronnie est annoncé. Relancer notre otarie fétiche, échouée sur la plage, ballon multicolore en berne, est un défi taillé pour José, l’ami des bêtes. Réhabilitation, désintoxication, castration, en portugais dans le texte. En plus, José retrouvera son Philippe Seguin favori, souffre-douleur en chef, 36 15 Domina, Andrei Chevtchenko. Et ça, José, ça l’excite à mort.
Sauf que…
Sauf qu’Ancelotti n’est pas encore parti. Sauf que Kaka la pucelle. Sauf que Ronnie viendra pas. Ronnie, il est devenu sale, il pourrait finir à l’Inter. Comme José.
On s’avance un peu mais franchement, on voit pas comment la rock star portugaise ne peut pas finir à la pension Moratti. Déjà, parce que le Massimo achètera l’homme que tout le monde veut, ça l’a toujours rendu tout chose. Zlatan, Chivu, Figo, Ronaldo, Recoba, Djorkaeff et surtout Michael Silvestre. En plus, avec des bandits comme Zlatan, Stankovic, Vieira, Cordoba ou Materazzi, José va s’en donner à cœur joie. Encore pire que la troupe de Chelsea. Et si ça ne suffit pas, José ramènera les siens, Drogba, Carvalho et Lampard. Et puis Moratti ne sera pas contre, il n’est jamais contre rien cet homme-là. Un président parfait pour Mourinho.
Surtout, l’horizon de José Mourinho a toujours été bleu. Porto, Chelsea…Inter. Des clubs riches, arrogants, à moitié fascinants, à moitié répugnants. Comme lui. D’ailleurs, le kif de José, c’est d’être le Special One, celui qui marque l’histoire d’un club. Il faut donc que cette dernière ne soit pas trop prestigieuse, ou que ses heures de gloire datent de Mathusalem. Comme ça, José peut se pointer en ville, recevoir l’absolution de tous et devenir une légende vivante au sein du club au bout de trois semaines. Avec José, à nous la gloire. Voire la Ligue des Champions. L’Inter ne demande que ça. Un quatrième titre de champion d’Italie ne servirait à rien, on se branle déjà des trois premiers.
Method et Man
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