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Jeune et Serge

Par Raphael Gaftarnik
Jeune et Serge

Nouvelle arme du PSG, Serge Aurier confirme à 22 ans son immense potentiel après une année d'intégration. Désormais installé dans le couloir droit, le latéral ivoirien n'a d'ailleurs pas fini de progresser. Grâce au travail, mais également des capacités inégalées dans l'art de la vanne.

Il danse, court, marque. Pas tout le temps dans cet ordre, mais Serge Aurier sait mieux que quiconque allier ces plaisirs. Car le latéral droit du PSG est un homme qui sait désormais tout faire. Défendre, plutôt bien, attaquer, parfaitement, sans se départir d’une bonne humeur et d’un sens de la vanne bien aiguisé. Une performance qui témoigne de la maturité du joueur, monstre physique à l’ascension fulgurante. Des quartiers de Sevran au centre de formation de Lens, en passant par Toulouse et désormais à Paris, tous peuvent en effet témoigner d’un chambreur hors pair doublé d’un professionnel exemplaire. Un gage de réussite pour l’Ivoirien, bien installé dans le couloir du PSG et déjà presque incontournable à son poste. À seulement 22 ans.

Le rappeur de Sevran

Face au Shakhtar Donetsk, Aurier a démontré son changement de catégorie. Uu but plein de rage en début de match, un sauvetage héroïque dans la surface, et le Parisien a glané sans aucune difficulté le titre de meilleur joueur de la rencontre. Une surprise au milieu des stars aguerries facturant des carrières longues comme le bras et des titres à foison ? Pas vraiment. Car Serge Aurier est un gamin qui a toujours pris de l’avance. Parti de Côte d’Ivoire après ses 10 ans, il débarque à Sevran, ses quartiers populaires, ses terrains de cité. Pas de quoi effrayer le nouvel arrivant, qui s’accommode parfaitement à cette nouvelle vie et jure fidélité à sa commune d’accueil. Mais Aurier est déjà au-dessus du lot. Inscrit au club de Villepinte, il est rapidement repéré par les clubs professionnels. Djamel Femmami, qui conduisait le jeune Serge à l’entraînement de Villepinte, détaillait dans Le Parisien : « Je me souviens d’un match contre le PSG, où nous avions gagné et où il avait inscrit les quatre buts. À partir de là, tous les recruteurs le pistaient, mais c’est Lens qui a emporté le morceau. » En 2006, direction les Sang et Or, leur centre de formation, mais aussi leur situation géographique… Alexandre Coeff, défenseur du Gazélec et partenaire de l’époque, explique : « Lens-Nord de la région parisienne, c’est vite fait. Donc quand on avait un week-end, quand on n’avait pas de match, il rentrait. Il était fier de parler de son 9-3, il en parlait tout le temps ! » Et le chantait même. Grand fan de rap devant l’éternel, Aurier ne décolle pas ses oreilles des disques de Sefyu et va même jusqu’à prendre le mic’. Coeff raconte : « Ça lui arrivait avec Geoffrey Kondogbia d’écrire des petits trucs qu’ils rappaient devant nous ensuite. Ils aimaient bien mettre une instru et rajouter leurs propres textes. Sur leur vie actuelle, le foot, leur quartier… » Si la voix est là, le coffre aussi. Surclassé dans les équipes de jeunes, Aurier atteint le groupe pro à seulement 17 ans. Une performance qui ne doit rien au hasard, mais plutôt à la volonté du mastodonte : « C’est un énorme compétiteur. Il détestait perdre, même dans les petits jeux. Il était très exigeant avec ses coéquipiers, il n’aimait pas que quelqu’un rate à côté de lui. Parfois même, quitte à engueuler. Mais c’est ce qui fait qu’il a franchi le palier plus vite que les autres » , poursuit Coeff. Franck Tabanou, son compère au TFC, confirme : « C’est un compétiteur hors pair, un vrai guerrier et même à l’entraînement, on préfère tous être dans son équipe. »

Le farceur du vestiaire

Entouré d’Eric Chelle et Alaeddine Yahia chez les Nordistes, Aurier s’intègre immédiatement. Performant sur le terrain où ses qualités physiques et son caractère font merveille, Aurier devient également un animateur de vestiaire. Celui capable de balancer une vanne à n’importe quel moment, à n’importe qui. Tout le paradoxe d’un joueur perfectionniste sur les prés et d’une détente absolue en dehors : « C’était toujours le premier à venir vers nous, à rigoler, à chambrer, à la limite du bizutage. Les gens le prenaient bien. J’ai toujours l’image de lui en train de rigoler, de plaisanter avec tout le monde, même avec les entraîneurs » , sourit Coeff. Et de Lens à Paris, après son éclosion toulousaine, Aurier n’a semble-t-il rien perdu de ce trait de caractère. En témoignent ses récentes sorties à l’encontre du parfum de Zlatan – « Ce n’est pas encore de la gamme de Dior, mais ça va » – ou de son explosion de joie un peu trop insultante à l’encontre de l’arbitre de la rencontre entre le PSG et Chelsea. Face micro pourtant, Aurier n’a pas baissé la garde, arguant seulement d’une « réaction de supporter » . Une simplicité désarmante mais finalement rafraîchissante pour celui que l’on voit si souvent sourire une fois les crampons déchaussés. Dans le vestiaire parisien, le Serge aurait pourtant pu contrarier les stars à l’ego débordant. Mais force est de constater que le latéral a su faire sa place, reprenant sa place d’animateur au sein d’un effectif doré. Tout sauf une surprise pour Coeff, qui a eu l’occasion de recroiser le Serge en début de saison. Et de constater que rien, ou presque, n’avait changé : « Il s’arrête jamais en fait ! Quand on a joué contre eux, il m’a encore chambré sur ma tenue vestimentaire. Sur le terrain, il a pris une autre envergure. Et puis il se soucie moins du détail, il fait le geste efficace quand il faut. Tous les gestes parasites qu’il avait autour, il a tout gommé pour gagner en efficacité. Je pense qu’il est capable d’écraser toute la concurrence. Et n’importe quel club européen aimerait bien avoir un Serge Aurier dans son équipe. » Tant sur le terrain qu’en dehors.

Par Raphael Gaftarnik

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