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Histoire d’un hymne anti-Real

Par Javier Prieto-Santos
4 minutes
Histoire d’un hymne anti-Real

Grand club par excellence le Real Madrid a longtemps été intouchable et respecté de tous. Jusqu’au 25 Novembre 1979 à Gijon. Date de naissance historique de l’hymne antimadridista.

Le record d’invincibilité de Mourinho à domicile a tenu neuf ans et 38 jours. Soit 151 matchs. Cette statistique folle commencée avec le FC Porto a pris fin le 02 avril dernier au Bernabeu…face au Sporting Gijon. Ce jour là, le Real Madrid a définitivement perdu toutes options pour le titre. Ce jour là, surtout, Mourinho a perdu un peu de sa superbe. Quelques mois plus tôt, le Portugais avait critiqué le coach du sporting, Preciado, coupable selon lui d’avoir laissé filer un match contre le Barça en alignant une équipe bis. Preciado, n’avait pas tardé à répondre à son détracteur, le qualifiant de « canaille » et de « type mal éduqué » . En clashant Mourinho sur son propre terrain, Preciado est devenu sans le vouloir l’une des idoles des antimadridistas les plus convaincus. Ceux là même qui voient toujours des connivences entre corps arbitral et Real Madrid. Ceux là même qui surtout partagent le même hymne lorsqu’il se sentent floués par les Merengues : « Asi, asi, gana el Madrid ! »
En 20 ans, ce chant de protestation s’est répandu dans tous les stades du royaume comme une trainée de poudre. Tout a commencé le 25 novembre 1979 au Molinon. Franco est mort depuis quatre ans et le Sporting Gijon lutte alors au coude à coude pour le titre avec l’ex équipe préférée du Caudillo. L’année précédente, le Real Madrid s’était vu sacré champion d’Espagne en remportant ses affrontements directs contre son grand rival rojiblanco. Pour conserver son titre, le Real doit donc à nouveau s’imposer au Molinon. Vujadin Boskov, coach du Real, en est convaincu : pour gagner son équipe doit d’abord liquider le joueur le plus déséquilibrant du Sporting, l’Argentin Enzo Fererro. L’entraîneur merengue décide de mettre la pression sur son jeune San José en lui expliquant que le titre dépend du marquage individuel qu’il réservera à l’Argentin. Le jeune défenseur espagnol, homme de devoir, s’exécute sans broncher sur le terrain. « San José m’avait déjà fait 5 fautes en cinq minutes sans que l’arbitre réagisse. Son but c’était de me faire mal. » , se rappelle aujourd’hui Ferrero.

A la 15ème minute du match, San José fait définitivement basculer le choc dans l’histoire de la Liga en envoyant un coup de coude de catcheur dans le visage de Ferrero. Sous le choc, Ferrero a perdu une dent et du sang coule de ses narines. Sans réfléchir, il shoote sur son agresseur resté à terre… C’est en tout cas ce qu’interprète l’arbitre qui lui sort le rouge direct. 20 ans plus tard, Ferrero jure toujours ses grands dieux que son geste n’était pas intentionnel: « J’ai voulu me lever et mon pied à toucher San José… J’ai pris un carton rouge que je ne comprends toujours pas. San José affirme qu’il a dû passer 6 mois à l’infirmerie, mais c’est faux. Si c’était vrai, il n’aurait pas fini le match et il n’aurait pas été titulaire la semaine suivante. S’il a été blessé, je n’y suis pour rien » . Quoi qu’il en soit la biscotte rouge fait rugir de colère le Molinon. Le public balance tout ce qu’il lui passe par la main et se met à scander en chœur: « Asi, asi, gana el Madrid » (en VF, « Ainsi, ainsi, gagne le Real »). L’arbitre qui ne contrôle plus rien, décide alors d’arrêter le match pendant 15 minutes. Le sporting Gijon avec un homme en moins arrivera néanmoins à arracher le match nul aux Merengues. Ces derniers seront néanmoins sacrés champion d’Espagne en fin de saison. Pirri, capitaine du Real à l’époque se rappellera toute sa vie de ce 25 novembre 1979 : « Il y a eu un avant et un après. Avant cet épisode il n’y avait pas d’antimadristas. On avait des sympathisants partout. Mais ce match là a tout changé. Les gens se sont rebellés contre nous d’un coup sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. » Vraiment ?

Avalanche de matchs reportés en Angleterre

Par Javier Prieto-Santos

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