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Gignac, vrai crack, fausse arnaque

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Gignac, vrai crack, fausse arnaque

Quand un journaliste s'enflamme*, il y a toujours un moment où il redescend... La vie en rose est une chose, celle en bleu en est une autre. Au lendemain de sa mauvaise performance face aux Roumains, Gignac a reçu quelques baffes de la part de l'opinion publique, mais il s'en est plutôt bien tiré. Pas de quoi le blâmer, après tout, il n'a foiré qu'une mi-temps avec le maillot frappé du coq, tout ça en une vie. Et si l'attaquant toulousain faisait partie des gens du voyage en Afrique du Sud, il ne l'aurait pas volé.

Non, André-Pierre Gignac n’est pas un sous-homme. Il a plutôt tendance à se situer plusieurs crans au-dessus, plus proche de la masse, si ce n’est carrément noyé dedans, ce qui lui vaut ce capital sympathie auprès du peuple. Lui, l’adolescent un peu rond devenu meilleur buteur de Ligue 1 quelques années plus tard, après avoir gommé deux ou trois bourrelets à coups d’effort et de dur labeur. Lui, l’homme qui lèguera en bonne et due forme son nom à une tribune du Stadium quand sonnera l’heure des adieux. Lui, le goleador qui est surtout en passe de devenir un pilier de l’Equipe de France, si ce n’est pas déjà le cas…

Après une saison de feu en Ligue 1 tatouée de 24 pions inscrits au sein d’une faiblarde équipe du TFC, il a envoyé à lui seul le club au maillot violet en coupe d’Europe, et ainsi contribué à sortir le club de l’anonymat, exercice dans lequel il excellait pourtant depuis un bail. Au fait, qui se souvient d’un pichichi (Gignac, 24) qui a relégué son dauphin à sept longueurs de lui-même (Benzema et Hoarau, 17) ? Au troisième millénaire, il est en tout cas le seul. Gignac, l’évidence qui incite à fermer les yeux et à deviner la boucherie que ça aurait pu être s’il avait porté le maillot de l’OL, avec le nombre de situations favorables offertes à un attaquant que cela comporte.

« Le côté gitan du footballeur, c’est un peu ça, la générosité et la combativité. Je ne calcule jamais mes efforts » . Voilà ce que déclarait Gignac dans le So Foot n°64, page 62. Gignac -faut-il vraiment le répéter?- est ce mec qui se bagarre sur le rectangle vert et les terrains d’entraînement, symbole de courage et de persévérance à l’heure où la France grouille de jeunes branleurs incapables de forcer leur destin. Car si Gignac a aujourd’hui 23 ans, il ne faut pas oublier que ses années en catégories jeunes ont été privées de sélections nationales, la faute à une Fédé aveugle et qui conseille aujourd’hui à tout le monde d’enlever ses œillères. En somme, le bonhomme a largement eu son quota de portes claquées au nez.

Il y a deux ans, APG cirait le banc du TFC et admirait Elmander. Aujourd’hui, sondez les abonnés du Stadium, ils vous diront, en chœur : « Johan qui ? » . Une trajectoire folle qui fait rêver des tas de mômes, et ce n’est pas son pion salvateur inscrit sur la pelouse des Îles Féroé (0-1) qui inversera cette tendance. A un moment crucial dans la course au Mondial, Gignac a pointé son nez à Torshavn, entretenant l’espoir de la qualif’ et permettant au nul concédé face à la Roumanie de ne pas être éliminatoire.

Cette résistance, APG l’a encore incarnée cet été, en restant en Haute-Garonne alors que les sirènes lyonnaises auraient trouvé écho chez beaucoup de footballeurs de l’hexagone. A l’heure où engager le bras de fer avec son club est une mode condamnée à devenir un rituel, le Toulousain s’est distingué de cette tendance, cet été, en restant au TFC malgré les sollicitations officielles de l’OL et officieuses de quelques grosses cylindrées européennes. Tout ça sans broncher et sans menacer son club. Appelez ça le sens de la droiture si vous voulez.

Gignac, une bombe à retardement qui a explosé aux yeux de tous depuis un an et demi, et qui fait du bruit un peu partout sur le globe. Gageons que l’Afrique du Sud puisse aussi profiter de cette arme de destruction massive. Avec son maigre baluchon de buteur lorientais et toulousain, il peut en tout cas se vanter, aujourd’hui, de créer le débat et de menacer des mecs qui ont flambé, prendront feu ou brûleront les pelouses de Barcelone, Chelsea ou Madrid.

* Lire : Gignac, faux crack, vraie arnaque

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